L'acteur-réalisateur Jiang Wen est actuellement aux prises de la censure chinoise, incarnée par le puissant Bureau du Film. Les autorités de Pékin chercheraient à interdire à Jiang Wen de jouer, filmer et apparaître à la télévision pendant les sept prochaines années. Il n'aurait cependant pas reçu de notification écrite.
L'affaire serait en rapport direct avec le dernier film du cinéaste, Guizi Lai Le (Devils on the doorstep), Grand Prix du jury à Cannes. Le réalisateur et les organisateurs du festival de la Croisette ont persisté à projeter le film avant d'avoir reçu le visa de censure du Bureau du Film.
Le bureau accuse cette tragi-comédie sur la 2e guerre sino-japonaise (1937-45) de manquer cruellement de patriotisme, de "déformer gravement l'histoire" et d'être vulgaire par certaines scènes.
Le diktat de Pékin serait parvenu au cinéaste par des représentants du Bureau qui l'auraient "approché". Jiang Wen a déclaré en avoir "entendu parler, mais je n'ai reçu aucun avis officiel." Les autorités n'auraient d'ailleurs pas non plus répondu à ses demandes d'être reçu. "On dirait qu'ils cherchent à m'éviter" a déclaré Jiang Wen.
M.C.B. avec AFP
