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    La Petite Jérusalem
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Petite Jérusalem" et de son tournage !

    Un scénario, deux récompenses

    La Petite Jérusalem a été présenté en 2005 au Festival de Cannes, dans le cadre de la Semaine de la Critique. Le film a remporté le prix SACD du scénario, ex aequo avec A stranger of mine de Uchida Kenji. La cinéaste a également vu son script récompensé par le Prix Michel d'Ornano, une distinction remise en marge du Festival du cinéma américain de Deauville. Créé en 1991 par les sociétés membres de la Motion Picture Export Association of America (MPEAA), ce prix salue un premier scénario français porté à l'écran.

    Les intentions de la cinéaste

    "J'ai commencé à écrire La Petite Jérusalem à une période où je regardais avec tendresse mon adolescence et les théories intellectuelles que j'élaborais alors pour me prouver l'illusion de la passion amoureuse. Dès les premières versions du scénario les personnages de Laura et Mathilde sont apparus : deux soeurs qui développent chacune face au désir un alibi différent, l'une la pensée, l'autre le discours religieux. Pendant le film, elles questionnent la Loi, perdent leurs certitudes et trouvent leur propre expression de la liberté et du désir. J'ai essayé de laisser le sens le plus ouvert possible pour donner un espace au spectateur, qu'il crée ses propres interprétations et que l'écran devienne un miroir. Ce n'est pas un film didactique ou idéologique. Je ne donne pas de définition précise de la liberté : chacune des deux femmes part de certitudes et entre dans un questionnement. Je préfère créer à partir de mes doutes que de mes certitudes et peut-être que la liberté signifie cela pour moi : se contenter d'être dans la question sans essayer de chercher à tout prix des réponses."

    Un premier long métrage

    La Petite Jérusalem est le premier long métrage de Karin Albou, une jeune cinéaste qui, après avoir étudié la danse, l'hébreu, ainsi que la littérature française et arabe, a signé Aid el-Kebir, portrait d'une jeune Algérienne en quête d'émancipation, un court-métrage qui décrocha le Grand Prix du Festival de Clermont-Ferrand en 1999. Auteur du documentaire Mon pays m'a quitté, Karin Albou a également signé en 2001 un téléfilm, L'Innocente. Par ailleurs, elle dispense des cours de mise en scène à l'EICAR, école de cinéma parisienne.

    Un autre visage de la banlieue

    La population juive a jusqu'alors été peu représentée dans les films sur la banlieue. "Les Juifs, on les imagine toujours vivant dans des quartiers typiques comme le Sentier, à Paris", s'étonne la cinéaste. "Mais il y a toute une population de Juifs d'Afrique du Nord, qui s'est retrouvée à Sarcelles ou à Créteil, dans des cités où on a regroupé tous les immigrés quelle que soit leur religion." D'autre part, elle explique que, si elle a choisi de situer son film à Sarcelles, en 2002, c'est "parce que c'est l'année où ont commencé, en France, les répercussions de la deuxième Intifada (...) Il y avait une peur diffuse, bien réelle. Ajouté à cela, il y a eu le choc de Le Pen au deuxième tour des élections présidentielles. Les personnes pratiquantes devenaient une cible potentielle évidente car leurs convictions religieuses étaient visibles dans leur costume. Mais ce contexte, dans le film, est juste un cadre. C'est dans cet environnement-là que mes personnages vivent, mais ce que je veux raconter, c'est avant tout l'histoire intime de deux soeurs..."

    Laura, entre foi et loi

    A propos du rapport complexe qu'entretient Laura avec la religion et la loi, Karin Albou note : "Au début du film, Laura est surtout tiraillée entre son désir et son éducation. Il faut dire que le judaïsme est une religion où il est autant question de foi que de loi. On y est libre dans le cadre de la loi ; c'est aussi l'idée des philosophes du dix-huitième siècle : la loi libère de l'oppression ; elle est là pour permettre la liberté. Laura étudie la philosophie et croit ainsi s'opposer à sa famille mais elle retrouve dans son cours cette même conception de la liberté. Quoi qu'elle fasse, où qu'elle aille, finalement, c'est toujours la loi que Laura interroge (...) A la fin, en aimant un Algérien, elle transgresse la loi et trouve sa liberté. A l'inverse, sa soeur, Mathilde, à besoin d'être dans la loi : elle ne peut pas se sentir libre dans la transgression."

    Responsable mais pas désirable

    Elsa Zylberstein incarne la soeur de Laura, Mathilde, celle qui, "comme souvent les aînés, a endossé le rôle de chef de famille à la disparition du père", précise Karin Albou qui ajoute : "On comprend que son autorité vient de là. Elle dirige tout... C'est la clé de son personnage : c'est parce qu'elle tient les rênes de la famille qu'elle donne en même temps, de façon aussi stricte, la couleur religieuse de la maison. Laura, la cadette, a eu la chance d'échapper à cette responsabilité. Ca lui donne une plus grande liberté." Par ailleurs, Mathilde doit se couvrir la tête parce qu'elle est mariée et que les cheveux sont considérés "comme un signe de grande sensualité qui pourrait tenter d'autres hommes."

    Elsa, d'Ethel à Mathilde

    Elsa Zylberstein avait trouvé un de ses premiers grands rôles dans un long métrage qui présente certains points communs avec La Petite Jérusalem : Mina Tannenbaum (1993). Premier film de femme (Martine Dugowson), cette comédie aux accents mélancoliques brosse le portrait de deux jeunes filles, Mina (interprétée par Romane Bohringer) et Ethel, en abordant notamment la question du rapport au judaïsme.

    Brunet, images de France et d'Israël

    Pour la photographie, la cinéaste a fait appel au chef-opérateur Laurent Brunet, collaborateur habituel de Raphaël Nadjari, cinéaste français qui tourne aux Etats-Unis et en Israël. Brunet a également travaillé sur deux films israéliens très remarqués : Mon trésor (présenté à la Semaine de la Critique un an avant La Petite Jérusalem, et couronné par la Caméra d'Or) et Free zone d'Amos Gitaï, également présenté à Cannes, mais en compétition, en 2005.

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