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Kubrick's Club
36 abonnés
694 critiques
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2,0
Publiée le 3 novembre 2010
Film étrange, qui se laisse regarder tout en laissant perplexe. L'univers des ferroviphiles est bien retransmis, notamment lorsqu'ils font un quizz autour des bruits de locomotives. Le reste est plutôt fade, sans être indigeste.
On avait tellement aimé "Eggs" et "Kitchen stories" qu'on allait voir ce nouveau film de Bent Hamer les yeux fermés. On allait le voir en croyant que le rire se mélangerait avec l'émotion. Erreur : il ne faut surtout pas s'attendre à rire, ni même à sourire ! Il faut savoir qu'il n'y aura que de l'émotion dans cette narration d'un départ à la retraite d'un conducteur de train; et encore, de façon assez furtive. Dans ses meilleurs moments, Bent Hamer avait montré un talent qui pouvait le rapprocher de Kaurismaki, voire de Tati. Ici, on est quand même bien loin de ces 2 géants !
Décalé et loufoque,ce film plein de tendresse nous raconte les aventures d'un jeune retraité.De rencontres improbables aux plus fortuites;il nous entraine dans son univers et on se laisse entrainer au fil de l'eau,comme dans une croisière sans tempète; Tranquille.
Venu tout droit de Norvège, cet étrange objet poétique et insolite rappelant par moments le cinéma de Jacques Tati a du charme, la jolie composition de Baard Owe et la tournure parfois surprenante des événements ayant de quoi séduire. C'est doux, délicat, parfois émouvant et les rencontres faites par le héros sont souvent sensibles, dessinant en filigrane un tableau plutôt mélancolique de la condition humaine et de notre solitude, parfois grande. Beaucoup de qualités donc, mais je dois avouer qu'en définitive le film ne m'a laissé qu'un souvenir très vague. C'est plutôt bien réalisé, tendre, personnel, mais finalement assez éphémère, comme une vieille connaissance que l'on est content de revoir sans pour autant qu'elle devienne chère à notre cœur... Agréable donc, sympathique, ponctué de jolies trouvailles, et malheureusement plutôt anecdotique.
Quelques semaines après, nous sommes le 4 septembre, il me reste de ce film, un goût particulier, l'envie de le revoir, lui, ce film, avec ses personnages attachants dans cette Norvège diaphane ! Belle découverte pour cet été frigorifique, ice, Joyce ?
Un film original et amusant dans l'esprit de Jacques Tati. On suit non sans un certain plaisir les déambulations de M. Horten qui va faire des rencontres toutes plus étranges les unes que les autres et comprendre que si la fin de vie est la même pour tous, il n'est jamais trop tard pour entreprendre des choses. Un joli conte.
Le spectateur est invité à s'élancer en musique, tel en voyageur de train, avec cette alternance de tunnels sur la poudreuse blanche. Je pense toutefois ne pas avoir tout saisi des pérégrinations de ce Monsieur Horten obsédé par les trains qui ont meublé sa vie professionnelle, mais peut-être que lui non plus ?... Il a de grandes mains, comme sa mère souriante et désormais muette... Prendre sa retraite à regret à l'âge de 67 ans (l'Emploi norvégien se portant autrement mieux que l'Emploi français), voilà qui nécessite un regain d'imagination. Peut-on être quelqu'un d'autre qu'un technicien du rail ? Loin d'être gagné, les trains rassurent dans ce décor, on a sans cesse envie de les prendre. A déguster comme une virée polaire sans montre. La nuit dure des siècles. Hammam, piscine chauffée, alcool, tabac, congénères, un chien, aident à réchauffer les sangs. Un moment, on croit même voir une réincarnation nordique du Petit Prince de St-Exupéry ! Un ensemble laconique traité avec infiniment de poésie et une santé morale indiscutable !
J'ai commis le péché d'hollywoodisme au visionnage de O' Horten : j'ai d'abord cru y voir un film qui ne savait où placer sa naïveté, dramatique par son histoire et nous dirigeant par la musique et le style vers la voie d'une candeur incompréhensible. Il m'a fallu attendre que plus de la moitié du film se soit écoulée pour commencer d'y voir un sentiment nouveau que je vais appeler "empathie amusante", la vie vue à travers le prisme de la gentillesse d'un vieil homme dont la vie est chamboulée, une ode aux paroles simples qui est un vrai poème d'insouciance pour qui sait l'y lire.
C'est encore la vacuité de l'œuvre que je dénonce, car si elle laisse une place piquante à l'absurde, elle tient difficilement le rythme pour l'épanouissement du scénario et nous laisse à chaque plan avec une sensation d'insatiété. Mais tout dans sa façon est poétique : la musique inspirée, l'interprétation par Baard Owe, et jusqu'au côté inexplicable de ses péripéties insensées. Pas forcément très lisible mais d'une extrême joliesse.
Insolite, ambitieux et inattendu, ce film qui mélange comédie et noirceur est inclassable, mais n'échappe pas à l'exercice de style un brin convenu et sans rythme. On est loin de la richesse créatrice d'un Roy Andersson dont l'"Histoire d'amour suédoise" (1970, sortie récemment en salles) et d'un autre calibre. Mais cela reste une oeuvre à découvrir.
Film sur la vieillesse et la retraite plein de tendresse. Ambiances froides et hivernales, pas mal de scènes qui sont légèrement et gentiment surréaliste qui s'inscrit dans la même veine que beaucoup de films scandinaves sortis ces dernières années. Point faible de l'oeuvre l'ensemble est un peu lisse.
Dans le froid de Norvège s’éveille au monde le sexagénaire Odd Horten dans «O’ Horten» (Norvège, 2007) de Bent Hamer. Les plans du générique, où un train traverse une série de tunnels, font alterner un blanc laiteux et un noir sombre. Lorsqu’arrivant au bout du tunnel, le train s’apprête à traverser l’éclat de la neige, l’impression est celle d’une arrivée au monde, d’une naissance nouvelle. Cette nouvelle vie que M. Horten doit affronter est celle d’un vieil homme au regard terne, désabusé sans être cynique, qui arrive à la retraite après avoir conduit un train pendant près de quarante années. Le burlesque scandinave auquel fait appel Hamer pour traiter du décalage de Horten dans ce monde évoque l’absurde froid d’Aki Kaurismäki. Du burlesque, Hamer tient davantage de Chaplin que de Keaton. A contrario de Keaton qui absorbe un monde au profit du seul gag, Chaplin centre un être pour mieux faire cohabiter dans le même instant la drôlerie et le drame. Horten n’a pas le génie de Chaplin et, d’une manière semblable à Eran Kolirin et son «Bikur Ha-Tzimoret», dissocie concrètement les instants de joie et de chagrin. La musique qui confère aux images une allure candide, un statut d’enfant, souligne la naïveté de Horten et du monde qui l’environne. Espiègle et expressive au cours d’une séquence puis émouvante lors d’une autre, la musique alterne les émotions tout en demeurant dans la dissonance, dans la rupture de M. Horten avec son monde. La séparation académique auquel procède Hammer lorsqu’il distingue les séquences d’humour de celle de drame empiète sur la force du burlesque puisque dès lors il n’apparaît que dans les instants gais. Quand Horten, enfant-vieillard, vient rendre visite à sa mère malade (probablement d’Alzheimer), ce n’est plus du burlesque qu’est fait l’instant mais davantage de retenue. Le burlesque et la retenue au cinéma partagent cette même discordance, pourtant le burlesque met en scène le corps dans son environnement tandis que la retenue l’efface.
De nombreuses allégories transcendent ce film beau, drole et intelligent. Jamais trop lent, et de nombreuses situations cocasses. L'histoire est vraiment simple, touchante et attachante. un ancien conducteur de train part en retraite. Au final, on en ressort le sourire aux lèvres. Un film frais venant de Norvège et présenté a Cannes.
Un petit film poétique, étrange, flirtant parfois avec le burlesque. Malheureusement, cela demeure très lent et l'ennui n'est jamais loin. Cependant, l'ambiance feutrée assez scandinave, ainsi que le jeu des acteurs, finit par faire de ce film norvégien quelque chose d'assez bizarre et séduisant...
Dans son histoire à priori sans réels enjeux, sans fil conducteur, accordant une grande place au contemplatif, "La nouvelle vie de Monsieur Horten" trouve toute sa cohérence ; c'est un regard hésitant mais sage sur un monde encore inexploré, la recherche d'un équilibre entre la nostalgie et un avenir aussi incertain et instable que ce monde. Mais les questionnements métaphysiques (trouver sa place dans l'espace et le temps) ne se substitue pas à l'émotionnel ; car l'oeuvre de Bent Hamer est aussi un point de vue tendre, optimiste et profondément humain sur la vie après la carrière, évoquant la retraite comme la possibilité d'une renaissance et faisant fi de tout fatalisme. Visuellement superbe et empreint d'une certaine poésie, une magnifique méditation existentielle.
Pourquoi Bent Hamer, réalisateur du remarqué et remarquable Factotum, impose t-il un rythme si lent aux tribulations de ce jeune retraité ? Parabole des risques à savoir prendre pour mener sa vie (le saut à ski, la sortie du tunnel), l'ensemble séduit parfois par son ton pince-sans-rire et la poésie qui émane de ce longiligne et stoïque personnage mais on suit les aventure de ce Mr Horten d'un oeil mi-amusé, mi-ennuyé.