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Clingo
47 abonnés
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4,5
Publiée le 24 janvier 2012
Tout cinéphile qui se respecte a des fantasmes de septième art, des histoires qu'il aimerait voir à l'écran, ou des associations de gens de cinéma dont la concrétisation serait un bonheur absolu ( je rêve de voir Christian Bale dans un film d'Orson Welles, mais je crois que c'est un peu foutu ). Mais il arrive rarement qu'on imagine la rencontre de plusieurs réalisateurs ( prestigieux ). Cet acte inédit, c'est finalement ce que parvient à faire Nicolas Winding Refn avec Valhalla Rising.
Le nouveau film du cinéaste danois convoque plusieurs genres de cinémas dont le mélange est une réussite totale. Succès d'autant plus jouissif que les types de cinéma en question sont a priori éloignés les uns des autres, semblant appartenir à des sphères diverses au sein de la maison septième art. Bergman et Tarkovski d'un côté, Leone de l'autre. C'est que le visage - le deuxième cinéaste a ici moins d'importance - est un élément essentiel dans Valhalla Rising. Seulement, les conséquences sont différentes. Chez Bergman on est plus dans le mental. Chez Refn, la dimension cérébrale est totalement délaissée au profit d'une absolue exploration de la matière physique. La manière dont le cinéaste installe l'ambiance particulière du film n'est pas étrangère à cette question du visage. Il faut voir en effet comment - au début surtout - les plans de tête se succèdent, de quelle belle manière le montage orchestre un véritable ballet dont les entrechats ne seraient rien d'autre que l'enchaînement solennel des divers visages. Le point commun avec Bergman est cette importance du visage au sein du cadre, la manière dont il s'inscrit dans l'espace, mais aussi le rythme plutôt lent et la durée du plan. Il y a dans Valhalla Rising une sorte de plénitude sereine, qui cache pourtant une profonde gravité dont les visages sont les témoins directs. Chaque visage donne l'impression de par sa gravité dévoilée que quelque chose d'important se joue, et le spectateur est dès lors happé par une telle mise en scène du suspense.
Cette comparaison avec Bergman, qui est plutôt formelle, est doublée d'une autre comparaison qui tire également son essence de la plastique du film, mais qui va un peu plus loin. Elle concerne un metteur en scène comme Leone, coutumier du gros plan. Si l'on pense à lui, c'est aussi parce que le guerrier silencieux est un personnage dont les caractéristiques rappellent celles d'un héros de western : mutisme total, solitude physique et spirituelle, et violence comme moyen d'expression principal.
Techniquement, Valhalla Rising est un film impressionnant. Le travail sur le son est exceptionnel, et confère au film un réalisme cru, que les sanglantes et barbares scènes de combat mettent d'ailleurs en avant sur le plan visuel. Tout est montré sans détour, sans que cela ne paraisse tout à fait gratuit et bêtement provocateur. La laideur morale que montre le film - la violence comme seul langage possible - contraste avec la beauté des cadres composés par le cinéaste danois. Sans cesse, le spectateur est saisi par ce qu'il voit à l'écran, et l'hypnose opère à plein régime. Rarement la fascination aura été aussi intense. Valhalla Rising est un film sublime, aussi parce que cette pure beauté plastique se double d'enjeux liés à ce suspense dont il est question un peu plus loin.
Malheureusement, l'intérêt du film se délite au fil des minutes et l'inouïe fascination des débuts laisse peu à peu la place à ce qui ressemble à de l'ennui. Plus le film avance et plus on se demande vers quoi il avance, où il veut en venir. Non pas qu'un film doive nécessairement avoir un but précis, un objectif et des messages à faire passer, loin de là. D'autant plus que Valhalla Rising n'a pas cette prétention puisqu'il semble être tout d'abord un film expérimental et sensitif. Seulement, Refn peine à se renouveler, s'appuie constamment sur une science du découpage certes irréprochable, mais qui peut agacer tant elle paraît auto-suffisante, comme si le film était trop sûr de se beauté et était contaminé par une dangereuse préciosité qui lui faisait perdre de vue la recherche d'un sens, fût-il seulement physique ( pas seulement plastique ).
Hallucinant de beauté, de sauvagerie et d'audace, Valhalla Rising fait malheureusement s'effondrer ses jolies promesses au fur et à mesure de sa progression. Seulement, les 40 premières minutes du film sont si exceptionnelles qu'il ne faut pas refuser ce trip intense dont personne ne sortira indemne, ou du moins indifférent.
Un film aussi silencieux que son héros. Le guerrier silencieux utilise la force du silence pour hypnotiser l’esprit. L’art de contrôler le regard par un voyage dépaysant et brutal. Après la trilogie Pusher et Bronson, Nicolas Winding Refn nous offre une nouvelle œuvre noire et cruelle. Le guerrier silencieux, en plus d’être une peinture de couleurs et d’ombre, dégage l’énergie nécessaire à fracasser un rocher. Interprété par un Mads Mikkelsen impeccable, ce guerrier ne sortira pas de nos pensés rapidement. Le film laisse des traces et montre du changement. « One-Eye » parle, il suffit de savoir l’écouter.
Pour le dernier film de sa main qu'il me restait à voir, Nicolas Winding Refn m'aura embarqué avec ce Valhalla Rising dans une oeuvre qui casse sans commune mesure les codes cinématographiques habituels. Incomparable de par sa tendance à la contemplation, sa mise en scène et sa narration tout en épure, son image oppressante (au passage, l'utilisation trop récurrente de filtres par le réalisateur danois commence un peu à m'agacer, avec cette image rouge très discutable d'un point de vue artistique), la prévalence des sensations qu'elle instaure, cette oeuvre est aux antipodes d'un Inside Job où Refn s'était permis quelques répétitions de procédés déjà usités par certains réalisateurs. Malheureusement, l'essai de Refn débouche, à mon sens sur un échec à bien des niveaux. Visuellement, j'ai plus été dégoûté qu'oppressé, et Valhalla Rising ne m'a pas convaincu. Mais là où ma patience a été mise à rude épreuve, c'est lors de la bascule assez rapide vers une sorte de trip métaphysique plein de fatuité, mais au final bien peu convaincant. Là où j'attendait une épopée calme et contemplative sur des thèmes simples s'articulant autour d'un parcours initiatique, j'ai eu droit à une fresque mystique assez déroutante. Là où on n'est pas en terre inconnue, c'est toutefois au niveau d'un des thèmes si chers au réalisateur, celui de la violence et de la part que chaque homme recèle en lui. Au final, à trop vouloir se démarquer, peut-être Refn a-t-il été trop loin. Mauvais choix de fond et insuffisances dans la forme comparé à ce que j'attendais de l'auteur de Drive, Valhalla n'était, c'est sûr, définitivement pas fait pour moi !
Après sa magnifique trilogie " Pusher " et le très bon " Bronson ", Nicolas Winding Refn revient avec un film de vikings audacieux. Valhalla Rising est une oeuvre puissante, sauvage et splendide. Mads Mikkelsen est parfait dans le rôle de one eye. Grand film.
Trois étoiles, pour une expérience de cinéma totale et assumée. Le film comporte des longueurs, et des égarements, mais tout est tellement brut, cru, qu'on se laisse guider par ce guerrier silencieux... Décors naturels, Photo, Son, Cadres : un régal.
Il s'agit là d'un pur objet cinématographique, une œuvre d'art à n'en pas douter. Nicolas Winding Refn livre ici un film violent et envoutant vraiment difficile à cerner. Le guerrier Silencieux est avant tout une œuvre visuelle. Une attention toute particulière a été apportée à la photographie qui est sans aucun doute une des plus belle que j'ai eu la chance de voir. Le réalisateur, bien que le film ne fasse qu'une heure et demie, prend véritablement son temps. Ainsi, il nous gratifie de longs plans sur le paysage, qu'ils soient fixes ou panotés. Ce paysage n'est pas montré de manière brute, un certain travail sur l'image est apporté, entre autre par l'utilisation certaine de filtres polarisants, ainsi qu'un travail de post-production pour certaines séquences. Cependant, bien que Valhalla Rising soit un film très visuel, il n'en est pas moins un film sonore. Le personnage interprété par Mads Mikkelsen ne dit pas un mot, certes, mais cela n'est pas utile. Son silence est doublé à la fois par l'enfant, qui lui sert de bouche et qui entretient une relation toute particulière avec lui, ainsi que par une musique quasi bruitiste, à la fois hypnotisante et terrifiante. Cette alliance visuel/sonore, transcendée par une construction narrative particulière, fait de ce film une œuvre tout à fait singulière. Certains diront que c'est trop lent, d'autres que c'est incompréhensible. A ceux-là je répondrais que tout ne dois pas nous être mâché, le spectateur doit aussi remplir sa part du contrat. Valhalla Rising, aussi violent qu'il peut-être dans sa forme et dans son fond, laisse une part importante à notre imagination, en ne répondant pas à certaines questions : d'où vient One-Eye ? Où va t-il ? Pourquoi cette relation si particulière avec l'enfant ? Que va t-il arriver à cette tête blonde ? A nous d'y répondre, d'imaginer. En définitive, Le Guerrier Silencieux est une expérience cinématographique unique et sans comparaison, à ne pas manquer.
Dans sa forme et dans son fond. Les paysages sont magnifiques, sublimés par la caméra de Nicolas Winding Refn, et l'ambiance est prenante. La violence est sale, crue, sèche, et on est pris aux tripes à chaque fois que One Eye tue, quand il y est forcé. Rien ne nous est épargné, on voit les ravages de cette violence, et ce n'est pas nuancé par des ralentis faussement poseurs et une belle musique. De la violence à l'état le plus primitif, le plus pur, comme ces paysages quasiment pas touchés par l'Homme.
Car ici, il n'y quasiment ni musique, ni dialogues, et pas énormément d'action. Juste ce qu'il faut pour comprendre l'histoire de OneEye et du garçon, tous deux venus d'on ne sait où, allant se confronter à l'inconnu. Toute la place est donnée à la contemplation, aux longs plans fixes (parfois trop longs pour certains, tout de même, seul point réellement négatif), à la beauté de la nature, et à cette quête improbable d'un chez soi.
Valhalla Rising, c'est un voyage calme et lent, rythmé par des visions et quelques réflexions sur la religion et la folie humaine qu'elle peut provoquer. Mais c'est surtout du ressenti, de la pure émotion, une tragédie en six actes, où l'on passe, jusqu'à la séquence finale, de la colère à la joie puis la tristesse, sans oublier l'empathie provoquée par l'improbable duo.
Ne cherchez pas à comprendre Valhalla Rising. Il ne se comprend pas, ne s'analyse pas. Il se vit et se ressent. Simplement, naturellement.
A l'heure où le blockbuster actionnisé est presque la norme pour pas mal de films, un OCNI (Objet Cinématographique Non Identifié) comme Valhalla Rising fait du bien. Un moment de contemplation, de réflexion, propice à l'introspection.
Après "Bronson" et son personnage bavard, Nicolas Winding Refn décide de nous offrir un héros silencieux : One-Eye, guerrier borgne et implacable campé avec un charisme monstre par Mads Mikkelsen. Silencieux, le film le sera beaucoup, s'approchant plus d'une expérience viscérale et transcendante que d'un divertissement purement narratif. Affichant une ambition certaine et abordant des thématiques variées (le christianisme, l'enfer, la violence, la rédemption, la folie), "Valhalla Rising" est une œuvre mystique et troublante qui se montre assez hermétique. La beauté visuelle (qui vient à la fois des paysages et du choix des cadres) de l'ensemble ainsi que le travail sur le son (ou sur sa quasi-absence parfois) contribue à enfermer le film dans un carcan mystique auquel on ne saurait rester indifférent mais on ne peut nier que l'absence volontaire de psychologie des personnages ou de narration plus épaisse qu'un post-it pourrait avoir raison de notre patience envers cette œuvre riche mais difficilement abordable.
Ce film est un pur plaisir d'esthète : à peine une trame narrative pour servir de prétexte à l'embarquement vers les noirs et délicieux tourments du Valhalla. Nous sommes au coeur du Moyen-Âge, et l'évangélisation des pays nordiques est loin d'être parfaite. Le mystérieux "One eye" (le Borgne) échappe à ses geôliers qui le traînaient en cage comme une bête féroce, et se retrouve le compagnon de route avec l'enfant qui l'a aidé de Vikings convertis et qui se sont croisés. Mais le bateau s'égare dans la brume, et loin de la Terre Sainte escomptée, il aborde via l'embouchure d'un fleuve immense une contrée inquiétante. D'épreuves en épreuves, le "guerrier silencieux" y trouve l'accomplissement de son destin de païen magnifique. Dans des paysages de début des âges, la force brute (un grand Mads Mikkelsen) en progression irrésistible ("rising"), quasi hypnotique. Impressionnant.
Waou, il a osé! Un films silencieux, beau, violent mais qui traine malgré tout en longueur. Après les acteurs sont excellents, surtout Mad Mikkelsen en "Silent Warrior" A voir pour vivre une expérience mais ne vous attendez pas à un film d'action hollywoodien.
La vision de Valhalla Rising m’a fait penser autant à Bergman, à Leone, à Kubrick ou encore au Aguirre de Werner Herzog, une chose est sûre le film de Nicolas Winding Refn se démarque comme ses influences par son originalité. Le ton extrêmement lent et contemplatif du film en fera s’endormir plus d’un mais il faut admettre que ce rythme engourdi donne son atmosphère à l’ensemble. La mise en scène est intéressante avec un début très réaliste qui se glisse petit à petit dans des images très oniriques. Il y a un gros travail sur les couleurs, d’ailleurs un peu trop par moment où ça en vient à gâcher les images. Le guerrier silencieux se révèle être un bon titre pour un film où l’on parle très peu et où il n’y a pas vraiment de musique mais plutôt un travail sur le son, Mads Mikkelsen n’a d’ailleurs pas un seul mot à prononcer mais heureusement apporte un charisme nécessaire à son personnage. Refn réussi quand même à nous montrer des vikings qui semblent vrais et plutôt loin de l’image kitsch du viking barbu qui boit de la bière dans un crâne sur son drakkar (dans Astérix ça marche très bien). Le film montre une existence brutale et primitive avec son lot de gore et de violence, en outre le choix des extérieurs est excellent pour appuyer cela. Au final ce Valhalla Rising n’est pas vraiment un bon film mais plutôt une curiosité.
En tout point admirable. LA BA m'avait emballé, et même si je ne m'attendais pas du tout à cette histoire de terre sainte, je mentirais en disant que ce fut une désagréable surprise. Mads Mikkelsen livre une prestation époustouflante et dégage un charisme vraiment hors normes. C'est vraiment l'atout numéro un du film. Mais Nicolas Winding Refn n'est pas en reste, car après s'être fait remarquer avec sa trilogie Pusher, on le retrouve égal à lui-même dans cette histoire de vikings et de rédemption. Une expérience à vivre au plus vite !
(…) Devant cette errance claustrale, on songe à La Montagne Sacrée et sa conclusion absurde ; mais ici la folie de ces hommes rêches est sèche, épurée et obstinée autour de leur seul but, délivrance idéalisée et issue de secours de leur condition rudimentaire. Une nature primaire et nue stylise l'indicible illumination, la traversée du Styx trouvant forme sous une expression métaphysique et elliptique. On y appréhende avec délectation chaque nouveau palier, signifié par des panneaux, comme au temps du cinéma muet. C'est que chaque seconde est un mystère, la prochaine indiscernable. Les amateurs de fulgurances symphoniques et sensorielles cèderont sans mal à l'ensorcèlement jouissif de cette fresque brumeuse. L'odyssée hypnotique se vit au présent et au singulier.