Mimsy Farmer aurait déclaré, qu'elle trouvait le film médiocre, et qu'avant son succès d'estime à Cannes, elle n'y avait jamais cru. Pourtant, il a fait d'elle une égérie des années 70, et a marqué la culture underground de son époque...
Mais c'est aussi vrai, que les événements de ce scénario hypocrite, misogyne, simpliste jusqu'à une absurde et grossière caricature, s'enchainent avec une logique enfantine, aussi étrange et décousu, que nanardesque et déconcertante. Les dialogues aussi, un peu suspendu et intermittent, ne brillent pas non plus toujours par leur l'élégance. Mais à part ça, les images sont aussi belles que pittoresques. Le cadre chaleureux et l'esthétique documentaire, sont tout fait charmant et typique à la réalité, digne du néo réalisme italien. La mise en scène est aussi agréable que soigné. La musique des Pink Floyd, coule dans mes oreilles comme un nectar divin. Et Mimsy Farmer est juste sublime à tout point de vue...
Le film est un parcours initiatique et moralisateur, du méchant cliché hippie romanesque, décadent et morbide. C'est aussi un petite visite de carte postale freaks, d'un haut lieu fantasmé de rassemblement routard de l'époque, qui au passage, fera découvrir l’existence libertaire d'Ibiza, au prêt d'une immense tranche de population modeste, y déclenchant durablement le tourisme de masse. Le film est aussi un étalage coloré et grossier, de tous les archétypes hippie chic, les plus snob et précieux, de la contre culture européenne à peau de mouton, échevelé et artistique, bourgeoise et élitiste...
L’ensemble très superficiel, avec une fin froidement expédié, est une suite de poncif périmé et mal aggloméré, qui manquent sérieusement de psychologie, de cohérence, et de profondeur. Mais surtout, d'un vrai discours de fond de cette société, qui a créé une authentique génération de rebelle, aux grandes idées novatrices et rénovatrice. Et qui pourtant, ne paraissent ici qu'être de pathétique parasite, pourrie gâté prétentieux, et hédoniste ingrat. Et malgré tout, même si on est loin du niveau cinématographique d'un Easy Rider, More et ses superbes images témoin, d'une époque perdu et d'un certain état d'esprit révolue, à la fois attractif et révulsant, n'a certainement pas usurpé son statut d’œuvre culte. Même si c'est seulement au prés d'un vieux public de niche, de nos jours en voie de disparition totale...