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    Des héros du quotidien à Venise

    Les films présentés ce mardi à la Mostra suivent l'itinéraire de personnages aux parcours chaotiques.

    C'est le parcours d'une jeune fille simple, effacée, évoluant au milieu d'individus engagés que nous dévoile Amos Gitai avec Eden. Son film, adapté du roman Homely girl (Une fille quelconque) d'Arthur Miller, se déroule en Palestine, entre 1940 et 1946, alors que le roman avait pour cadre les milieux communistes du New-York des années trente et quarante.

    Par conviction, Samantha, originaire du Connecticut, accompagne Dov, son mari, en Palestine. Dov est architecte et affirme haut et fort sa volonté que Juifs et Arabes travaillent de concert. Non loin du domicile du couple vit un libraire juif allemand, lui aussi désireux d'une vie paisible et harmonieuse en Palestine. Quant au frère de Samantha, il ne pense qu'à acheter la plus grande surface possible de terre. Leur père, qui reste en Amérique, est interprété par Arthur Miller.

    Eden, qui concourt pour le Lion d'or, se déroule comme dans un rêve, sans que le spectateur n'arrive vraiment à savoir qui est Samantha. Une volonté d'Amos Gitai qui a souhaité demeurer "fidèle à l'esprit du livre qui va contre la dramatisation des personnages, contre un certain schématisme psychologique ou idéologique".

    Autre parcours initiatique : celui d'Antonio, un chauffeur féru de science-fiction qui s'est inventé un personnage imaginaire. Le héros de Luce dei miei occhi (Light of my eyes) de l'Italien Giuseppe Piccioni a le sentiment que sa vie ne lui appartient pas : il est toujours sur la route mais ne choisit jamais sa destination. Avec Morgan, son ami imaginaire, il s'invente des aventures. Un jour, à Rome, il rencontrera Maria, une femme dont il tombera amoureux. "Les personnages principaux de mes histoires sont, dans un sens, des naufragés, toujours sur le point de se perdre. Jamais vainqueurs, ils n'apprennent rien de leurs erreurs", explique le réalisateur.

    Laurent Cantet filme le mensonge

    Dans L'Emploi du temps de Laurent Cantet, concourant dans la catégorie "Cinéma du présent", c'est d'un autre destin individuel qu'il s'agit. Celui de Vincent, heureux en apparence mais dont la vie n'est que mensonge. Sa femme, ses enfants et ses amis croient qu'il occupe un poste à haute responsabilité qui lui demande d'être souvent en déplacement. Mais Vincent s'est inventé une vie professionnelle, n'ayant pas eu le courage d'annoncer à ses proches la perte de son emploi quelques semaines plus tôt. Il s'agit du second long métrage du réalisateur de Ressources humaines, César du meilleur premier film cette année.

    Parcours chaotique également pour l'acteur chinois Jia Hongsheng qui joue son propre rôle dans Quitting de Yang Zhang. Dans ce film concourant pour le Lion de l'année, le cinéaste brosse le portrait de l'acteur de Suzhou river et décrit ses problèmes avec la drogue. "L'histoire de Jia Hongsheng est emblématique de la jeunesse chinoise des années quatre vingt - quatre vingt-dix, lorsque l'influence du rock, de la pop et des premières expériences avec la drogue générèrent un nouveau style de vie en Chine", raconte Yang Zhang, le réalisateur de Shower.

    Le cinquième film présenté ce mardi à Venise dénote. Il ne s'agit pas d'un parcours individuel mais plutôt des aventures d'un groupe de prisonnier qui monte une pièce de théâtre pour essayer de s'évader. Lucky break, présenté hors compétition, est le second film de Peter Cattaneo après The Full monty. Alors que ce dernier n'était pas axé sur le chômage en Grande-Bretagne, Lucky break n'est pas non plus une réflexion sur le système d'emprisonnement britannique. Il s'agit tout simplement, selon Peter Cattaneo, "d'une aventure romantique".

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