Mes prédécesseurs ont déjà tout dit. Ayant lu le bouquin à sa sortie, je me souviens surtout de la claque que j'avais pris. Best seller à ranger à côté des Running Man, Cujo, Ca, Jessie, Insomnie, et Différentes Saisons en autres chefs-d'oeuvre, le bouquin atteignait des sommets en regard de l'abîme de bigoterie niaiseuse que constitue ce direct-to-DVD, qui ne franchira heureusement jamais nos frontières. Le discours religieux, discret dans l'original, est ici outrageusement empreint d'un aspect fanatique qui provoque inévitablement l'écoeurement, d'autant plus qu'il est également plombé par un jeu d'acteur à la ramasse, digne des grands moments de bravoure des téléfilms d'après midi sur M6. On pourra néanmoins citer l'interprétation de Pearlman, convaincant dans son rôle de shérif psychopathe, mais cela ne rattrape pas la tentative de conversion forcée subie par le spectateur deux heures durant... Même si King est connu pour être un grand prêcheur devant l'éternel, rien, à par l'appât du gain, ne justifie de trahir soi-même son propre bouquin pour le transformer en tract propagandiste pour sa secte d'illuminés intégristes. Lui qui aime tant l'argent, il devrait savoir que les athées font aussi partie des spectateurs, et qu'ils sont de plus en plus nombreux... Le discours religieux ne peut être accepté qu'à la condition qu'il soit contrebalancé par une position inverse CREDIBLE. Sinon, le spectateur a, à juste titre, l'impression d'être manipulé, ce qui ne semble pas gêner le réalisateur, abonné de longue date aux nanars horrifiques. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ce n'est qu'un téléfilm, sans doute une commande de la Fox pour l'une de ses chaines débilitantes. J'en veux pour preuve les coupures injustifiées, juste après certaines scènes clés, suggérant que le film a été découpé en morceaux pour être diffusé en épisodes le dimanche après midi. Si vous voulez du bon S.King au cinéma, rabattez vous sur Les Evadés, Misery, Carrie, The Mist ou Fenêtre secrète.