Avis : Sans moi - Page 2

Film basé essentiellement sur l'ambiance à défaut d'un solide scénario. Mais celle-ci est justement désagréable. Tout autant que le casting, la façon de le présenter. On comprend d'ailleurs difficilement cette insistance à montrer un personnage qui passe le plus clair de son temps à se déplacer en nuisette et petite culotte en toutes circonstances dans son quartier, si ce n'est pour tenter de réveiller artificiellement l'intérêt, ou donner un semblant de consistance. En réalité, le thème ici est celui de la dépendance aux drogues, comme bon nombres de films en ont déjà parler avec l'alcoolisme. Toute coïncidence avec une fille de l'Est, venant se prostituer pour la drogue est alors inévitable. Un sujet qui tourne en rond, avec une actrice principale rapidement suffisante ou prétentieuse. Une fausse intrigue qui se contente de traiter les apparences. Superficiel et légèrement soporifique, jusqu'au bout hélas. Dommage.

Sans moi, mais pas sans musique, c'est elle qui fait tenir ce film et lui donne le corps nécessaire pour tenir la distance, sans quo,i tout s’affaisse, se délite.

Franchement, pour le premier grand rôle à l'écran de Clémence Poesy, on s'attendait à mieux. A part carburer à la Marlboro, tirer une tête comme pas possible et traîner dans des boites craignos (vraiment nécessaire pour le scénario ? ou complaisance facile ?...), il ne reste pas grand-chose. Elle vaut mieux que cette daube XXL. Attendons son prochain film, Le Gang - et croisons les doigts.

Anna est divorcée, deux enfants à charge, en liaison régulière et charnelle avec un collègue de sa maison d'édition, et aussi un peu dépassée, cherche une jeune fille pour l'aider à s'occuper des gamins et prendre la chambre laissée vide. Lise est un peu paumée mais ses références auprès de ses anciens employeurs sont excellentes. Elle va s'imposer à Anna qui va tomber sous le charme de la jeune fille en apparence fragile et à problèmes.

Tout au long du récit, les rôles vont s'inverser, la frêle Lise (Clémence Poésy, vue dans un des Harry Potter mais aussi Bienvenue chez les Rozes et bientôt dans le dernier gang) va devenir le pilier de la belle Anna (Yaël Abecassis, souvent des faux airs d'Andie MacDowell). L'attachement d'Anna à Lise va la rendre vulnérable (elle ne travaille plus), jalouse, méfiante. Pourtant, Lise n'est pas le genre de fille à qui l'on peut faire confiance (drogue, partouzes, etc.)

Sans moi est un joli portrait de femme, parfois naïf, magnifiquement interprété par son duo d'actrices (Abecassis est rare, Poésy une future grande). Certainement pas le film de l'année, pas plus qu'il n'évite certaines longueurs et situations parfois peu vraisembables; néanmoins, il offre un joli moment et une partition dans l'interprétation sans faille.

Assez terrible à chroniquer ce film car à la fois réussi et un peu raté, à la fois froid et attachant. Anna, une jeune femme divorcée (au passage, pourrait-on faire quelque chose pour que les héroïnes de films arrêtent de s'appeler Anna ?), recrute Lise, une jeune fille, pour s'occuper de ses enfants. Elle est immédiatement séduite par la nouvelle arrivante, mais va découvrir petit à petit sa vie clandestine...

Le film est rempli de choses formidables, d'abord une mise en scène franchement magnifique, qui joue beaucoup sur les gros plans et un truc génial, un léger décalage entre les dialogues et ce qui se passe à l'écran. Ensuite les comédiennes, Yaël Abecassis et surtout, surtout Clémence Poésy qui accroche immédiatement le regard, dès sa toute première scène. Elle est pour moi une découverte. Il y a dans le film une tension et une sensualité non dite entre les deux femmes superbement décrite par des petits gestes, des tissus, des détails. Le mystère sur certaines scènes (oniriques ou réalité ?) ajoute à l'envoutement.

Là où ça coince, c'est que c'est tellement bien visuellement, cinématographiquement, que du coup on ne rentre pas vraiment dans l'histoire, on est vraiment spectateur au sens propre. On manque aussi d'éléments qui nous expliqueraient, au delà du fait que Lise fascine Anna, pourquoi elle prend sur elle une telle emprise. Mais c'était délicat car le parti-pris du film est, et c'est très bien, d'être tout sauf explicatif.

Au final, on est séduit mais pas bouleversé, mais on a découvert, c'est sur, un très bon réalisateur et la gracieuse Clémence Poésy, c'est déjà beaucoup.

Petit film qui invite à la méditation.

Tres beau film et prometteur.
Des images sublimes et des actrices sublimées.Le sujet est difficile mais le realisateur arrive à nous accrocher dans ce duo qui nous prend au corps et a coeur.