Au cœur de "Taken", réalisé par Pierre Morel, réside une histoire palpitante d'action et de détermination paternelle qui, malgré ses fulgurances, souffre d'une exécution parfois inégale. Ce thriller franco-américain, porté par la présence magnétique de Liam Neeson en tant que Bryan Mills, un ancien agent secret lancé dans une course contre la montre pour sauver sa fille enlevée, brille par ses scènes d'action d'une intensité rare. Neeson, avec une autorité inébranlable, incarne un homme dont l'amour paternel le pousse aux extrêmes, offrant une performance qui élève le film au-delà de ses prédécesseurs du genre.
Là où "Taken" excelle dans son rythme haletant et ses scènes de combat chorégraphiées avec précision, il trébuche dans son traitement superficiel de sujets profonds tels que la traite des êtres humains. Le film, bien que visuellement captivant grâce à la direction de photographie de Michel Abramowicz et à une musique pulsatile de Nathaniel Mechaly, manque de profondeur dans son exploration des antagonistes et des enjeux moraux, se contentant souvent de simplifications manichéennes.
La direction de Morel est compétente, naviguant avec aisance entre les séquences tendues et les moments d'émotion brute, bien que certains choix narratifs et de montage laissent à désirer, n'exploitant pas pleinement le potentiel de l'intrigue complexe et des personnages secondaires, qui semblent sous-développés. Le scénario, co-écrit par Luc Besson et Robert Mark Kamen, propose des dialogues mémorables qui sont devenus emblématiques, mais peine par moments à maintenir une cohérence dans le développement de ses personnages.
"Taken" bénéficie indéniablement de l'énergie brute de Neeson et de moments d'action exaltants, mais est desservi par un manque d'originalité et une tendance à privilégier le style sur la substance. C'est un film qui trouve son équilibre précaire dans le divertissement pur, sans toutefois réussir à transcender les clichés du genre thriller/action.
En définitive, "Taken" est un tour de force en termes d'action qui promet plus qu'il ne livre sur le plan émotionnel et intellectuel. Il reste un divertissement solide pour les amateurs de sensations fortes, tout en laissant un arrière-goût de potentiel inexploré et de questions morales effleurées mais jamais pleinement abordées.