Sliver est un film à la mauvaise réputation, et je le dis de suite, c’est mérité. Le film commence plutôt bien. On se dit qu’on va assister à un thriller en huis-clos assez plaisant, teinté d’un petit soupçon d’érotisme, mais en fait, on assiste à du grand n’importe quoi high-tech, et c’est frustrant. Le casting est sympa, mais insuffisant. Berenger donne l’impression cruelle d’être totalement sous-exploité, Sharon Stone est belle mais elle est invitée à nous resservir un rôle sulfureux après Basic Instinct et elle souffre de la comparaison, tandis que William Baldwin traîne sa silhouette déguingandé en essayant de fausser les pistes. Il reste un acteur assez moyen ici, jouant essentiellement de sa silhouette bellâtre. Franchement, déçu par les personnages (il y a pas du tout le ressenti communautaire d’un immeuble de cette trempe), et les acteurs ne sont pas à l’aise.
Le scénario est médiocre. Après un départ solide, on s’enlise comme je l’ai dit dans un mélange de thriller high-tech et d’érotisme soft, pour un résultat qui se veut sulfureux mais qui est surtout terriblement paresseux. Le rythme est mou, les rebondissements téléphonés ou ridicule, et j’ai trouvé la fin vraiment loupée. Ce n’est pas prenant, on se fiche rapidement des protagonistes, c’est ni érotique ni sulfureux, et en plus ça a pris un gros coup de vieux kitsch. C’est terrible car le début prometté, mais à l’instar de Meurtre à la Maison-Blanche que j’ai vu récemment, j’ai le sentiment que le film a pris des orientations scénaristiques foireuses.
Visuellement c’est du thriller assez raffiné, mais sans saveur. Malgré des décors corrects, une photographie élégante et une mise en scène pas déplorable (Noyce reste un faiseur honorable), Sliver n’arrive pas à se démarquer. Son érotisme est sans saveur, ses images ne touchent nullement, même l’ouverture du film m’a paru être un gros ratage. Je ne suis pas rentré dans cet univers qui se veut feutrer, tellement feutré qu’il est hermétique, neutre, distant. C’est terrible à dire mais je suis resté de marbre devant l’érotisme du film par exemple, alors que ça aurait dû être un de ses arguments.
Ma conclusion sera malheureusement sans appel : Sliver est bidon. Voilà, malgré ses acteurs, malgré son budget, il ne tient pas la route. Le film pêche par excès sûrement, problème assez récurrent du scénariste, qui après avoir signé l’histoire de Basic Instinct s’est souvent fourvoyé. 1.