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    La Maman et la Putain
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    Jeune Ras
    Jeune Ras

    6 abonnés 469 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 mars 2022
    Magnifique. Un des derniers grands films de la nouvelle vague. Les acteurs sont impeccables. La sociologie des relations hommes-femmes et du développement de la société dans les années 70 est parfaitement montrée et très justement filmée.
    serao
    serao

    3 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 14 février 2022
    Des gestes faux, des dialogues insupportables mal joués, avec un accent exagéré. J'aime pas du tout ce film.
    Alain M
    Alain M

    4 abonnés 19 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 16 décembre 2019
    Pour l'acteur et dramaturge Philippe Person, la Nouvelle Vague est essentiellement un concept publicitaire sans cohérence esthétique. Il dénonce un cinéma « qui privilégie jusqu’au paradoxe l'inexpérience professionnelle et le narcissisme autobiographique comme gages d'authenticité artistique »Selon le point de vue tranchant de l'écrivain et scénariste Jacques Lourcelles la seule originalité majeure et incontestable des cinéastes de la Nouvelle Vague, c'est que personne, avant eux, n'avait osé dire autant de bien de soi et autant de mal des autres
    karpathakis y
    karpathakis y

    20 abonnés 633 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 17 novembre 2019
    Je ferai confiance aux critiques des deux autres internautes, bien que j'ai voulu voir ce film dû à la réputation.de chef-d'oeuvre qui lui colle, et cela car j'adore Bernadette Lafont. Ayant malgré des difficultés réussi à voir une bande-annonce de ce film, je préfère garder un souvenir de cette grande actrice en Paulette plutôt qu'en Marie, question de convictions, de gouts personnels. Peut-être un chef-d'oeuvre mais pas pour moi...
    Mathias Le Quiliec
    Mathias Le Quiliec

    42 abonnés 378 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 juillet 2018
    ALALA comment synthétiser un film de la nouvelle vague d'une durée de 3h30 et qui nous marques dès son premier visionnage le mois dernier soit 45 ans après sa sortie ? Impossible, il faudrait pondre un sacré pavé, heureusement d'autres le font merveilleusement bien sur ce site. Là comme ça au premier visionnage je dirai que ce qui marque vraiment c'est la manière de filmer, les plans (nouvelle vague style) et ce noir et blanc quasiment gris-sépia rendant ce film exceptionnellement beau et très mélancolique (les personnages aidant). Ensuite une fois ce contexte posé, on ajoute tout de suite Jean Pierre Léaud en roue libre dans les cafés parisiens, ça aurait du être surjoué et désagréable (défaut de la nouvelle vague), or c'est l'effet inverse qui se produit, on boit chacune de ses paroles comme s'il s'agissait de notre propre vie. Très longtemps j'ai snobé ce film pensant que c'était lui qui nous snobai (la durée, l'époque et surtout son titre !). J'aime pourtant ce que représente la nouvelle vague même s'il y a a boire et a manger, la même année on peut vomir sur "Ma nuit chez Maud" ou " Pierrot le fou" mais exulter sur "Ascenseur pour l'échafaud " ou "Un homme et une femme". C'est donc ce bon vieux Philippe Katerine qui m'a forcé la main avec l'explication de sa scène préféré du film, une scène aussi belle qu'intéressante piquant ma curiosité. Jean Pierre Léaud en lévitation donc, dés qu'il l'ouvre la bouche c'est pour envoyer des fleurs, sa relation avec Bernadette Lafont surprend et amuse au début. Une de mes scènes préféré et quand il explique a Francoise Lebrun qu'il est passionné par un homme de radio ayant le même timbre de voix sans aucune irrégularité, prononçant toujours avec le même débit une phrase lors du début ou la fin de son émission. On fait tous un jour une fixation sur un truc comme ça, sauf que pour Jean Pierre Léaud ça n'a rien de banal, tout ou presque est exceptionnel, il faut juste savoir en jouir. Là j'ai résumé que très peu, chacun aura peut être son personnage, sa réplique et sa scène préféré tant il n'y a rien a jeter et tout a garder. Cela dure 3h30 ça passe ou ça casse, si vous vous ennuyez au bout d'une heure ce n'est pas la peine de vous forcer, ce film n'est clairement pas pour vous. Même s'il parait très accessible, la maman et la putain par ses dialogues et l'époque qu'il retranscrit, me semble être un film d'adulte. Une certaine maturité semble nécessaire pour l'apprécier pleinement, ce qui ne serait pas le cas pour des films comme "Les 400 coups" ou d'autres Truffaut par exemple. Ensuite il y a cette "interminable" scène finale, avec un monologue touchant de Francoise Lebrun accompagné de prises de vues et d'autres bonnes idées de Jean Eustache ajoutant la cerise au gâteau. Je suis soulagé de l'avoir enfin vu mais surtout de pouvoir dire que je l'ai adoré. on va pas se mentir, ça manque cruellement d'action, et même si ce n'est pas le but recherché, sur 3h30 de film un peu de sang ou quelques coupages du scénario aurait validé la demi étoile manquante à ma note pour atteindre le statut de chef d'oeuvre. Pour de nombreux critiques il s'agit d'un chef d'oeuvre, j'y adhère en précisant qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre de "la nouvelle vague", le film testament, le chef d'oeuvre d'une génération, d'une époque. Une petite hiérarchie de la nouvelle vague française s'impose après ça ... Voici mon TOP

    1 - La maman et la putain 2 - Au hasard balthazrd
    3 - Hiroshima mon amour 4 - Le Trou
    5 - Les 400 coups 6 - A bout de souffle
    7 - Le Feu Follet 8 - Un homme et une femme
    9 - Ascenseur pour l'échafaud 10 - Cléo de 5 à 7
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    158 abonnés 2 417 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 mai 2018
    Typiquement le genre de film qui m'exaspère et je ne comprends toujours pas pourquoi un film aussi vide soit porté aux nues.
    Le jeu d'acteur est absolument consternant : à croire que les acteurs font exprès de jouer de façon monotone. Jean-Pierre Léaud est affligeant, son jeu d'acteur d'acteur se limite à la lecture du prompteur. Il n'y a aucune passion entre les personnages (ils se regardent comme ils regarderaient un champs de navet).
    Les dialogues n'ont aucun naturel, en plus d'être complètement ineptes.
    Le personnage principal est à gifler, il passe le film à geindre.
    C'est un film pseudo-intellectuel. Derrière une apparence très cultivée, c'est du vide complet. Mais le film nous fait un tour de passe-passe en faisant des références culturelles pour que les spectateurs se sentent cultivés lorsqu'ils comprennent la référence. Jean Eustache ne fait qu'étaler sa culture sur 200 minutes. Le film se veut aussi pseudo-provocateur via le titre ou le livre de l'ami du personnage principal sur les nazis.
    Et en plus, le film dure trois heures trente (d'ennui mortel). Bref, vraiment un film qu'il est de bon ton d'aimer alors que c'est un film nul.
    Acidus
    Acidus

    611 abonnés 3 644 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 28 mai 2017
    Il existe toujours des classiques dont on reste fortement hermétique et dont il est compliqué de comprendre l'engouement qu'ils sucitent. "La Maman et la Putain" fait partie de cette catégorie. Son réalisateur, Jean Eustache, a beaucoup fréquenté les Cahiers du cinéma et les cinéastes de la Nouvelle vague. C'est d'ailleurs bien de ce mouvement cinématographique qui imprègne ce long métrage. J'y retrouve donc tout ce que je n'aime pas chez des Godard, Resnais et autres Varda avec en premier lieu cette prétention de secouer le "cinéma de papa" pour finalement tomber dans une masturbation intellectuelle, dans un snobisme gonflant. Je ne remet pas en cause l'impact qu'ont pu provoqué ces oeuvres mais le mouvement, relativement vite essoufflé, me parait suranné aujourd'hui. Arrivé après la bataille, Jean Eustache reprend donc, pour mon plus grand malheur, les codes de la Nouvelle vague en nous pondant un film de près de 3h30 !!!!!!!!!! Quelle torture nous inflige-t-il là ? Durant toute cette durée, le cinéaste nous raconte l'histoire compliquée d'un triangle amoureux avec au centre Alexandre, alter-ego de Jean Eustache lui-même, nous déballant tout le long ses états d'âme et réflexions sur l'amour et autres sujets. Les films bavards ne me font pas peur mais encore faut-il qu'ils soient bien faits. Au lieu de cela, on se tape des acteurs qui récitent platement leur texte, sans émotion ni conviction. Les échanges eux-mêmes sont d'une banalité enrobée de pédantisme et d'un certain parisianisme. Pour éviter la mauvaise foi, j'admets que certains dialogues et quelques répliques m'ont séduis mais bien trop peu en comparaison de cet amas de logorrhées. Du coup, l'ennui a dominé, secoué par de trop rares pointes d'intérêt.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    361 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 septembre 2016
    Un peu le reflet de la petite bourgeoisie réactionnaire égocentrée, sensible mais intellectualisé, radical mais un brin obsolète, un film qui tient debout grâce à ses personnages d’une oisiveté autant attachante qu’insupportable, c’est rempli de contrastes, la mise en scène de Eustache se désintéresse de toute idée naturaliste pour plonger dans des flots de dialogues/monologues interminables, tellement interminables qu’on fini par en capter la musicalité d’un certain sens. Alexandre se dévoile et communique sa passion narcissique, et les femmes se confrontent à lui puis à elles-mêmes, on ne sait pas trop où est l’amour là dedans, tout n’est que mots ou sexualité désincarnée, d’où le monologue final (un poil cliché) de Veronika pour en quelque sorte casser le rêve soixante-huitard. Au final les 3h30 se sentent passer, clairement, mais subsistent des fulgurances admirables et fascinantes, à mi chemin entre Godard et Rohmer, dans un univers terne et mélancolique où se mélangent détachement et introspection, pas facile d’accès.
    Cthulhu Mantis
    Cthulhu Mantis

    17 abonnés 82 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 juillet 2015
    La consécration de la nouvelle vague se termine en beauté avec le chef-d'oeuvre et premier long-métrage de Jean Eustache.

    Aujourd'hui si la maman et la putain sortirais, jamais il n'aurait été récompenser, encore moins que lorsqu'il est sorti en 1973. C'est un miracle que le film de Jean Eustache qui été un échec commerciale réussi à parvenir à certains cinéphiles aussi avertis, qu'aventureux et exigeant. Un autre miracle que d'avoir également d'avoir traversé plus de 40 ans alors qu'il aurait eu des chances de tomber bien plus bas dans les oubliettes des mémoires.

    Ma découverte de ce film aura été un choc, je ne cache pas qu'il ma fallu un certain courage pour me le faire en entier jusqu'au bout. Il faut dire qu'il y'a plus facile à aborder comme film et demande une grande concentration. Celui qui n'avoue pas qu'il s'ennuie devant le visionnage de ce film lève la main. Je ne cache pas non plus également que cette oeuvre cinématographique peut euthanasier le spectateur. Il ma donner l'impression d'assister à un morceau de vie.

    Je me disais j'arriverai jamais à complètement rentré dedans et à passer le cap. Mais enfin de compte les tourments d'Alexandre, de sa situation, sa façon d'aborder les filles m'ont donnée envie d'en voir plu comme si j'avais envie de devenir son ombre. Si on passe le cap de la première demi heure, cela devient intéressant. Les personnages notamment Françoise Lebrun et Jean-Pierre Léaud en particulier aux multiples facettes. Ça parle philosophie, sexe, amour et liberté. L'image en noir et blanc est superbe et la réalisation est faite de long plan fixe. Jean-Pierre Léaud qui incarne le personnage d'Alexandre vient du personnage qu'il incarner dans Masculin-Féminin de Godard inconsciemment après que mai 1968 soit passer ou Antoine Doinel chez François Truffaut qui se serait radicaliser.

    Ce film c'est avant tout un texte plus qu'un film comme une pièce de théâtre, d’ailleurs j'ai appris qu'il est adapté. On peut trouver les textes de la maman et le putain en librairie spécialiser et se remettre en boucle les dialogues et ou on en fait très difficilement et lentement le tour. Les dialogues sont très crus, bien écrit et très littéraire.

    Une mise en scène à la fois simpliste, radical, épuré au maximum, si vous voulez des mouvements de caméra qui donne le tournis faudra repasser. Ici, c'est champs contre champs et plans fixe, tout pour le personnage ce qui est assez beau. Un petit détail "On pouvait fumer dans les cafés" impensable aujourd'hui. Deux femmes aiment Alexandre, cependant, chacune au fond le veut pour elle seule, avec des rapports qui deviennent paroxystique. Alors certes il est long ce film qu'on envoie pas la fin mais qu'on peut oublier tant le sujet est traité avec profondeur : plus court nous aurait fait passez à coté de la psychologie pénétrante de ce triangle amoureux explosif.

    Eustache avait écrit ce film pour une femme(Françoise Lebrun) qu'il aimait et l'avait quitté mais voulait la faire jouer dans un de ses films. Il a aussi demander aux acteurs si il voulait faire un film avec lui et que si ils auraient dis non il aurait abandonner. Exigeant avec les interprètes, le texte devait être su au point et à la virgule prés. Aucune improvisation, le cinéaste avait d'ailleurs appris les textes par cœur, c'est pour dire à quel point cette écorché vif tenait à bras le corps son investissement dans son film.

    Ce long-métrage tourné en 16 mm est un cinéma direct qui donne l’impression entre film documentaire et étude sociologique."Ne pas filmer l'action du récit mais le récit de l'action". Le budget du film est ridicule vus qu'il était de 700 000 francs à l'époque qui vaut aujourd'hui 5500 euros environs.

    J'ai découvert Jean Eustache par hasard sur you tube en regardant un extrait du film de Gainsbourg Charlotte for ever et sur les autres fenêtres il y'avait un extrait du film mes petites amoureuse avec une scène superbe avec Martin Loeb. J'ai appris que le metteur en scène du film c’était suicider ce qui m'a piqué a ma curiosité sur cette rupture brutale avec la vie surtout avec un métier aussi prestigieux. Cette homme par la radicalité de ses films et des sujets qu'elles abordent l'ont hélas fait régulièrement refréner par les grandes filiales cinématographique.

    Si des garçons et des filles, avant de faire la Fémis, d'écrire des articles ou de se lancer dans une histoire de cœur, relisaient les entretiens que Jean Eustache donnait aux Cahiers du cinéma, le cinéma irait mieux et les rapports amoureux seraient moins merdiques.

    Un chef d'oeuvre de Jean Eustache que beaucoup de ses détracteur le qualifier comme cinéaste de l'ennuie et de la désillusion. Un film fleuve qui a changer mon rapport au cinéma et à la vie. Quel dommage qu'il ne soit pas éditer en DVD.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 1 octobre 2014
    Pédantesque, sage, poétique et enivrant, ce film et malgré les 3 heures et 35 minutes qui laisse paraître une certaine longueur voire lenteur, est un chef d'oeuvre d'Eustache. A voir absolument !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 mars 2014
    Le premier film de Jean Eustache que je vois est d'une telle beauté que toute critique me parais vaine. Pourtant c'était mal parti avec l'une des premiers séquences du film ou Jean-Pierre Léaud tente de convaincre Gilberte (Isabelle Weingarten) de l'épouser, ces sans doute l'une des plus mauvais direction d'acteur que j'ai jamais vue, c'est absolument nul, je ne connais pas Isabelle Weingarten je ne sais pas ce qui à pris à Eustache mais cette séquence ma vraiment fais regretter d'avoir lancer le film. Et Eustache va très vite inverser la tendance, pour ce qui restera pour mois le plus grand film français que j'ai vue, l'impression de voire l'ultime consécration de la nouvelle vague, qui au final n'a surement vue le jour que pour que ce film puisse exister. Le montage, les mouvements de caméra, les acteurs sont dévoué à servir le récit diriger par l'immense Jean Eustache. Chef-d'œuvre!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 mars 2014
    de l'existentialisme en toute légèreté...un film qui a des charmes...
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 26 janvier 2014
    Attention : Chef d'oeuvre. Oui, chef d'oeuvre dans le soporifique, 3h35 de bavardages sans intérêt, des scènes d'actions aussi puissantes que dans la série de l'inspecteur Derrick, impossible de dire comment ça se termine, tous les spectateurs sont partis, il ne reste que ceux qui dorment. Soi-disant le meilleur film français de tous les temps, comment sont les autres ?????
    Julien D
    Julien D

    1 099 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 novembre 2013
    Un film aussi bavard s’étirant sur plus de trois heures et demie est forcément difficile à aborder et ne peut que contenir quelques longueurs narratives mais il faut reconnaitre que la qualité d’écriture avec laquelle Jean Eustache a signé son meilleur film, que l’on peut à juste titre considérer comme étant le dernier grand film à rattacher au mouvement de la Nouvelle Vague, rend les échanges que fait Alexandre avec ses différentes compagnes tout à fait passionnants. C’est parce qu’il se permet une liberté de ton dépassant tous les tabous, notamment autour du sexe, qu’il revient, à grands coups de références culturelles, sur l’esprit propre à l’époque de mai 68 et que les acteurs sont au sommet de leur talent (Jean-Pierre Léaud et Bernadette Lafont, en particulier, y sont plus convaincants et sensuels que jamais) que ce film réussit à nous faire oublier à quel point sa mise en scène peut être minimaliste pour nous emporter dans un flot de poésie et de sensibilité.
    tixou0
    tixou0

    629 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 août 2013
    Alexandre (Jean-Pierre Léaud) cultive l'oisiveté comme un des beaux-arts, agrémentée du papillonnage amoureux - quand le film débute, il aime Marie (Bernadette Lafont), belle brune trentenaire propriétaire d'une boutique de mode dans le 6ème, et habite chez elle, tout en essayant de reconquérir Gilberte, lassée de son inconstance et de sa violence, qui s'apprête à convoler ailleurs. Tirant de très maigres revenus d'activités de plume intermittentes, le jeune homme promène son élégante indolence de café en café, dans un périmètre réduit, entre le boulevard St-Michel le matin tôt (pour se frotter au monde du travail et au populaire, dont il s'amuse en en collectionnant les "bons mots" égrenés à l'heure des croissants), et St-Germain, de la fin d'après-midi (quand il se réveille) aux petites heures de l'aube - poussant éventuellement (au maximum) vers Montparnasse. Il fréquente surtout le Flore et les Deux-Magots, pour y lire ou rencontrer ses amis, dans une tabagie impressionnante - nous sommes en 1972, et les "consos" y sont donc encore à prix compatible avec son budget de cigale, et les lois anti-tabac pas du tout d'actualité ! Il croise en terrasse le regard d'une jolie blonde, Veronika (Françoise Lebrun), 25 ans, la suit et l'aborde, en lui demandant un numéro de téléphone où la joindre. L'infirmière, comme on l'apprendra rapidement, s'exécute. L'hôpital Laennec, où elle vit aussi (soupente sous les toits), sera une occasion nouvelle pour Alexandre d'élargir au 7ème arrondissement son milieu de vie, après avoir avec elle, au début de leur relation, abordé le quasi "exotique" 12ème, via "Le Train bleu", le restaurant de la gare de Lyon. La première partie du film est légère et centrée sur Alexandre, qui régale qui veut l'entendre (et donc d'abord le spectateur) d'aphorismes et de littérature - cependant, les fêlures du garçon apparaissent de loin en loin, autour en particulier de certaines obsessions morbides. La deuxième, au fur et à mesure que la relation d'Alexandre et Veronika prend forme et s'étoffe, est déjà plus assombrie, la jeune femme étant fort perturbée et carrément alcoolique. La troisième, celle du trio (qui se vouvoie, comme au Grand Siècle), le jeune homme entre la "maman" (Marie, figure tutélaire) et la "putain" (Veronika, figure perturbatrice) est franchement noire, le "ménage à trois" ayant du mal à trouver un rythme de croisière, l'atmosphère virant à l'anxiogène, et l'histoire étant repeinte aux couleurs du sordide (Veronika), du pathologique (Alexandre) et de la confusion (Marie). C'est très long (3 h 35 !), inégal, voire brouillon, mais la plupart du temps cela happe vigoureusement. 0 "action" (la bataille est celle des sexes, des coeurs et des esprits), des décors quasi uniques (beaucoup de cafés, dont peu de terrasses ; des chambres) et beaucoup de verbe, énormément. Les dialogues, très écrits et très divers, allant du plus raffiné au plus trivial, sont ce que l'on retient surtout (enfin, moi en tout cas) de cette réalisation mythique. Léaud, et sa diction atypique, y est magnifique (à tous les points de vue), Françoise Lebrun, qui avait été la maîtresse d'Eustache, (vue récemment en abbesse dans la nouvelle version de "La Religieuse", et en voix "off" dans "Le Temps de l'aventure") remarquable (sa confession-monologue est un "must") et Bernadette Lafont (qui vient de disparaître, et à laquelle Arte rendait ainsi hommage en diffusant le film d'Eustache - bien que son rôle soit le plus court des trois) égale à elle-même, généreuse et glorieusement impudique (la seule qui se met à nu au sens propre, mais celle dont on sait le moins !). Eustache, être tourmenté (qui se suicidera à l'âge de 42 ans, alors qu'était en projet la suite de "La Maman et la Putain" - en 1981), a mis beaucoup de lui dans son oeuvre-phare, étant d'ailleurs partout, à l'écriture (à l'époque il était lui aussi entre trois amours comme Alexandre, avec Gilberte, Marie et Veronika) à la réalisation et au montage (pour partie) - il y fait même une courte apparition. Film "intello", mais certainement pas "bobo" avant l'heure, récompensé à Cannes ("Grand Prix spécial du Jury" en 1973), mais restant confidentiel (340.000 entrées), admiré par le cinéma d'auteur en Europe et "indé" aux E-U, c'est avant tout un film en marge, un objet singulier, à (re)découvrir.
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