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    Les Contes de la lune vague après la pluie
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    70 critiques spectateurs

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    136 abonnés 569 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mars 2013
    Je ne peux parler du cinéma de Mizoguchi, c'est mon premier film de ce réalisateur (et probablement pas le dernier, puisque l'expérience est concluante), ni du théâtre Kabuki dont je ne connais rien, ni même des sources d'inspirations du réalisateur, apparemment il y a du Maupassant pas loin, dont je n'ai pas connaissance. Je me limiterai à mon ressenti, à ce que j'en ai tiré, simplement, sans préalable.

    Les contes de la lune vague après la pluie (remarquez tout d'abord ce magnifique titre) n'est pas un film facile d'accès. Peut-être comme un premier Kurosawa où le jeu de Toshiro Mifune peut surprendre, il en va de même pour ce film où l'on ne décèle, pour le coup, absolument rien d'occidental. Difficile d'entrer en immersion totale dans cette culture, dans ces jeux d'acteurs, dans ces histoires -puisqu'elles sont au nombre de trois- qui nous parlent de fantômes, d'ombres, de samouraïs. Je pense de ce fait que ce film de Mizoguchi nécessite un "entrainement", qui passe par la case Kurosawa par exemple, plus soft pour s'habituer au cinéma japonnais, qui est ici, je pense, dans toute son expression singulière.

    C'est donc deux histoires qui se déroulent simultanément, ou plutôt on suit trois personnages différends, tout d'abord réunis ensemble, puis séparés; deux hommes et leurs deux femmes, mais le récit se concentre principalement sur l'histoire des deux hommes. Chacun est motivé par un désir finalement proche, l'argent ou le pouvoir (militaire en l'occurence), et chacun va trahir ses valeurs morales pour atteindre son objectif. Les deux hommes vont réussir à combler leurs désirs, mais dans une illusion, une sorte de rêve réel bancal, qui ne tient pas, et qui comme un château de carte s'effondre à la moindre brise venue. Retrouvant la vue, après la cécité du fantasme, les deux hommes constatent, impuissant, tout le mal qu'ils ont produit et tout ce qu'ils ont perdus.

    Il y a plusieurs éléments intéressants dans ce film, qui dépassent largement le simple topo du "prenez garde à vos désirs". Il faut situer le film dans son pays d'origine, le Japon, à la moralité si particulière. Tout d'abord, comme pour Le Chateau de l'Araignée ou Rashomon chez Kurosawa, Mizoguchi trifouille la question de l'honneur. Mizoguchi critique l'utilisation faite de l'honneur : valeur vite oubliée quand il s'agis d'assouvir ses désirs, mais aussi instrument d'humiliation, plus particulièrement pour les femmes, déshonorées pour rendre service aux hommes. Mizoguchi s'inscrit dans cette lignée que l'honneur ne doit être rien d'autre que l'honneur du juste, qu'on ne peut trafiquer celui-ci pour ses intérêts, qu'on doit toujours s'y soumettre au nom justement de cette fameuse justice. Outre cela, les femmes jouent également un rôle important dans le film, où elles sont finalement les plus raisonnée, les plus mesurées, face à des hommes qui se trahissent eux mêmes et font le mal autour d'eux; mais tout autant, celles-ci peuvent être des motrices, ou plutôt des étincelles qui peuvent bercer l'homme d'illusion : l'homme comme la femme se doivent de prendre garde. Enfin, d'autres critiques peuvent être décelés, comme l'hypocrisie de l'armée miltaire, les crises que la guerre provoque inutilement, l'individualisme forcené contre une nouvelle fois tout esprit de justice ou plus simplement d'humanité, etc.

    Un film très complet en sommes, aux portraits touchants, auxquels s'ajoutent une très belle technique, de beaux plans, et une véritable japan touch de l'absurde et de la folie. Difficile d'accès cependant, il me faudra le voir une seconde fois, et je ne le conseil pas comme premier film japonnais, en dépit des commentaires élogieux de la presse, qui le considère comme le meilleur film de l'archipel avec le Voyage à Tokyo d'Ozu.
    Santu2b
    Santu2b

    215 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 avril 2016
    Sorti en 1953 et sacré à Venise, "Les Contes de la lune vague après la pluie" constitue le chef-d'oeuvre de Kenji Mizoguchi, classique du cinéma japonais. Classique du cinéma mondial devrait-on dire plutôt, résumant à lui seul la sagesse de la philosophie nippone. Sur le plan formel, l'œuvre délivre un véritable festival de virtuosité. Au cœur d'une reconstitution impeccable du Japon du XVIe siècle, le cinéaste étale ses multiples fondus et ses plans parfois inoubliables. Et que dire de cette lumière fabuleuse et même spirituelle, faisant scintiller la brume sur la mer. Lorgnant même vers le fantastique, "Les Contes de la lune vague après la pluie" propose une réflexion intense et parfois émouvante sur le destin et la question du choix humain. Une perle d'inventivité et de poésie.
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    186 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 septembre 2008
    Revoir "les Contes de la Lune Vague" aujourd'hui, alors que notre connaissance et compréhension du cinéma nippon "classique" et de Mizoguchi en particulier a été multipliée, nous expose à une vraie surprise : si l'on retrouve, éblouis, le sens - indiscutablement génial - de la mise en scène et de l'image du grand maître, le film - considéré, rappelons-le, comme l'un des plus grands chefs d'oeuvre du 7e Art - surprend encore par la complexité presque "théorique" de sa narration - pleine d'ellipses - comme de ses thèmes. Car l'on retrouve ici mêlés à l'habituelle compassion mizoguchienne pour les gens de peu, pour les femmes en particulier, écrasés par une société brutale, un travail de réécriture de l'univers des contes traditionnels japonais (les fantômes...), ainsi qu'un souci d'expérimentation quasi maniaque sur la forme (photo, musique, rythme) qui radicalise, tout en douceur, le film. Et qui le transforme en une expérience parfaitement saisissante, donc.
    brunocinoche
    brunocinoche

    69 abonnés 1 072 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 janvier 2014
    Reprise d'un très grand classique du cinéma japonais, un film subtil, intelligent et envoutant.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    667 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 février 2011
    Dans le Japon du XVIème siècle, deux beaux-frêres tentent d'améliorer leur quotidien via leurs passions respectives. L'un est potier, l'autre rêve de devenir samourai, mais les deux vont vivre une grande histoire qui va mettre a mal leur couple... Réalisé par Kenji Mizoguchi, ce long métrage japonais est bien passionnant à visionner du début jusqu'à une fin, il faut le dire, bien déchirante en tout point. Cette histoire dramatique, qui mélange avec une grande intelligence le réel et le surnaturel, se suit avec un grand intêret grâce à une mise en scène, certes lente, mais qui à le mérite de faire preuve d'une grande minutie sur certaines séquences. En plus, l'interprétation du casting est excellente et bien émouvante, en particulier concernant les prestations de Masayuki Mori dans le rôle du potier et de Machiko Kyo à travers son troublant personnage, Wakasa. Une oeuvre qui fait preuve d'une très grande humilité et qui se visionne avec étonnement, grâce également à une superbe photographie en noir et blanc qui offre le raffinement que le récit mérite. Un excellent moment de cinéma qui obtiendra le Lion d'Argent à la Mostra de Venise en 1953.
     Kurosawa
    Kurosawa

    513 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 juillet 2019
    Attention, cette critique dévoile des éléments essentiels de l'intrigue. Le trajet est simple et sa morale imparable : d'où vient alors l'émotion qui nous terrasse à la fin des "Contes de la lune vague après la pluie" ? La grande intelligence de Mizoguchi est de ne jamais surplomber ses personnages, de toujours les accompagner sans toutefois faire preuve d'empathie. Il use de la distance nécessaire avec eux parce que leur comportement est indéfendable, l'ambition les menant à leur perte. Ou plutôt, ce sont moins Genjuro et Tobei qui sont dévastés que leurs femmes, victimes directes d'un égoïsme finalement vain. Il va de soi que la volonté de Tobei de devenir samouraï est dérisoire : il est présenté comme un paysan sans valeurs et, pour parvenir à ses fins, il se rabaissera à une action ridicule. Tobei sera finalement puni dans une scène à la fois comique et terrible; alors que lui et ses hommes se rendent dans une maison close, Tobei se retrouve par hasard devant sa femme, devenue courtisane après qu'il l'a délaissée. Pour Genjuro, sur qui le film passe le plus de temps, il est séduit par une princesse énigmatique qui l’emmène dans son manoir; cette partie est la plus fascinante en ce que son orientation fantastique vient dire de façon à la fois littérale et métaphorique le passage de Genjuro dans un autre monde : il n'est plus ce potier qui exerce son art dans la misère mais devient un prince qui vit un rêve éveillé. La mise en scène de Mizoguchi est aussi pragmatique qu'inventive pour décrire cet univers onirique; que ce soit par le choix des costumes (la robe blanche de la princesse), la photographie qui devient subitement beaucoup plus lumineuse ou encore des panoramiques circulaires ingénieux qui permettent de changer de décor sans coupes afin d'assurer une continuité étrange, on est comme transporté dans un autre monde. Mais cette incursion fantastique n'a rien d'idéal, elle enferme au contraire Genjuro dans une folie qui ne s'estompe que dans les dernières minutes, au moment où il comprend que la femme qu'il retrouve au foyer n'est qu'une abstraction : il ne lui reste que son enfant qu'il devra élever seul. Par ses talents de conteur et la limpidité de sa mise en scène, Kenji Mizoguchi réalise une tragédie humaine poignante et emploie le fantastique non pas pour échapper au réel mais pour mieux le servir, pour en dévoiler toute la cruauté.
    Caroline C
    Caroline C

    24 abonnés 386 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 août 2011
    J'ai vu ce film au cinéma grâce au ciné-club de ma ville. Sinon pour être honnête, je crois que je n'aurai jamais eu l'occasion ni l'envie de le voir. Disons que l'opportunité d'élargir ma culture cinéma me pousse un peu à découvrir des œuvres qui ne m'attirent a priori pas trop... bref, me voilà donc devant ce film japonais de 1953. Le début me surprend dans le bon sens : il y a une histoire intéressante, des personnages bien construits, et un rythme presque trépidant ! Hélas, le film s'englue soudain dans une histoire de fantôme, et à partir de là, ça tourne à 2 à l'heure, voilà exactement ce que je craignais. C'est souvent le cas, il faut le dire, avec les films asiatiques ! Ajoutons à cela une musique stressante et grinçante, c'est pas de tout repos de parfaire sa culture ciné ! A retenir tout de même la photographie superbe, en noir et blanc, et la belle morale distillée par ces contes, où les femmes possèdent sagesse et intelligence, face à des hommes ne rêvant que de gloire et de richesse. Rien ne change en ce monde ...
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 810 abonnés 3 957 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 septembre 2009
    Sous ce beau titre ce cache également un beau film qui s'il n'a pas su me capter dès le début nous offre une mise en scène parfaite, des séquences de toute beauté et un plan final beau à en pleurer. Je me 3/4 en attendant de le revoir, la fin m'a vraiment beaucoup plu, belle, très belle.
    Julien D
    Julien D

    1 105 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 décembre 2011
    Le drame de ces deux amis rendus fous par leurs déceptions et par leur deuil est très dur. Je n’y ai pas vu de splendide mise en scène dans cette image très sobre et pleine de classicisme que nous donne Mizoguchi du Japon du 16ème siècle. J’ai davantage apprécié son histoire qui s’avère être à la fois l’adaptation d’anciennes nouvelles nipponnes et du roman « La décoration », faisant de cette œuvre l’apothéose de l’ouverture vers l’occident de la culture japonaise de l’après guerre.
    real-disciple
    real-disciple

    68 abonnés 1 022 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 décembre 2012
    Le premier Mizogushi que je vois m'a permit de voir une autre facette du cinéma japonais, à la fois réalisme social et fantastique. Il met en oeuvre l'illusion du désir recherché qui ne correspond pas à la réalité d'où les dangers qui se profilent à l'horizon. On a l'influence du théâtre du Nô avec des visages particuliers, le mélange réalité/fantastique et l'utilisation du son. Quelques petits bémols : un peu de longueur et que la fin ne soit pas celle voulue par le réalisateur mais cette oeuvre d'une certaine beauté est à voir pour tout cinéphile qui se respecte.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    518 abonnés 2 526 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 novembre 2011
    Une merveille,à voir,revoir,montrer. Il existe peu de tels films qui touchent à ce point la profondeur de l'être humain qui a eu la chance et le goût de se cultiver auprès des grands esprits passés de ce monde. Leurs lectures me semblent indispensables pour ressentir au mieux tout ce que ce film contient. Il y a hélas forcement la guerre qui la pire des choses, sommet de la bêtise humaine. Ici elle est ici sans pitié, d'une banalité confondante, elle frappe d’abord les plus innocents ou les plus bêtes. Il y a aussi nécessairement l'amour, la cupidité,l'orgueil et bien sur cela va sans dire une mise en scène d'une beauté sans pareille. Par rapport aux autres Mizoguchi celui ci est plus remuant, il se passe sans cesse quelque chose . Ce n'est pas mon préféré qui reste ''les amants crucifiés '' mais c'est sans doute le plus parfait, le plus ''cinématographique'' à cause de toute la partie onirique. Mizoguchi fait parti des 5 plus grands cinéastes ayant existé et il n'est pas prêt à être détrôné.
    Yoloyouraz
    Yoloyouraz

    29 abonnés 566 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 25 juillet 2007
    Un récit qui souffre de trop nombreuses lacunes pour intéresser. Ces contes s'éternisent, et perdent bien rapidement leur fil conducteur. La réalisation pousse le sobre au paroxysme et agace même parfois. Faible.
    Plume231
    Plume231

    3 481 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 février 2012
    Une oeuvre fascinante, il faut bien le dire. Et Kenji Mizoguchi fait tout pour cela. D'abord par l'aspect technique, la photographie est impeccable, les plans très soigneusement composés et les mouvements de caméra longs et très discrets. Ensuite par l'histoire car le réalisateur donne à celle-ci un côté fantastique très surprenant car souvent on ne se rend compte qu'après coup de l'aspect surnaturel d'une séquence. Que dire de plus ??? Ah oui, qu'on a le droit à une belle tension lors de la scène de l'envahissement du village. Bon je suis très loin d'avoir vu les près de cent oeuvres du cinéaste mais il est certain qu'on a affaire à un des sommets de sa carrière.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 25 février 2011
    Un film magnifique, passionnant, poétique, fantastique (dans les deux sens du terme). Mizoguchi était un incroyable metteur en scène, si bien qu'on oublie la différence de culture et le poids des années pour se laisser embarquer dans une histoire simple, adaptée d'un chef d'oeuvre de la littérature japonaise, et pourtant universelle, la quête démesurée de l'argent et du pouvoir pouvant détruire des vies aujourd'hui comme hier. Un film fascinant.
    samadelik
    samadelik

    3 abonnés 32 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 décembre 2007
    Je viens de m'appercevoir en regardant mon profil que ce chef d'oeuvre total n'est pas dans mes films favoris! honte sur moi! Jamais le cinéma n'aura atteint une telle poésie, un tel envoutement: il faut voire ce film en salle (comme toujours me direz-vous) et s'offrir pleinement à lui pour acomplir le voyage à travers les âges dans le japon des contes médiévaux où les limites entre réalité et rêve s'efface peu à peu et où Mizoguchi nous offre l'esthétisme absolu...
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