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Yetcha
754 abonnés
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3,0
Publiée le 29 janvier 2010
Une opposition intéressante entre la naissance du christianisme comme religion officielle et les sciences comme l'astrologie et le bouleversement d'une Terre en dehors du centre de l'univers. Il est curieux d'avoir choisit ce point de vu et cette opposition. Il en ressort un curieux film avec des parties mollassonnes et d'autres plus dynamiques. Pourquoi pas, si vous aimez les péplums!
Pamphlet contre les religions, et toute autre communautarisme, Agora est un peplum dont le message est clair, direct et sans concession. Abrutir les foules pour les faire croire en Dieu, ce n'est finalement que diviser l'humanité pour mieux régner. L'intégrisme est le fruit d'une manipulation. Les premiers chrétiens en ont usé pour imposer leurs croyances et prendre le pouvoir, comme d'autres l'ont fait avant eux, et d'autres après eux. Néanmoins, il est aussi passionnant dans Agora de se poser des grandes questions sur l'univers, les ellipses, l'orbite terrestre, Hypathie d'Alexandrie et l'obscurantisme. D'un point de vue strictement cinématographique malheureusement, il manque un fil à tirer. L'histoire d'amour n'est qu'un prétexte.
Le genre ne me passionne plus que rarement, et quand on s'intéresse comme moi à l'Histoire et à la sociologie, la fracture devient trop grande entre la réalité de l'Égypte antique et les acteurs occidentaux qui parlent tous anglais. Amenábar voulait faire du grand spectacle et c'est plaisant, mais il aurait fallu faire très fort pour que ça soit convaincant.
Mais si la forme est celle d'un divertissement sans prise de tête, le fond m'a finalement emporté·e grâce au thème du dogme. En effet, à une époque où le christianisme connaissait un grand essor et où paganisme et judaïsme souffraient de la même haine chrétienne, des dogmes étaient en train d'être créés qui allaient définir l'Histoire jusqu'à nos jours ; c'était une ère de remplacement, marquée par la fin du polythéisme égyptien et de l'acceptance culturelle. On a l'impression dans ce film de se jeter à bas d'un précipice dans lequel on tombe encore de nos jours : celui de deux millénaires d'une civilisation occidentale sclérosée par la religion, incapable d'avancée scientifique à cause d'une foi omniprésente et trop souvent fanatisée.
Évidemment la vérité est autre, plus nuancée, et l'on sait par exemple que la vision d'un Moyen Âge obscurantiste et décadent est dépréciée. Mais voir se dessiner si clairement le destin des peuples dans une seule ville qui fut, ironiquement, un symbole de curiosité et d'ouverture d'esprit à l'Antiquité a un côté historiquement horrifique qui fonctionne vraiment bien, comme si on avait perdu ces qualités collectivement et à jamais. La morale étant qu'on ne peut jamais prévoir quel évènement peut constituer un goulot d'étranglement de l'Histoire.
En parlant de science, si le thème du dogme gagne autant ma faveur, c'est qu'Amenábar l'explore dans ce domaine-là également. Les penseurs de l'époque ont beau penser grand et voir large, ils butent sur des problèmes qui nous semblent aujourd'hui triviaux : comment peut-on être attaché à la pureté du cercle au point de croire que c'est la seule forme que peuvent adopter les orbites des astres ? Pendant qu'Hypatie et ses disciples déconstruisent ces idées préconçues qui mettent un mur aux connaissances humaines, des hommes pernicieux en créent de nouvelles, fondées sur la colère et la peur, au prétexte qu'ils sont pieux.
Au final, c'est donc un film sur les extrêmes humains avec une once de folie des grandeurs, mais qui sait en tirer parti.
Bon, je l'ai pas vu en entier et m'y suis reprise à 10 fois... J'ai jeté l'éponge au bout de 20 minutes. On a la désagréable impression que le film a commencé sans nous: les personnages débarquent de tous les côtés, avec leur passif, et sans transition. Ils ont tous l'air bousculés par les événements, mais quoi au fond? Le film ne nous invite à aucun moment à rentrer dans cette histoire, qui, certes paraît alléchante, mais un peu trop distante et brouillon dès le début... Dommage, jusqu'à maintenant, j'avais regardé tous les films d'Amenabar avec avidité...
Tout n'est pas à jeter dans ce film qui dépeint les premiers temps de la chrétienté. On saisit bien les questions d'intolérance, d'obscurantisme et de pouvoir. Mais on n'échappe pas au péplum et au carton pâte.
Une bonne grosse claque!! Superbe film et sublime reconstitution d'un Alexandrie du IVième siècle. Amenabar et Gil plus tôt habitués à nous faire peur sont donc à l'origine de ce film grandiose qui voit une philosophe et savante essayer de comprendre le mécanisme de notre système solaire tout en étant présente au coeur des plus grandes guerres de religion ainsi qu'un triangle amoureux. Rachel Weizs est tout à fait sublime dans ce rôle et j'espère qu'elle avait refusé la Momie 3 pour cela...lol Le réalisateur n'oublie rien, du grandiose des décors, à l'horreur de la guerre des idées, à l'émotion... Bref, un film à idées qui au milieu des guerres de religion modernes sonne comme un rappel. Comme le montre ce film, vu dans haut, nous sommes rien! Que l'on vive que l'on s'entre-tue, la Terre continuera à tourner car sur cette dernière nous somme rien! Bref, je m'égare... Mais AGORA reste un film sublime qui ne laissera vraiment personne indifférent!
Fresque historique sur l’Alexandrie du IVème siècle après J-C où l’astronome Hypathie enseigne la philosophie et l’astronomie pendant que les chrétiens prennent le pouvoir sur la Cité en massacrant païens puis juifs.
Le debut du film est un peu deconcertant avec n melange de tranche de vie, d'epopee et de romance. Mais au fil du deroulement, tout s'enchaine bien et l'ensemble est ok. Le sujet et la periode sont violent mais sont tires d'une histoire de cette epoque trouble de l'histoire. A voir donc
Nous sommes 4 siècles après Jésus Christ à Alexandrie ou une femme donne des cours d'astronomie à l'université. Encore du grand Amenabar avec la sublime Rachel Weisz. C'est une période cruciale ou les romains règnent encore mais une fracture nait entre les les maitres et les esclaves, les romains et les chrétiens, le monde ancien défenseur de certains enseignements et un monde nouveau. La réalisation comme toujours est magnifique, mais avec des moyens apparemment considérables, si l'on en juge aux reconstitutions historiques. C'est le film d'un humaniste lucide, pas édifiant ou donneur de leçon, qui parviendra à intéresser tous types de publics.
Très grand film sur une période très rarement racontée au cinéma. Très intéressant ! Hypatie d'Alexandrie vaut à elle seule le détour, une philosophe plus instruite que les hommes au IVème siècle ! Après recherche il s'avère que le film est un peu romancé mais la trame générale de l'histoire est tout de même très proche de la vérité historique (mis à part surtout la relation avec l'esclave). Ce film offre une des plus belles et plus réelles reconstitutions historiques du cinéma. Le seul défaut réside dans un mixte science-action mal employé ; le blabla du à la science prend une importance malencontreuse car donne des baisses de régime. Le débat sur la culpabilité des chrétiens est un faux débat, nous savons tous depuis longtemps que les faits que raconte ce film sont vrais dont acte. Les acteurs sont tous très bons, le choix d'un casting très peu connu s'avère judicieux. Bref un très grand film avec moins de passages bavards qui tirent en longueur le film aurait encore gagné.
Nouveau film de Alejandro Amenabar jeune et talentueux réalisateur espagnol, Agora est totalement différent de tout ce qu'il a pu faire jusqu'à présent (voir plus bas). Première grosse sortie de ce début d'année, on assiste là à du grand spectacle comme on a plus trop l'habitude d'en voir. Et un genre tombé en désuétude : le péplum. Mise en scène grandiose, scénario foisonnant, interprétation sans faille. On atteindrait presque le niveau de chef d'œuvre si quelques longueurs sans conséquence n'apparaissaient pas de temps en temps. Bien que se déroulant au IVè siècle de notre ère le film est terriblement contemporain. De nombreux thèmes abordés sont encore aujourd'hui d'une grande actualité : le pouvoir des religions, la liberté de pensée, la place des femmes dans la société, la philosophie, la science, la politique, le pouvoir et l'amour bien sûr... mais avant tout un magnifique hymne à la tolérance. La mise en scène est à la hauteur de l'entreprise, puissante, solide, jamais lourde ni pompeuse. Le scénario est donc terriblement moderne et la plupart des questions posées pourraient encore l'être aujourd'hui (à part le fait que la Terre tourne bien autour du soleil...). Pour tout ce qui a attrait à la religion , rien n'a changé non plus tant cela résonne encore malheureusement bien fort de nos jours, obscurantisme et fanatisme n'ayant fait qu'amplifier avec le temps. Techniquement c'est une grande réussite aussi. Excellent travail sur la reconstitution d'Alexandrie, les effets numériques sont discrets et bien faits...Interprétation magnifique de la belle Rachel Weisz qui tient tout le film sur ses frêles épaules. Belle, talentueuse, une des grandes (et discrète) actrices actuelles. Des acteurs inconnus et convaincants l'entourent (Max Minghella, Oscar Isaac, Rupert Evans) et plus connus (Michael Lonsdale), casting presque exclusivement masculin.
Parcours sans faute pour l'instant pour Amenabar. Le premier grand film de 2010.
Comme le western, le peplum est un genre en pleine obsolescence. Ce qui n'empêche pas que, de temps en temps, on puisse en trouver un nouveau sur les écrans. En 2009, il y en avait même un en sélection officielle à Cannes, mais hors compétition. Et son réalisateur n'était autre que le réalisateur espagnol d'origine chilienne, Alejandro Amenabar. Personnellement, j'échangerais sans état d'âme toute l'œuvre d'Almodovar contre "Mar Adentro" d'Amenabar ! Qu'allait il donner dans le genre peplum, un genre que, je l'avoue, je goûte assez peu ? Et bien figurez vous que j'ai bien marché. Certes, ce film, tourné à Malte, utilise les poncifs du genre, on est bien dans le grand spectacle sentant le carton-pâte mais, tout cela est au service d'une démonstration plutôt intéressante : toute l'action se déroule sur fond de conflits liés aux religions et il tend à montrer que les chrétiens de l'époque (4ème siècle après Jésus-Christ), en plus d'être une secte qui a réussi, étaient quasiment du même tonneau que les intégristes musulmans actuels, aussi illuminés, aussi intolérants. La mise en scène est grandiose, la distribution impeccable (Ah ! Rachel Weisz !) et les 2 heures et 6 minutes ne paraissent pas du tout indigestes.
Après le très bon "Les Autres" notamment, Alejandro Amenàbar nous montre une nouvelle fois son habileté à manier les genres. Et c'est donc au coeur de cette Égypte antique en proie à un monde changeant qu'il nous en apporte encore la preuve. Les décors sont grandioses, la photographie est superbe et Rachel Weisz illumine le film de sa présence. De quoi nous réconcilier avec les péplums hollywoodiens contemporains. Seulement, on a parfois l'impression que le cinéaste ne sait pas quelle histoire il entend conter. Entre le conflit entre chrétiens et païens, les tribulations astronomiques d'Hypatie ou encore, les destins d'Oreste et Davus, déchirés tous deux pour l'amour de la belle, on a le sentiment qu'il ne sait que choisir. Et il est dommage que l'oeuvre s'essouffle dans sa deuxième partie, devenant incroyablement bavarde. Amenàbar se perd dans d'innombrables discours qui rallongent inutilement le récit. Neanmoins honorable.
Film surprenant que ce « péplum » qui sort des sentiers battus pour nous offrir une intéressante réflexion sur le fanatisme religieux, la condition féminine et l’opposition de la philosophie à l’obscurantisme. Dans le rôle principal de la philosophe Hypatie (qui a vraiment existé et qui semble avoir été la première à avoir l’intuition de la notion d’ellipse pour les corps célestes), Rachel Weisz est pleine de charme et d’authenticité, bien épaulée par une quantité de seconds rôles (dont un crépusculaire Michel Lonsdale). La réalisation est classique mais solide et efficace avec de très belles reconstitutions d’Alexandrie. Le film met en lumière les exactions religieuses d’où qu’elles proviennent et le fait qu’elles ont toujours visé en priorité deux catégories d’êtres humains : les femmes (avec chez les Chrétiens l’ignoble Saint-Paul, le roi des frustrés !) et ceux qui cherchent à connaître par leur seule réflexion les mécanismes du monde (que ces infectes crapules rebaptisent sorciers ou sorcières). Un film à voir pour (re)découvrir que les extrémistes musulmans n’ont rien inventé !
Je connais vaguement cette période mais le film m'a rappelé une période de l'histoire qui était déterminante pour la science. L'actrice est remarquable y compris les décors qui sont époustouflants. La durée est longue mais c'est un régal car plus y'en a mieux c'est... Tous les points sont abordés clairement.