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    The Woman King : l'impressionnante transformation physique de Viola Davis et de ses redoutables guerrières
    Emilie Schneider
    Emilie Schneider
    -Journaliste
    Amatrice d’œuvres étranges, bizarres, décalées et/ou extrêmes, Emilie Schneider a une devise en matière de cinéma : "si c'est coréen, c'est bien".

    En salles depuis mercredi, "The Woman King" met en scène de véritables guerrières ayant exercé en Afrique de l'Ouest de la fin du XVIIème à la fin du XIXème siècle.

    The Woman King de Gina Prince-Bythewood

    Avec Viola Davis, Thuso MbeduLashana Lynch

    De quoi ça parle ? The Woman King retrace l'histoire extraordinaire des Agojié, une unité de guerrières qui protégèrent le royaume de Dahomey au XIXème siècle en Afrique de l'Ouest. Leurs aptitudes et leur fureur n'ont jamais trouvé d'égal. Inspiré de faits réels, The Woman King suit le destin épique de la Générale Nanisca, qui entraîne une nouvelle génération de recrues et les prépare à la bataille contre un ennemi déterminé à détruire leur mode de vie. Il y a des causes qui méritent d'être défendues...

    The Woman King
    The Woman King
    Sortie : 28 septembre 2022 | 2h 15min
    De Gina Prince-Bythewood
    Avec Viola Davis, Thuso Mbedu, Lashana Lynch
    Presse
    2,7
    Spectateurs
    3,7
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    Les Agojié, de véritables guerrières

    The Woman King met en scène les Agojié, une armée de femmes qui ont défendu le royaume de Dahomey de la fin du XVIIème à la fin du XIXème siècle. Elles ont constitué l’une des toutes premières armées uniquement composées de femmes de l’Histoire, et l’un des bataillons les plus redoutables et les plus compétents au monde. Le Dahomey était, à l’époque, l’un des royaumes les plus riches au monde. Il correspond au Bénin actuel. Il a été fondé vers 1600, mais la guerre qui l’oppose à la France en 1894 provoque sa chute, puis sa colonisation. Le film se déroule en 1823. La culture Dahomey, qui mettait les femmes en valeur, était extrêmement progressiste pour l’époque. Les femmes avaient accès à tous les échelons du pouvoir : générale de l’armée, conseillères financières, cheffes religieuses. Le roi octroyait même le titre de Kpojito (« femme roi ») à une femme qui régnait à ses côtés.

    Une histoire inédite au cinéma

    L’histoire des Agojié est quasiment inconnue du grand public. Le projet est né grâce à la productrice Maria Bello (surtout connue du public en tant qu’actrice) qui avait découvert l’existence des guerrières Agojié en voyageant à travers l’Afrique de l’Ouest. Elle a envoyé un livre sur ces femmes, rédigé en français, à la productrice Cathy Schulman. « J’ai parcouru ce livre pendant sept mois environ, en tâchant de me raccrocher aux seuls mots de français que je comprenais. J’ai été stupéfaite de constater qu’il s’agissait d’un épisode de l’histoire dont je n’avais jamais entendu parler [...] ». Nicole Brown, présidente de TriStar, a immédiatement perçu le potentiel du film : « J’ai découvert une histoire vraie, fascinante et extraordinaire, dont je n’avais jamais entendu parler, et qui oscillait entre scènes d’action spectaculaires et émotion. C’est pour raconter ce genre d’histoires que le cinéma existe ! »

    Une présentation insolite

    Les deux productrices Maria Bello et Cathy Schulman ont présenté à Viola Davis le projet de The Woman King dans un contexte improbable : lors de la cérémonie des Women Making History Awards en 2015, où Bello remettait un prix à la comédienne. Celle-ci se souvient : « Quand Maria est montée sur le podium pour me remettre mon prix, elle a déclaré ‘je vais vous pitcher un film dans lequel je suis certaine que vous aimeriez tous voir Viola Davis tenir un rôle’. Elle a raconté l’histoire des Agojié et du Dahomey, et tout le monde s’est mis à applaudir ! C’est comme cela que j’ai découvert qu’il y avait là une vraie matière dramaturgique ».

    Préparation et cascades

    Afin d’incarner au mieux les redoutables guerrières qu’étaient les Agojié, les actrices ont suivi un entraînement spécifique, sous la supervision du chef cascadeur et coordinateur combats Daniel Hernandez et de la nutritionniste et entraîneuse des acteurs principaux Gabriela Mclain. Hernandez souhaitait que les comédiennes réalisent 90 % de leurs scènes de combat. Elles se sont entraînées à raison de deux séances par jour, six jours par semaine. « Au début, il s'agissait de soulever beaucoup de poids en entraînement fractionné avec très peu de temps de repos – fatiguant un type de muscles avant de passer immédiatement à un autre », détaille Gabriela Mclain. Elles se sont intensivement initiées aux arts martiaux ainsi qu’à la musculation. La nutrition a également joué un grand rôle. Elles suivaient des menus stricts et mangeaient plus que d’habitude : cinq repas par jour avec beaucoup de protéines et peu de glucides. Leurs partenaires masculins n’ont pas échappé à l’entraînement : Jimmy Odukoya s’est initié aux arts martiaux et au maniement de la machette, Jordan Bolger et Hero Fiennes Tiffin, eux, ont appris à utiliser des mousquets d’époque.

    L'importance du rouge

    Le rouge est la couleur-clé du Dahomey : la terre est rouge et les murs sont en brique adobe [faite de terre mêlée de paille, séchée au soleil]. Le chef décorateur Akin McKenzie explique : « La terre rouge est importante : c’est un élément visuel et sensoriel immédiat quand on est dans la ville d'Abomey. C'était important pour nous de le ressentir dans notre royaume. On y perçoit une touche vibrante en adéquation avec ce peuple et son univers. » Cette terre rouge, propre au Bénin et constitutive de l'architecture et des routes, ne se trouve pas telle quelle en Afrique du Sud. Heureusement, la production a repéré une mine, près de la ville du Cap, qui produisait exactement la même couleur de terre pour les besoins du tournage. L’utiliser n’a pas été sans difficulté pour l’équipe car elle réagissait à l'humidité en se transformant en argile. Aussi cette véritable terre rouge a-t-elle été mélangée à d'autres éléments pour rendre le tournage plus aisé.

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