"Maman disait toujours : La vie, c’est comme une boite de chocolat : on ne sait jamais sur quoi on va tomber." Quiconque entend cette réplique pense directement à Forrest Gump. Ce dernier est, en effet, une magnifique œuvre réussissant à réunir humanisme, émotion, humour et prouesses visuelles.
Effectivement, à une époque où les effets spéciaux numériques révolutionnaient le cinéma avec des œuvres comme Terminator 2 : Le Jugement dernier et Jurassic park, ceux-ci continuent leurs innovations avec le film de Robert Zemeckis en incrustant Tom Hanks dans de multiples images d’archives
, en transformant Gary Sinise en cul-de-jatte, en démultipliant des figurants pour créer une véritable foule, en recréant une balle pour transforme notre héros en champion de ping-pong
… Si ces effets sont aujourd’hui assez habituels, ces techniques étaient alors encore nouvelles et représentaient une prouesse technique.
Heureusement, Zemeckis n’utilise pas ces trucages pour les afficher mais pour servir une histoire pleine d’humanité qui permet de voyager à travers l’histoire des États-Unis de la seconde moitié du XXème siècle. On croise ainsi divers événements historiques
(la Guerre du Vietnam, le Watergate, les différents assassinats de personnalités de la politique ou du spectacle)
, des personnalités
(Elvis Presley, John Fitzgerald Kennedy, Lyndon Johnson, Richard Nixon, John Lennon…)
et mouvements
(les hippies, les Black Panthers…)
ayant marqué cette époque et les problématiques de celle-ci
(la ségrégation raciale, les violences envers les femmes, la drogue, l’apparition du Sida…)
. De plus, les personnages sont loin d’être caricaturaux
: la personnalité de Jenny est assez complexe (elle semble constamment choisir d’aller vers ce qui peut la rendre malheureuse alors qu’elle sait parfaitement qu’elle pourrait trouver l’amour avec Forrest) et le lieutenant Dan est loin d’être celui que l’on pourrait croire au début (on pourrait penser à première vue qu’il serait le type même du militaire à tendance fasciste et on découvre petit à petit qu’il est quelqu’un de bon qui finit même par se fiancer avec une jeune femme asiatique)
.
En outre, l’interprétation est excellente (celle de Tom Hanks a marqué toute une génération), Robert Zemeckis fait une fois de plus preuve d’un vrai génie visuel sachant intégrer à merveille les effets spéciaux dans sa mise en scène et le tout est accompagné d’une superbe bande originale associant parfaitement les magnifiques compositions d’Alan Silvestri à une sélection de nombreux tubes de cette période.
Le seul petit reproche (très minime) que l’on pourrait faire à ce magnifique film est le fait de ne pas véritablement voir l’évolution du temps sur le visage des comédiens qui paraissent toujours aussi jeunes malgré le passage des années
et la progression de la maladie pour les personnages de la mère de Forrest et de Jenny (visiblement victime du Sida)
.
Cependant, ce détail n’empêche aucunement l’appréciation cette belle histoire qui nous donne envie de crier avec les personnages : "Cours, Forrest, cours".