Derniers Avis : Bienvenue à Suburbicon - Page 2

Un film fort réussi qui fait penser aux films des frères Cohen ( fargo, entre autres). Mêlant intrigue policière, étude des mœurs des années 50 et humour noir avec un jeu de massacre assez dingue. Julianne Moore et Matt Damon sont au top. A voir.

L'intrigue du crime monstrueux dans un petit quartier tranquille avait de quoi faire rire et intriguer jusqu'au bout, mais Bienvenue à Suburbicon paye la mise en scène ratée d'un George Clooney qui essaie de ressembler à du Coen mais n'en est que la face B. Les rares gags sont mal intercalés dans l'ambiance du film très sombre (les ombres grotesques de la lutte sur le mur est un plan au choix incompréhensible), les dialogues n'en finissent plus de durer, le méchant père de famille est très mal campé par Matt Damon (aucune profondeur, ni émotions, on se croit devant un robot assassin). Et la fin n'arrange rien au tableau, car on nous abandonne au milieu de rien, on ne sait pas ce qu'il adviendra de ce pauvre gamin et c'est dommage car justement c'était un aspect du film qui nous intéressait (comme seul le personnage de l'enfant arrive à nous intéresser...). Julianne Moore est transparente et si l'on ne s'ennuie pas vraiment, on repère en contrepartie tous les éléments bizarrement filmés qui trainent dans ce film. Les acteurs ne sont pas au meilleur de leur forme, et la mise en scène est sincère mais brouillonne.

Les Cohen et George Clooney, c’est une longue histoire de coups de foudre artistiques réciproques, et leur association a permis de donner le jour à quelques uns de leurs meilleurs efforts respectifs. Pourtant, pour l’acteur devenu réalisateur de films militants taillés pour les Oscars, récupérer un vieux script des frangins, lui-même inspiré d’un fait divers des années 50, pour tailler un costard à l’Amérique contemporaine, n’était visiblement pas la meilleure chose à faire. Dans l’histoire de ce mari insignifiant qui se débarrasse de sa femme pour vivre la vie dont il rêve, avant que son plan trop parfait ne lui explose entre les mains et dévaste son existence, on retrouve (un peu) la patte des Cohen, mais Clooney ne parvient jamais à en tirer le genre de petite fable épouvantable de méchanceté dont les deux réalisateurs ont le secret. L’ironie du destin, le commentaire culturel sarcastique, la démonstration de l’hubris des médiocres et cette croyance joyeusement mauvaise dans le caractère inéluctable de la fatalité sont aisément perceptibles mais le plat s’avère un peu fade, sans jamais piquer là où ça pourrait faire mal : De ‘Edward aux mains d’argent’ à ‘Dowsizing’ en passant par ‘American beauty’, ‘The Truman show’ et des dizaines d’autres films, on sait que la banlieue américaine, spécifiquement le rêve consumériste aux couleurs pastel qu’elle incarnait dans les années 50, est le catalyseur des turpitudes qui gangrènent le rêve américain de l’intérieur, le négatif diabolique d’une société arc-boutée sur de supposées hautes exigences morales et individuelles. Même sur ce plan là, on ne peut pas dire que Clooney a joué la carte de l’originalité. Parallèlement à cette satire sous couvert de méfaits criminels, il y a l’arrivée de cette tranquille famille afro-américaine dans ce biotope exclusivement blanc, qui devient bientôt le réceptacle de toutes les angoisses et les fantasmes sécuritaires de leurs voisins. On comprend bien que le réalisateur souhaitait tendre à l’Amérique divisée et racialement tendue d’aujourd’hui un miroir même pas déformant de son propre passé...mais il ne parvient jamais, ni à relier correctement les deux arcs narratifs ni à faire réellement exister cette famille autrement que comme des ombres réduites à leur fonction de grain de sable involontaire de ce microcosme policé. Du coup, ‘Bienvenue à Suburbicon’ ne parvient jamais à exprimer autre chose que ce qui a déjà été dit à de nombreuses reprises par de nombreux autres réalisateurs, et souvent avec nettement plus de finesse et d’humour noir. Mieux vaut laisser aux Cohen ce qui appartient aux Cohen.

Une œuvre intéressante, originale et pleine de suspens. L'esprit des frères Cohen est omniprésent et le casting impeccable. Georges Clooney est au meilleur de sa forme.

L'ambiance et la reconstitution d'une banlieue blanche des années 50-60 sont parfaites. Les personnages sont bien mais il manque un petit quelque chose. Le scénario est finalement très classique ; on comprend vite de quoi il retourne et surtout ça manque de peps. Malgré l'histoire parallèle avec les voisins noirs, je trouve ça un peu lent, ça manque un peu de rythme. Cela aurait pu être raccourci de quelques minutes. Ca s'améliore heureusement nettement dans les 20-30 dernières minutes. Globalement, j'ai passé un bon moment, sans plus.

Vous rêvez de partir aux Etats-Unis ? Vous souhaitez vivre dans une paisible petite ville aux maisons abordables avec leur pelouse impeccablement entretenue ? Vous aimeriez bien y fonder une famille ? Et bien ce paradis existe bel et bien : Suburbicon est fait pour vous ! Sixième réalisation de George Clooney basée sur un scénario des ses grands amis les frères Coen, "Bienvenue à Suburbicon" est un polar déjanté/comédie noire qui nous permet de passer un bon moment. Dès son postulat de base, le métrage nous prend à revers : le récit prend place dans les années 50, au cœur d’une zone pavillonnaire qui se retrouve perturbée par l’arrivée d’une famille afro-américaine. On pourrait alors penser que le thème central du film sera la méfiance xénophobe de la populace qui l'amènera à la violence ; mais que nenni : cette tension raciste n’est en fait que le contexte dans lequel se tisse la véritable intrigue principale du métrage. En effet, toute l’intelligence du film de Mister Nespresso repose dans le paradoxe d’imaginer qu'une entreprise criminelle passe inaperçu à côté de cette manifestation raciste contre une minorité innocente. La satire, même si elle n’est pas d’une grande finesse, n’en reste pas moins d'actualité même de nos jours. Sous une apparente tranquillité se cache une réalité tout autre faite de mensonges, de trahisons, de duperies et de violences...un portrait du rêve américain sacrément passé au vitriol !! Mais, au delà du scénario écrit par leurs soins, on retrouve la patte des frères Cohen partout dans le film : ayant tourné avec eux quatre fois par le passé, Clooney leur rend hommage en utilisant leurs gimmicks de réalisations, leur passion pour l'humour morbide (la maladresse involontaire des personnages principaux et secondaires lors des scènes les plus violentes permet de générer des passages décalés dont le burlesque ne pourra que nous faire sourire !) ainsi que leur tendance à illustrer leurs propos à travers des personnages paumés. Et au niveau des personnages, on est servi : l’adorable Matt Damon joue vraiment très bien les sales types en incarnant un Gardner Lodge si pathétique qu’on finit par le trouver presque attachant ; Julianne Moore dans un double rôle de sœurs jumelles parvient à insuffler un peu de grâce et d'esplièglerie à une atmosphère fort pesante ; Glenn Fleshler est irrésistible en tueur bedonnant et sadique ; quand à Oscar Isaac, il est tout simplement délicieux en donnant vie au personnage le plus sympathique du film, un détective moustachu spécialisé dans les arnaques à l'assurance ! Et au milieu de toutes ces tronches sombres, un petit garçon (impeccacle Noah Jupe) assiste à toute l'intrigue aux travers de ses yeux naïfs, renforçant le peu d’antipathie que nous pouvons avoir pour les autres personnages ; d'autant plus que, pour Clooney, l’histoire est finalement celle d’un enfant qui comprend que le rêve américain est un mensonge (même si je pense que, pour les frères Coen, il s'agit plutôt de l’histoire d’un enfant qui comprend que son père est un sale con doublé d'une belle ordure !) Thriller certes imparfait (son rythme lent pourra en déconcerter plus d'un), "Bienvenue à Suburbicon" est un bon film à l’univers visuel dérangeant mais surtout porteur d’un message politique fort puisqu’il nous rappelle que la bêtise et l’hypocrisie qui sévissait déjà l’Amérique dans les années 50 sont plus que jamais d’actualité aujourd'hui sous la présidence de Monsieur Trump. Même si, au final, l’ensemble est un peu prévisible, ce « plan simple » se transforme rapidement en un jeu de massacre assez plaisant à suivre. Si vous aimez l'univers des Frères Cohen et les scénarios décalés, le nouveau film de George Clooney est fait pour vous !

Adapter un scénario abandonné des frères Coen présentait un risque: ne pas savoir gérer la folie des personnages méchamment ridicules tout en menant un histoire à la portée politique évidente.
Georges Clooney a bien du mal à se dépatouiller dans un univers qui est le sien, mais qu'il ne maîtrise guère en terme de mise en scène et d'écriture. Son film est trop grossier: les ficelles sont trop visibles pour ne pas faire passer l'ensemble pour une comédie grinçante à thèse. C'est dommage car on aime les acteurs et le réalisateur.
Bon et il y a aussi les scories des Coen à toujours vouloir ridiculiser leurs personnages dans la comédie, même si elle est noire. Trop facile de se moquer gratuitement. Le film n'est donc pas convaincant.

Ce film n’a rien de révolutionnaire par rapport à son histoire est à sa réalisation mais il n’est pas pour autant inintéressant au contraire. Les différents acteurs sont intéressants mais le film petit Jean certaines inégalités dans son rythme ce qui le rend bien mais sans plus.

Si l'on peut faire un gros reproche à cet excellent film c'est de tarder à annoncer la couleur. En fait il s'agit bien d'une farce macabre, et lorsqu'on l'a compris tout devient clair, le trait peut être grossie puisque le registre le permet, la famille black n'a nul besoin d'être approfondie puisqu'elle est juste là pour servir de contrepoint à la morale du film, puisque toute fable à sa morale et qui est ici de dire qu'avant de s'en prendre à des gens différents on ferait mieux de balayer devant sa porte. Message vain comme tout message filmée qui ne convaincra que les convaincus, n'empêche que beaucoup ont compris de travers, parce que non ce n'est pas une métaphore sur l'innocence de l'enfance face à la folie des adultes, d'ailleurs l'innocence de l'enfance, ça n'existe pas ! Mais bon. Il faut mieux ne rien savoir du tout de cette histoire si on veut l'apprécier vraiment, mais on déplorera quelques scènes obscures spoiler: (pourquoi la mère du gosse le fait-elle jouer avec le petit black ?)
L'interprétation est magistrale aussi bien Julianne Moore que Matt Damon, mais aussi le gosse qui nous fait une prestation remarquable, idem pour Oscar Isaac en inspecteur d'assurance qui nous offre une séquence délirante. Le final est tarantinesque et se déguste comme il se doit, et le face à face final entre spoiler: le père et le fils vaut aussi le coup d'œil pour son faux/vrai suspense.
Le film à des maladresses notamment la bisounourserie du dernier plan mais il reste attachant, sympathique, intelligent et surtout très agréable à regarder

Assez bon film de George Clooney. Un scénario classique de film policier avec assassinat et préméditation, mélangé avec des émeutes raciales des années 60 . L'aspect crime est bien mené, bien filmé, même si on devine très vite beaucoup de choses, la fin est néanmoins assez surprenante et est réussie. Quand aux évènements raciaux, certes ayant existé à cette époque, ils paraissent ici trop caricaturaux, et n'apportent rien au film, si ce n'est qu'il correspond à la bien-pensance de notre époque.

Un film de George Clooney à la manière des frères Cohen. Matt Damon porte bien ce film à la fois sympathique et tellement horrible par son contexte.

Franchement, je l'ai trouvé bien sympathique ce film. Alors oui, il se voulait drôle et il est vrai qu'il n'y a pas de quoi se claquer les cuisses de rire mais si on part dans l'état d'esprit que ce n'est pas forcément drôle mais plutôt un bon film a suspens et bien ça fonctionne très bien.De plus le film dénonce une chose que j'ai l'impression peu de personne voient. Dans les critiques les gens se plaignent des deux histoires qui n'ont rien à voir (la famille noire et la famille qui vit le drame). Mais perso, je trouve que les deux histoires, certes n'ont rien à voir, mais dénonce un réel problème de notre société, dommage que peut de personne le voit. Bref, très bon film à voir sans préjugés ou état d'esprit.

Agréable surprise dans la lignée des films des frères Cohen (une inspiration pour Clooney, pour sur)...je m'attendais à un film ennuyeux (pour rester poli), et j'ai bien accroché, au fur et à mesure que les rouages du scénario se mettent en place. Atmosphère très étrange, et grand jeu d'acteurs sont au rendez vous, avec un film qui vous emmène là où vous ne pensez pas aller!

Un beau casting sur le papier, mais je n'ai vraiment pas accroché. Le scénario part dans tous les sens, ça m'a déstabilisé, d'ou sortent les mecs du début ? Pourquoi avoir ajouté l'histoire de la ségrégation raciale ? La réalisation est plus que moyenne, l'ambiance troublante qui se veut pesante. La seule éclairci du film vient d'Oscar Isaac et de son personnage. spoiler: (dommage qu'on ne le voit que très peu)
Bref, si vous êtes adepte des scénarios des frères Cohen peut être que vous apprécierez, pour les autres, il y a bien mieux dans le genre. Je ne recommande pas.

Le synopsis était intéressant, mais comme Clooney sait le faire, tout est gâché... Vous reprendrez bien un peu de white guilt ? Je suis allé voir ce film en pensant que ce cher George s'abstiendrait de nous faire de la propagande politique, et bien c'est raté, encore et toujours la même sempiternelle histoire de ségrégation des méchants blancs envers la gentille famille de noirs, ça devient barbant... Pourtant l'atmosphère sombre est assez bien entretenue, les acteurs sont très bons, mais quelque chose ne colle pas, le réal a trop cherché à choquer et à mettre de l'ultra-violence partout. Au final c'est un flop total, un mauvais film.