En visite à Salamanque pour signer un traité relatif à la lutte contre le terrorisme, le président des États-Unis prend toute la mesure de l’instabilité de la situation internationale, au moment où il reçoit deux balles tirées d’on-ne-sait-où, par on-ne-sait-qui. Un incident que personne n’a pu voir dans son intégralité, aussi bien les gardes du corps que des journalistes, un touriste ou un policier local. Chacun possède, en revanche, une des pièces du puzzle géant que constitue cette affaire plus complexe qu’elle n’y paraît. Et plutôt que d’entremêler les points de vue, Pete Travis (réalisateur du très politique “Omagh”, sur l’Irlande) préfère les faire se succéder les uns aux autres, à la manière du “Rashomon” de Kurosawa. C’est ainsi que sa caméra, nerveuse à souhait, suit l’un des personnages aux moments des faits, avant de faire machine arrière pour se concentrer sur un autre. Un procédé qui, s’il plaira avant tout aux amateurs de films choraux, s’avère assez vite lassant, dans la mesure où la proximité géographique de certaines personnes fait naître des redondances dans l’intrigue, en nous donnant à voir et revoir le même passage. Mais même laborieusement, la vérité finit par pointer le bout de son nez, quand les histoires personnelles s’imbriquent dans la grande, et que les masques tombent pour révéler un complot d’une ampleur inattendue, qui ferait presque passer une saison de “24h chrono” pour un épisode de “Derrick”, niveau rebondissements. Et histoire de maintenir l’adrénaline jusqu’au bout, “Angles d’attaque” s’achève sur une (longue) poursuite en voiture, où le spectaculaire le dispute à l’invraisemblance, tandis que l’on peut y remarquer le retour en forme de Dennis Quaid, ainsi que le virage inattendu que prend le personnage joué par Matthew Fox (le Jack de “Lost”). Le tout entre deux légères maladresses et/ou clichés qui, s’ils empêchent le long métrage d’atteindre le niveau espéré, n’altèrent que très peu le divertissement agréable qu'il propose.