Derniers Avis : Mister Lonely - Page 2

pas mal

Innotable. Et entre les 4 étoiles exagérées et les zéro d'hyper déçus, faut pas exagérer mais ça se comprend. Cette coproduction franco-irlando-américano-panaméenne un peu foutraque est marquée par un sens faussement absent et par une lenteur poétique à la fois malheureuse et heureuse. La plus grande partie (jusqu'aux moutons) semble ennuyeuse à souhait; on ne sait pas où on va puis, doucement, ça se décante, l'alchimie prend et on saisit où les Korine (deux au scénario) ont voulu nous amener -mais un peu tard, et en pleine décomposition. Certes, ça nage à contre-courant et on peut parler d'OVNI à juste titre, vu la présence surréaliste de nonnes volantes (en plein ciel!) et plus... Les séquences avec les soeurs au Panama arrivent comme un cheveu sur la soupe et, pourtant, le "lien parallèle" existe bien. L'intérêt essentiel du film réside dans une réflexion sur la foi, sur la solitude des utopistes, sur la transformation du regard porté sur la réalité vis-à-vis de soi. Le "pathétique" affiché, fait-exprès, nous plonge d'emblée dans un sentiment de pitié trouble face au malaise existenciel de ces "déguisés" aux personnalités factices, qu'ils soient sosies, curés ou bonnes soeurs -tous largués, au figuré comme au propre. La bande originale est... plutôt originale. La collaboration d'agnès b. permet la jolie séquence d'une Marilyn Monroe (Samantha Morton, aussi fragile que dans Minority Report) terriblement seule. Denis Lavant détonne en Charlot cinglé. Quant au mexicain Diego Luna, acteur prometteur, il incarne avec talent un ersatz de Michael Jackson qui cherche sa place. Le cinéma d'Harmony Korine témoigne d'une franche liberté d'esprit. En sortant du film, ma perception de la réalité était étrangement modifiée, ce qui est rare. Qui sommes-nous vraiment, une fois "dépossédés"? L'expérience, en versant dans le vide pathétique, nous fait ressentir la petitesse absolue des égos boursouflés, aliénés. Déconcertant, poétique mais trop longuet, avec un manque d'énergie.

Un film pathétique au sens propre du terme. Mister Lonely est complaisant d'un bout à l'autre, il s'agit là d'un véritable danger pour l'équilibre mental. La crise qu'a traversé le talentueux Harmony Korine est palpable à chaque instant, le malaise en devient presque insupportable. Plongée de près de deux heures dans un asile à ciel ouvert, Mister Lonely nous entraîne dans la folie douce mais destructrice de ses personnages : sous prétexte qu'ils sont différents, Korine opte pour la poétisation de leur souffrance. Le problème, c'est que l'auteur tient absolument à clore le débat dès les premières minutes et qu'il signe un film autiste, totalement replié sur lui-même ( je suis d'ailleurs entièrement d'accord avec Les Cahiers du Cinéma ). Sur la forme, Mister Lonely ressemble à un exercice de style un peu vain : jumps cut maladroits, séquences stromboscopiques ou encore images floutées... Formalisme gratuit pour ma part. Mais le plus regrettable dans l'histoire, c'est le ratage du film et de son auteur, auteur qui a tant bien que mal réussi à sortir la tête de l'eau suite à la dépression. Non, vraiment ça me déprime de démonter ce film mais trop c'est trop. Un film profondément malsain duquel se dégage un malaise délétère. Harmony, reviens vite !...

ce film est merveilleux, il nous plonge dans un univers poétique, décalé, loufoque. qu'il est bon de se laisser emporter dans le fabuleux univers de harmony korine...

Une de ces bombes!! Plus poétique et passionnant que ça , tu meurs. Mister Lonely est un film beau, décalé, nous présentant une miriade de personnages attachants, effrayants , cinglés . Avec son éternel sens du cadrage , Harmony Korine réalise une oeuvre qui se savoure sans modération, enrobée d'une B-O plus qu'exceptionnelle. Merveilleux tout simplement.

Fantasme adolescent, saupoudré d'existentialisme pour troisième âge, "Mister Lonely" nage en plein dans la grande récréation philosophique, dans laquelle Harmony Korine, cinéaste desaxé s'il en est, questionne les notions d'identité et de miracle. On ne sait ce qui lui a pris (ou ce qu'il a pris) , pour 'faire' 'ça' . D'un côté, le récit est dépourvu de tout élément pouvant éventuellement en former un, donc il n'y en a pas, et de l'autre, ses bêtises enfantines et sectaires concernant Dieu et l'amour pâtaugent dans un grand n'importe quoi dénué de sens, ni même absurde ou non-sensesque, juste dénué de direction. Mais l'improvisation est si fausse, si artificielle dans ses mécanismes de n'importe quoi, si creux dans sa quête fraternelle et si ovniesque dans ses propositions pseudo-métaphysiques que, du début à la fin, d'un Michael Jackson faisant danser des papys d'une maison de retraîte à la pendaison de Marylin Monroe (en passant par le miracle des bonnes soeurs, sous-intrigue dont on ne peut comprendre le sens symbolique), "Mister Lonely" s'essaye à l'originalité, lamentablement d'ailleurs, il essaye d'être drôle et émouvant, voire larmoyant, fantastique, psychologique, mais au final il n'aboutit qu'à l'hystérie et la perversion la plus poisseuse. Il faut voir un sosie de Madonna écarter les jambes en dansant, Samantha Morton en Monroe draguant le mâle, Buckwheat interprété par un enfant noir que le réalisateur a obligé à parler de poitrines de femmes et de poulets, dans un élan zoophile, il faut aussi voir Diego Luna tenter d'imiter Michael Jackson, il faut voir le Pape dormir avec la Reine d'Angleterre, il faut voir une bonne soeur se jeter d'un avion en vélo et s'écraser sur terre sans aucune blessure. Il faut voir cet homme sur une mini-moto dans un circuit de course, filmé au ralenti (comme les trois quarts du film d'ailleurs), plan d'ouverture et de clôture, symbole obscur, pesant et en même temps incompréhensible, il faut entendre une voix-off débattre seul

Véritable OVNI dans le milieu cinématographique ( on en attendais pas moins de ce vieux Korine ), Mister Lonely a divisé les critiques, et fera sans doutes de même avec les spectateurs. Cependant, le film se présente comme une immense bouffée d’air frais et transpire la poésie. Chaque plan est d’une justesse absolue et s’il y a une chose que l’on ne peut pas retirer à Harmony Korine c’est bien son sens du cadre ! Et même si il est vrai que le film a quelques défauts : un peu long, maladroit parfois, des petits soucis de montage ; cela ne fait que rendre le film plus touchant car son auteur a eu sans doutes un peu trop d’ambitions pour son retour tant attendu. Pardonné hein… le prochain sera grand, très grand !

Un casting sans fautes, une musique très aérienne, et d’incroyables moments de cinéma. Bref, grand cru de fin d’année, si vous voulez être dépaysé allez-y vite !