« Trauma » est l’un des rares films américains de Dario Argento… et devant le résultat je comprends que le réalisateur n’a pas fait grand chemin à Hollywood. Il s’agit ni plus ni moins d’un giallo, avec un tueur en série décapiteur qui rode, et un tandem de héros qui tentent de l’arrêter : un journaliste et une fille tourmentée.
On retrouve plusieurs éléments typiques du genre : le tueur ganté, son identité dévoilée lors d’un twist rocambolesque, des policiers au troisième plan, et une héroïne qui a manqué un détail crucial alors qu’elle était témoin d’un meurtre.
Sauf que c’est ici assez raté. Déjà, l’enquête démarre très laborieusement, n’offrant qu’un vague suspens dans son dernier acte. Le début faisant office de tuerie aléatoire sans queue ni tête (ho ho !), et la suite n’ayant qu’une cohérence très limitée. Tandis que les acteurs sont moyens, voire mauvais. Surtout Asia Argento, épouvantable, dont le rôle est terriblement mal écrit (népotisme quand tu nous tiens !).
Agée de 17 ans et jouant une fille de 16 ans, son intrigue romantique avec le journaliste est ultra-malsaine. Tandis que son anorexie à l’écran n’a strictement aucun intérêt narratif, si ce n’est de justifier qu’elle passe du temps dans une clinique. Pour l’anecdote, cette histoire d’anorexie est en fait inspirée d’Anna, la demi-sœur d’Asia, qui apparait également dans le film (c’est elle qui danse durant le générique de fin). Et qui décèdera peu après la sortie.
Par ailleurs, chose étonnante, la plupart des meurtres sont peu graphiques. Connaissant le passif de Dario Argento, et en voyant le nom du spécialiste Tom Savini au générique, on s’attendait pourtant au contraire ! Mais non, les meurtres ont été expédiés par diverses coupures, et n’ont en majorité pas d’intérêt. Sauf deux d’entre eux… qui sombrent dans le ridicule.
Désolé, voir la tête de la victime à même la moquette qui balance un nom (pas celui du meurtrier en plus !). Ou la tête de Brad Dourif hurler en gros plan alors qu’elle tombe dans une cage d’ascenseur, je me suis plus marré qu’autre chose…
Côté BO, les producteurs ont semble-t-il refusé d’engager Goblin, collaborateur habituel de Dario Argento. C’est donc Pino Donaggio qui s’y colle. Si bien que lors de certains travelings à la première personne, ou certaines micro-références à Hitchcock, on a l’impression de voir du De Palma de l’époque !
D’ailleurs c’est dans la mise en scène que résident les rares qualités du film. Il y a honnêtement de jolies images (jeux de pénombres, jeux sur la pluie…), et des mouvements de caméras ou lentilles bien plus intéressants que dans un polar américain moyen. Mais ça reste très faible et incohérent par rapport à ce que Dario Argento a su livrer par le passé…