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    L'Homme qui tua Don Quichotte
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    161 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 1 juin 2018
    De manière logique, "L'homme qui tua Don Quichotte", arlésienne cinématographique de plus de vingt ans enfin mis en boîte et diffusée sur nos écrans, est marquée par ses années de galère qui ne sont plus à présenter. Refonte totale du scénario et changement de casting sont au rendez-vous d'un film profondément marqué par son auteur, Terry Gilliam. Car il est difficile, à la fois de ne pas voir un peu du cinéaste dans ses personnages principaux mais aussi un peu de son oeuvre dans les thématiques abordées.
    Pourtant, dès les premières minutes, difficile de reconnaître la patte du metteur en scène de "Brazil". Les séquences sont filmées de manière assez classiques et l'histoire reste très terre à terre. Et puis, les angles de caméra changent, les idées visuelles surgissent au détour de détails du quotidien et l'irréel se dilue dans le rationnel sans que nous puissions réellement comprendre ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas. C'est sans doute là, à la fois la meilleure idée du film mais aussi la plus mauvaise.
    Ce côté immersif qui nous plonge dans la folie du personnage principal rend un hommage intéressant à l'oeuvre originale et perturbe nos repères, un des propres de l'art visuel. Mais à force de les perturber et aussi à cause d'une longueur assez conséquente, le film s'essouffle dangereusement dans des scènes chaotiques où le scénario ne sait plus s'il doit s'intéresser à la progression de son cinéaste sur le chemin de la rédemption ou s'il doit aller plus profond dans le délire psychotique de Don Quichotte. Les deux personnages principaux ne cessent de se voler la vedette et on finit par ne plus s'intéresser qu'à l'une ou l'autre intrigue sans réellement éprouver d'empathie pour l'ensemble.
    Mais la dernière demi-heure vient rehausser le niveau. Dans un tourbillon d'opulence graphique, Gilliam livre une charge sévère contre un monde du cinéma qui écrase et modifie à sa guise les désirs créatifs de ses poulains. Reflet de ce que le cinéaste a pu vivre dans son chemin de croix qui a enfin accouché de ce film, cette partie du film est assez touchante en ce sens qu'elle réunit enfin ces deux destins radicalement opposés dans un final certes un peu abrupt mais où le créateur ne fait plus qu'un avec sa créature, où le cinéaste fusionne avec son oeuvre.
    Un film important donc, dans la carrière de Gilliam, par ses thématiques fortes mais aussi à cause de son passif. Mais à trop vouloir en faire, le film perd parfois son public dans des niveaux de lecture trop nombreux.
    Marc L.
    Marc L.

    40 abonnés 1 487 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 mai 2019
    Peu d’oeuvres possèdent une aura de “Film maudit� aussi absolue que le projet de Terry Gilliam consacré à Don Quichotte. Il faut remonter aussi loin que le début des années 90 pour trouver les origines de ce projet un peu fou, comme tout ceux initiés par Gilliam, qui devait compter Jean Rochefort et Johnny Depp au casting. Le réalisateur anglais se rendit compte, après avoir obtenu tous les feux verts et les financements, que le récit de Cervántes était inadaptable en tant que tel. Il décida donc de recourir à la ficelle bien connue du personnage qui se retrouve propulsé dans une temporalité différente : en d’autres termes, Don Quichotte allait venir faire un petit tour au 20ème siècle. Entamé en 2000, le tournage virera à la catastrophe, au point de pousser le pourtant obstiné Gilliam à rendre les armes : producteurs et bailleurs de fonds feront défection, les avions de la base militaire voisine empêcheront toute prise de son effective, des pluies diluviennes détruiront le matériel de tournage et Jean Rochefort, qui devait incarner le Chevalier à la triste figure, souffrira une hernie discale qui l’empêchera définitivement de monter à cheval. De ce naufrage en règle ne subsistera qu’un documentaire, ‘Lost in La Mancha’, sur ce tournage à peine croyable contre lequel l’univers entier semblait s’être ligué. Au fil des années, il fut maintes fois annoncé que le projet allait être remis sur les rails, avant que des avanies systématiques ne portent à chaque fois le coup de grâce à ces nouvelles tentatives. La sortie de ‘L’homme qui tua Don Quichotte’, bien éloigné à tous points de vue de ce qu’il devait être à l’origine, tient donc du miracle ! Pourtant, Jean Rochefort est mort. Artistiquement, Johnny Depp n’est pas loin de l’être. C’est donc le fidèle Jonathan Pryce flanqué du désormais inévitable Adam Driver qui reprennent leurs rôles, et il est cette fois question d’un vieil homme ayant incarné le héros picaresque dans le cadre de l’oeuvre de jeunesse d’un aspirant cinéaste. Dix ans plus tard, les deux hommes se retrouvent : le jeune artiste est devenu un publicitaire cynique...et le vieil homme est devenu Don Quichotte et y croit dur comme fer ! Evidemment, quand on connaît le parcours houleux du projet et plus généralement celui de Terry Gilliam, il n’est pas besoin d’y regarder à deux fois pour comprendre à quel point ce film tenait de l’obsession personnelle, que le portrait de ce vieil homme rêveur et obstiné qui refuse de se plier aux contingences de la réalité, convaincu que le monde qu’il imagine vaut plus que le monde qui est, nostalgique d’un âge d’or qu’il se croit destiné à faire revivre, colle autant au cinéaste qu’au personnage littéraire. On y trouve d’ailleurs tout ce qui fait le charme des films de Terry Gilliam, cette générosité totale, cet imaginaire fantasque et débridée, ce rapport contrarié à la réalité et à la vérité et cette vision poétique et romantique, dépouillée de tout cynisme, de ce qu’est le monde, ou plutôt de ce qu’il devrait être. On y retrouve aussi ce qui fait leur limites, ce dédain pour les normes qui se paye au prix de l’efficacité, ce “trop-plein� de tout qui conduit à la boursouflure et cette incapacité à s’arrêter à temps, avant que les péripéties ne commencent à lasser et que la faiblesse de la structure ne devienne trop apparente. Comme à chaque fois, le tout est de savoir si les avantages l’emportent sur les inconvénients : pour ma part, j’estime que cette fois, c’est bien le cas et que ce film-arlésienne est de meilleure tenue, éventuellement une manière plus digne de conclure une carrière, que ne l’étaient l’inconsistant ‘Zero theorem’ ou même ‘L’imaginarium du Dr Parnassus’, et que l’Homme de la Mancha peut rejoindre tranquillement Sam Lowry et le Baron de Münchausen parmi les projections les plus évidentes de Terry Gilliam à l’écran.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 21 mai 2018
    L’Homme Qui Tua Don Quichotte jongle entre rêves et réalité et nous offre un film envoûtant, drôle et parfois même touchant. Adam Driver fournit une prestation digne de son talent et T. Gilliam fait de cette œuvre une œuvre très personnelle, tant on le reconnaît à travers l’écriture des deux personnages principaux.
    Maintenant le film est imparfait dans beaucoup trop de ses aspects, souffrant d’incohérences, de problèmes d’écritures et de scènes parfois très mal amenées. Trop de longueurs et trop de scènes brouillonnes gâchent le plaisir de découvrir l’histoire de ce film qui, malgré tout, tiendra en haleine son spectateur jusqu’à la dernière minute.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    3 395 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 27 juillet 2020
    L'Homme qui tua Don Quichotte n'a aucun sens. Et les acteurs ne font pas d'efforts avec ce qu'on leur donne. L'histoire est mal écrite et l'échange entre réalité et fantaisie est mauvais. Quel était le but de ce film ? Une confusion totale liée au scénario. Des dialogues inutiles absurdes et longs pour faire perdre leur temps et le mien a des artistes talentueux agissant comme dans un spectacle d'école primaire. Don Quichotte est un film malheureusement manque dépourvue de toute magie. Je ne sais pas combien il y avait de jurons et de f....k je ne suis pas prude mais c'était fatiguant, ennuyeux et finalement tellement sans imagination. Le problème était que le film dans son ensemble est un chaos complet. Le casting a essayé de sauver autant que possible mais après de longues 130 minutes il ne reste rien qui soit regardable. J'ai vu de mauvais films mais celui-ci prend la première place comme une perte de temps totale absolue. Terry peut tu m'envoyer la notice pour comprendre ton film ? Troisième planète à gauche en sortant du système solaire, merci d'avance. Je met une demie étoile car il est impossible de mettre un zéro pointé...
    tonton29
    tonton29

    20 abonnés 294 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 22 août 2019
    Connaissant la filmographie et le caractère de Sieur Terry Gilliam, son abnégation pour arriver au bout de son film, quand celui-ci est sorti au ciné, beaucoup se sont précipités dans leur salle préférée pour savourer une histoire et une leçon de cinéma. Et là, on dirait une cascade ratée de Bébel, badaboum mais pas retour debout sur les pattes avec le sourire, car là . . . Bah non je ne comprends pas !!! Mais Monsieur Gilliam, tout ça pour ÇA !!?? Je veux bien comprendre la mise en abîme du personnage avec le film dans le film évoquant un autre film, mais là ça en devient tellement confus et brouillon que c'est du grand n'importe quoi redondant et inintéressant, surtout que plus de 2h ça devient long quand il n'y a pas un minimum de structure et de rythme. Qu'il n'y ait pas de logique et qu'on évolue dans le non-sens, je veux bien, mais là vous avez perdu la main ! Ou alors vous avez été tellement surpris au bout de tant d'années d'échec et de contre-temps, que de réussir à le faire vous a totalement perturbé et que vous avez bâcler le truc pour vous en débarrasser !!?? Vous vouliez conjurer le mauvais sort en l'expédiant au plus vite lors d'une éclaircie dans les 30 ans de galère !!?? Alors, à mon avis, il aurait mieux valu ne jamais le finir, récupérer des rushs des différentes périodes et faire un documentaire testament du film et hommage à ceux qui y ont participer et laisser les spectateurs imaginer personnellement le chef d'oeuvre que vous vouliez faire. Dommage, il y avait un potentiel merveilleux, le potentiel et le merveilleux se sont perdus . . . Je suis rarement aussi dur en critique (très indulgent et tentant toujours de me mettre du point de vue de l'artiste pour comprendre son approche) mais là, désolé, je ne peux pas faire mieux . . . Allez, je retourne voir Tideland pour me remonter le moral !
    Ismael
    Ismael

    63 abonnés 172 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 septembre 2018
    C'est une blague ce film. Le genre de production qui n'aurait normalement jamais du voir le jour, mais qui s’est trouvé être le projet phare (avant de devenir maudit) de l'ex Monthy Python Terry Gilliam, qui n'est tout simplement pas le premier venu (faut-il vraiment rappeler sa filmographie). Si un petit réalisateur inconnu s'était lancé dans l'aventure avec un tel scénario, je ne suis pas certain qu'il aurait trouvé un financement.

    En résumé c'est un film fourre-tout sans cohérence dramatique. Alors oui il y a le fameux "imaginaire" de Gilliam, mais ça part vraiment dans tous les sens. On hésite constamment entre la comédie et le drame. Bref c'est un gros bordel et surtout pas crédible pour deux centimes.
    Travel S
    Travel S

    10 abonnés 54 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 juin 2018
    Il y a certains réalisateurs que j'ai découvert tard ou pour qui je n'ai vu que très peu d'oeuvres. N'ayant vu que L'armée des 12 singes et Las Vegas Parano, Terry Gilliam fait donc partie de ces réalisateurs dont je ne connais pas vraiment leur travail. Malgré mon envie de voir chacune de ses réalisations, je n'ai jamais réellement pu m'y intéressé !

    Et même si il est clair que j'ai toujours entendu du bien comme du mal de Terry Gilliam, j'ai particulièrement aimé les deux seuls films que je connaissais du cinéaste, avant de voir L'homme qui tua Don Quichotte.

    Premièrement la genèse de ce projet qui a été un vrai calvaire à finaliser, durant 25 ans, m'a toujours paru incroyable.
    L'envie inébranlable de Terry, pour réaliser cette oeuvre et sa détermination d'y arriver est remarquable, je trouve.

    Alors que dire de cette adaptation de Don Quichotte ?

    Personnellement, malgré quelques défauts, j'ai trouvé cette oeuvre bourrée d'originalités et d'une qualité de réalisation magnifique ! Certains plans sont incroyable. La photographie est superbe. La composition de Roque Baños colle parfaitement à l'univers du film.
    Le cinéaste des Monty Python nous embarque dans une aventure totalement prenante pendant le tournage d'une publicité, proche du lieu où le personnage principal (Adam Driver) avait tourné, il y a quelques années, un film sur Don Quichotte.

    Le film est très identifiable au genre du réalisateur, où réalité et imagination se mêle et s'entre-mêle à merveille. La direction des acteurs est excellente. Adam Driver est toujours très convaincant dans son rôle, mais Jonathan Pryce est encore plus incroyable. Olga Kurylenko ne m'a jamais captivé cependant mais dans son long métrage, je l'ai trouvé plutôt bien dans son rôle. Joana Ribeiro est une découverte pour ma part et j'ai beaucoup aimé son interprétation.

    Personnellement, le film m'a vraiment agréablement surpris et la construction du récit est pour moi, son gros point fort !

    L'univers de Terry Gilliam est vraiment unique je trouve !
    demoph
    demoph

    2 abonnés 43 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 mai 2018
    Excellent film qui rappelle beaucoup les films d'aventure de Rappeneau ou De Broca, voire dans le cinéma américain Blake Edwards pour son mouvement constant, son mélange de légèreté, d'humour, d'action et de mélancolie. C'est un film comme on n'en fait plus, qui cherche à tirer le meilleur partie des décors réels. Le film est peut être confus par moment, mais c'est le seul moyen de bien raconter le voyage du héros, de vraiment plonger le spectateur dans le voyage émotionnel et intellectuel du héros. Et puis il y a des moments vraiment excellents, hilarants, émouvants,ou simplement beaux, poétiques: une apparition dans une cave, une scène de danse, un combat avec des policiers, un flash back qui s'achève par un champ contre-champ entre présent et passé qui témoigne de la réalisation très inspirée de Gilliam. On vit l'histoire au côté de Adam Driver qui gère parfaitement l'évolution de son personnage, et sait quand marquer les moments clés de son évolution ou les retours en arrière. Pryce rayonne à chacune de ces apparitions. Et apporte l'émotion qu'il faut qu personnage pour qu'on ne le considère pas comme un fou mais qu'au contraire on commence à voir le monde comme lui. Et Ribeiro fait des débuts très prometteurs. Elle illumine le film de Gilliam comme elle illuminait le film de fin d'étude de Toby.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 21 mai 2018
    Foisonnant, mais foutraque, trop long, trop lent. Ennuyeux, malgré des scènes d'action épuisantes parfois, insensées à d'autres moments. Gros moyens et beaux décors, mais ça ne suffit pas à faire une œuvre intéressante. La plupart des acteurs a l'air de se demander ce qu'elle fait là, et nous aussi. Et merci à tous les intolérants, qui ne supportent pas un avis contraire aux leurs, qui se prennent pour des critiques de cinéma, et qui, par snobisme, portent aux nues un film qui n'en vaut pas la peine. J'attends avec impatience les critiques professionnelles.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 22 mai 2018
    Complètement barré !!! attention à bien suivre ce film, ne pas aller au toilette ou faire autre chose car il faut suivre entre les hallucinations, les flashback et les dialogues ... Un Don Quichotte très moderne, A voir !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 mai 2018
    Soit on aime soit on déteste. Une belle technique. Un rêve, une histoire, un point de vue humaniste sur le monde des étoiles. ?
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 3 juin 2018
    Un film baroque, chatoyant, vertigineux, qui nous entraîne dans le maelström étourdissant des glissements continuels entre le même et l’autre, fidèle en cela à la puissance tourbillonnaire originelle du chef d’œuvre de Miguel de Cervantes Saavedra. Mais là où le sens du verbe romanesque pouvait se faire irréductiblement labile, l’image, fût-elle changeante et ondoyante, ne permet pas d’atteindre le même degré de plurivocité. Sous les dehors symptomatiques d’une démence monomaniaque, la folie du Don Quichotte imaginé par Cervantès était en même temps l’illustration loufoque d’un idéalisme fanatique abolissant toute différence entre l’être et le devoir-être. Terry Gilliam redonne vie à cette figure parodique du « chevalier errant », mais sur le mode tragi-comique d’un délire d’identification au personnage lui-même délirant de Don Quichotte. Cordonnier de profession, acteur le temps d’un court-métrage anglophone où on lui demanda de se mettre dans la peau de l’hidalgo à la cervelle dérangée, un vieil homme esseulé a fini par se prendre pour le héros de Cervantès ; et ce dans un rapport de fidélité naïve et obstinée au script du film tel qu’il l’avait cahin-caha assimilé. Ainsi, de sa bouche d’hispanophone, ce n’est pas même la prose de Cervantès qui sort, mais une version balbutiante, phonétiquement accidentée, de sa traduction en anglais. Il persiste donc à désigner Sancho Panza comme son « squirrel » (écureuil), et non comme son « squire » (écuyer) ! En fait, de même que Don Quichotte s’attachait à la lettre des récits de chevalerie dont son cerveau malade était rempli, il répète avec une opiniâtreté d’illuminé les mots qu’il avait jadis prononcés pour les besoins du court-métrage de Toby. Mais ce faisant, alors que la folie de Don Quichotte, sophistiquée et flamboyante, était celle d’un lettré plein d’assurance, celle du pauvre cordonnier s’avère d’autant plus burlesque et émouvante qu’elle est empreinte de maladresse. Elle a en outre quelque chose de pathétique, un fond désespéré que n’avaient pas les sidérantes divagations du Don Quichotte de Cervantès. En effet, contrairement au dérangement de l’hidalgo, celui du cordonnier ne procède pas d’une conviction délirante rationalisée, mais d’une identification fantasmatique assez primaire qui prend au bout du compte la dimension tragique d’une illusion vitale. Car dans la tête et le cœur du cordonnier, les idées et les sentiments du « chevalier errant » sont désormais la substance même d’une existence vibrante, d’une vie exaltante et exaltée dont il n’avait sans doute jamais senti les moindres prémices lorsqu’il végétait dans l’obscure solitude de son échoppe. Peut-être en a-t-il perdu la raison, mais c’est par cette étrange (ré-)incarnation qu’enfin il a pu naître véritablement et se sentir porté par la croyance en quelque chose de noble. C’est d’ailleurs le message, s’il en est un, du film-fable de T. Gilliam : la vie est du côté de ceux qu’une croyance habite et qui poursuivent un idéal. Jadis, le cordonnier s’était vu dire « tu es Don Quichotte », il a fini par le croire, et cette croyance toute chimérique lui a donné un souffle vivifiant. À l’opposé, dans le court-métrage de Toby, la jeune Angelica ne s’était pas vu confier de rôle significatif. Seulement celui d’« une fille ». Cependant, Toby l’avait encouragée à tenter sa chance dans le cinéma. Il lui avait dit : « tu peux être quelqu’un ». Mais, n’ayant d’autre but que celui d’être rapidement « une star », elle s’est brûlé les ailes, elle a fini par n’être vraiment plus qu’« une fille » (de joie), avant de tout bonnement se vendre au diable, en la personne du magnat russe de la vodka. Car ce Miiskin personnifie le Mal. Il est le Prince de ce monde. Un monde où l’argent et le pouvoir corrompent tout. Et puis surtout un monde où règne le cynisme, et où toute conviction morale, toute croyance, paraît vouée à n’être plus qu’un objet d’amusement et de raillerie sarcastique. La fête carnavalesque de la fin du film en est d’ailleurs l’extravagante mais juste caricature : tout s’y mélange, tout s’y égalise dans le même vide, dans la même évanescence ; car tout n’y est que simulacre et dérision. Or pour ne plus être complices de cette mascarade nihiliste, nous n’avons d’autre choix que d’être à notre tour des Don Quichotte bravant les rires moqueurs. C’est d’ailleurs ce que Toby, lui-même tombé dans le cynisme, finit par (se) figurer. Et si tel est bien le sens dernier de toute la fable, derrière et par delà toutes les mises en abyme, on peut subodorer que Terry Gilliam, moins ironique que Cervantès, voudrait nous faire souscrire à la maxime de son Quichotte : « Croire en nous-mêmes quel qu’en soit le coût ».
    claude O.
    claude O.

    4 abonnés 116 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 février 2019
    J´ai retrouvé un air de Joborowki ,cette magie fantasmagorique ou le réel cotoit l´imaginaire et ce film est fidele á l´esprit du livre de Certvantes .Enfin un film qui sort des sentiers du cinema commercial ,un film d´etude et quel idée de genie de faire du realisateur du film dans le film le personnage principal ,que de suspence et de belles images entre reve et réel
    mmarie13
    mmarie13

    4 abonnés 25 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 juin 2018
    Un chef d’œuvre! Ce film est plein d’humour, un scénario très travaillé. Le jeu d’acteur est fantastique. A voir sans réserve
    wincent
    wincent

    3 abonnés 48 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 mars 2020
    Un film qui rappelle "Les aventures du baron de Munchausen" du même Terry Gilliam. Les acteurs, à commencer par Adam Driver jouent bien, l'histoire originale de Don Quichotte est bien transposée à notre époque, on a le droit quelques scènes vraiment délirantes dans le style des Monty Pythons. Seule la fin un peu abrupte laisse à désirer.
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