Derniers Avis sur Dernier amour

Une comédie jouée et filmée avec beaucoup de réalisme. C'est drôle et c'est triste en même temps, de voir ces vieillards en maison de retraite parmi lesquels Hugo qui s'amourache d'une jeune femme de service, et pas n'importe laquelle... Le vérisme italien, cru et direct, rien de tel pour remuer les tripes... Il manque toutefois le génie cinématographique d'un Fellini par exemple, pour faire de cette histoire un chef-d'oeuvre de l'art cinématographique

Quel talent ce Dino Risi, pendant une heure il nous décrit la vie pathétique des pensionnaires d'un asile de vieux sans jamais un seul moment tomber dans la pleurnicherie. Le jeu de chat et de souris que se livre Ugo Tognazzi (prestation extraordinaire) et Ornella Muti (toute en beauté) est montré de façon intelligente sans tomber ni dans le mélodrame ni dans le bisounours, le personnage de Tognazzi est particulièrement bien écrit, hâbleur, colérique mais brave homme, et spoiler: Ornella couche pour réussir… à l'époque ça ne choquait pas.
Un film magnifique !

C'est en quelque sorte le chant du cygne du formidable et très populaire Ugo Tognazzi (mettons "La Tragedia di un uomo ridicolo" à part), un film qui traite de façon grinçante le premier et dernier amour d'une ancienne gloire du music-hall qui s'attend à couler des jours engluès d'ennui dans une maison de retraite pour les anciens artistes de thèâtre! Dino Risi est visiblement très inspirè par ce qu'il filme, soulignant dès qu'il en a l'occasion la mèlancolie et la vieillesse avec une justesse admirable (le mariage, la balade sur la plage, la tombola aussi cruelle soit-elle...). La der des ders pour le gènial Tognazzi, dont le jeu si naturel rend encore plus attachant cet ex-gloire de spectacle pathètique mais digne! Au terme d'une ultime virèe avec une soubrette (Ornella Muti, au summum de sa beautè), ce n'est plus qu'un pensionnaire de plus à la Villa Serena, à jamais, dèsespèrèment accrochè à ses souvenirs du passè! Une oeuvre majeure de Risi, drôle et tendre quand il le faut...

Magnifique film. L'autre chef-d'oeuvre de Dino Risi, avec Le Fanfaron.
Le titre en italien est Primo Amore, Premier Amour.
Titre tout à fait juste et en même temps empreint de dérision.
Dommage qu'il n'ait pas été traduit comme ça, le titre Dernier Amour étant tout à fait inexact..
Beaucoup en effet, je crois, n'ont pas compris qu'il s'agit certes du dernier amour du personnage principal, mais aussi et surtout de son premier véritable amour, d'une passion telle qu'il n'en a jamais connu de semblable dans sa vie.
Il dit en effet à u moment donné qu'il n'est jamais resté avec une femme, dans sa vie, je crois, plus de quinze jours.
La dérision étant que ce premier amour survient alors qu'il est bientôt vieux.
Un film mélancolique et plein d'humour à la fois, profond et désenchanté, rempli de tendresse, de dérision et d'ironie, aux portes de la vieillesse qui vient inéluctablement.
Et bien sûr un très grand acteur, Ugo Tognazzi, et une musique qui correspond parfaitement à l'atmosphère du récit.

Ou l'on retrouve ce ton propre à Dino Risi, un regard grincant sur les hommes et les femmes, un ton mi amusé, mi désabusé mélé d'une tendresse réelle pour ses personnages. Encore une fois, les femmes ont une grande place dans le cinéma de Risi, pour ses héros masculins, toujours prêts à l'emballement des cœurs, malgré ou à cause de l'age. Le regard sur le monde spectacle est grincant, tout comme il est sur la condition humaine. Risi est un indécrottable pessimiste. Dommage que la mise en scène soit quelque peu sage, voire terne dans sa 2e partie, malgré la présence de la belle Ornella Mutti

"Primo amore" en est le titre original. Mais n'est -pas plutôt un dernier amour ayant le goût du premier ?.
Un ancien comédien de Music hall fait son entrée dans un "refuge" pour artistes à la retraite. Un refuge temporaire,pense t'il, dans l'attente de toucher une forte somme que lui doit l'administration. Cette maison, peuplée de gloires passées, offre gîte et couverts à des artistes dont les revenus sont à l'échelle de leur anciennes carrières: un brin indigents Leurs journées, agrémentées de vocalises devenues délicates et de sketchs au goût de l'époque, apportent encore un peu de vie au lieu. Mais ce sont les fantômes du passé qui y règnent en maîtres. Chacun dans la réminiscence d'une gloire que le souvenir dimensionne vers le haut. Mais notre protagoniste ( Ugo Tognazzi ) ne compte pas les rejoindre pour longtemps. La rencontre d'une jeune et jolie belle femme va lui redonner l'envie de vivre et d'aimer. S'entichant de la jeune soubrette, et ayant enfin touché les sommes dues, il décide de partir en voyage, aux allures de lune de miel. Mais on n'échappe pas à la réalité des choses et son premier amour aura la fin d'un dernier. C'est un très beau film de Risi. Dans la dernière période de sa longue et féconde carrière. A voir aussi comme un testament de la comédie italienne et de celui qui en fût son maître. Mais aussi pour toute la tendresse délicate qui en émane et qui fait qu'on peut considérer que la fin de carrière de Risi n'a rien à envier à sa première. Et disons le,ce film a vraiment la saveur d'un "Primo amore" !

Magnifique film italien avec un grand Ugo Tognazzi et arrivant dans une maison de retraite Il va y rencontrer la belle et jeune Ornella Muti dont il va tomber tomber totalement amoureux. Par la suite, il lui partira à Rome pour vivre avec elle un idylle, pensant avec grande naïveté qu'il va pouvoir vivre sa retraite comme les débuts d'un premier et non "dernier amour", ou tout est va t-on dire, rose et insouciant. A voir absolument ou la douceur, les émois parfois cruels et les sourires ou rires volent et s'envolent avec légèreté ou bien chagrin.

Le titre original du film n'est pas dernier amour mais Primo amore,ce qui n'a absolument pas le même sens. C'est le rapport d'un homme arrivé à la retraite Ugo Tognazzi qui va tomber littéralement sous le charme puis amoureux pour le première fois d’où le titre du film d'une jeune femme de chambre, Ornella Muti. L'homme ancien comédien,va sentir au contact de la jeune femme la jeunesse l’envahir. Il connaitra tous les joies et les deboires liés à cet amour. Risi étant le réalisateur de cette histoire d'amour,le regarde est forcement critique et acerbe pour une très bonne comédie italienne,dans laquelle on retrouve le meilleur de Risi.

En 1978, la comédie à l'italienne ne semble plus être qu'un lointain souvenir. Les metteurs en scène et les acteurs majeurs de cette formidable période créatrice sont tous entrés dans l'âge mûr. "Le dernier amour" (premier amour pour le titre italien) de Dino Risi peut être vu comme le testament d'une génération dorée qui ne se voit pas d'héritier, le cinéma italien n'ayant pas su rebondir après les âges d'or successifs du néo-réalisme, de la comédie à l' italienne, du péplum et du western spaghetti. Les héros ont vieilli et c'est Ugo Tognazzi le moins célèbre du quintet magique (Mastroianni, Gassman, Sordi, Manfredi et Tognazzi) qui accepte d'endosser le costume de l'acteur de seconde zone dont le parcours de toute une vie à cachetonner l'a mené jusqu'à cette maison de retraite pour acteurs dans le besoin. La fierté pousse Ugo à se présenter aux autres pensionnaires de l'institution comme étant de passage entre deux spectacles et à s'affronter d'emblée avec le directeur (rôle tenu par le ténor Mario Del Monaco) qui règne en despote sur la petite communauté et sur le personnel féminin qu'il soumet à ses caprices. Dino Risi en observateur amusé mais bienveillant nous montre les petites manies de tous ces retraités en proie à une potacherie régressive. Les hommes en paix avec leur libido passent leur temps à faire des blagues comme au temps où ils n'étaient encore que des "ragazzi", temps que l'on sait béni en Italie. Dans ce registre le gag de la loterie au prochain macchabée est impayable, comme quoio Rsi n'a rien perdu de sa férocité. Les femmes de leur côté, inquiètes de leur beauté disparue conservent soigneusement rangés dans leur armoire, les costumes du temps de leur splendeur et scrutent dans le regard des hommes encore jeunes le signe d'une séduction toujours présente. Refusant de s'assimiler à ses colocataires un peu plus âgés, Ugo qui s'accroche à une jeunesse qui l'abandonne à grands pas, croit trouver en la jeune et jolie femme de ménage Renata, la potion magique qui lui permettra de retarder son entrée dans le monde de l'oubli. Mais Risi n'est pas dupe et il sait bien que quelques subterfuges qu'on utilise l'horloge du temps ne s'arrête jamais. Au contraire, à vouloir s'abreuver à la fontaine de jouvence incarnée par la sublime Ornella Muti, Ugo va se trouver violemment confronté à la réalité qu'il voulait fuir. Le choc sera si brutal que la mémoire fera longtemps défaut à Ugo dont l'inconscient dans un ultime réflexe de survie préférera se mettre au repos. Il sera alors temps d'accepter son sort et de rejoindre après une escapade un peu folle et ridicule à Rome pour brûler ses dernier feux et le solde de sa retraite, la villégiature précédemment refusée. Dino Risi met dans cette comédie un peu désenchantée tout ce qui fait le charme de son cinéma : la dérision douce amère, l'observation acerbe, l'ironie flamboyante ou la tendresse derrière la moquerie. Sa direction d'acteur est comme toujours aussi juste et Tognazzi sous la direction du maître qu'il connaît bien se prête de bon cœur à cet exercice difficile et pas forcément évident pour un acteur qui connait alors une éclipse . Il en sera récompensé la même année avec le triomphe de "La cage aux folles" de Molinaro où aux côtés de Michel Serrault il retrouve les sommets Quant à Ornella Muti que dire d'autre sinon qu'elle n'a peut-être jamais été aussi belle. "Dernier amour" n'est certainement pas une oeuvre mineure dans la carrière de Risi comme certains voudraient l'y ranger trouvant que le réalisateur et son scénariste Ruggero Maccari n'ont pas su renouveler le thème de "L'ange bleu" où le vieil homme est humilié par une jeunesse calculatrice et ingrate.