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    L'Autre monde
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Autre monde" et de son tournage !

    Origine du projet

    "Comment vient une idée ? C’est assez mystérieux. Je crois que c’est en voyant un jeune homme jouer à un jeu vidéo au milieu d’un grand magasin plein de monde. (...) Je me suis demandé si un spectateur de cinéma pourrait s’identifier à la fois à ce jeune homme tranquille et à son avatar immergé dans le jeu. (...) En le voyant piloter son avatar, il était évident que le personnage sur l’écran, c’était lui." C'est alors que la perspective de fusionner des scènes en prises de vues réelles à d'autres réalisées en animation est née et que le processus de réalisation de son film s'est mis en marche pour Gilles Marchand.

    Histoire d'une histoire

    De l'aveu du réalisateur, une histoire a parfois besoin de deux idées distinctes pour se développer. Ainsi, l'idée d'associer ces deux mondes a été également inspirée par la réalité implacable de l'utilisation d'internet aujourd'hui, devenu pour certains un vecteur de rendez-vous pour se donner la mort. Au-delà du caractère morbide que peut dégager cette démarche, le réalisateur y voit aussi "une part d’idéal romantique", qu'il voulait sonder davantage. " Leur but est d’en finir avec la vie mais il y a une dimension amoureuse dans leur démarche. On a tous peur de mourir seul." Et c'est de cette analyse que l'histoire s'est nourrie. On retrouve alors dans cet univers stylisé, doucereux et mortifère l'esprit de son premier long-métrage Qui a tué Bambi ? (2003).

    De la vraisemblance d'un "jeu vidéo"

    Le film donne donc une importance capitale à cet autre monde virtuel qu'est Black Hole et la réflexion sur son contenu a été l'un des points de départ à la création de l'histoire, comme le confirme le réalisateur : "Dès l’écriture du scénario avec Dominik Moll, notre postulat était que les premières scènes de Black Hole devaient respecter la logique d’une caméra pilotée par le joueur". Il nous apprend également que Black Hole s'est nourri de leur approche cinématographique : "Avec des champs/contre-champs, des travellings, des ellipses. À partir de là, le jeu basculait dans le cinéma. Je dois avouer que sans forcément rechercher les références, nous avons pris plaisir à concevoir Black Hole en le nourrissant de notre amour du cinéma". Et de nous présenter alors l'importance du rôle de concepteur de la partie virtuelle, confiée à Djibril Glissant qui, "avec une équipe de cinq personnes pour la conception, puis une quarantaine de techniciens des sociétés WFX et Mocaplab pour sa fabrication (...) a piloté la réalisation, aussi bien sur le plan technique, qu’artistique".

    Leprince-Ringuet, première

    Grégoire Leprince-Ringuet incarne ici le personnage principal Gaspard, une première dans sa carrière commencée il y a sept ans avec Les Egarés de Téchiné. Choisi pour son "mélange de jeunesse et de maturité", il a été une évidence, apte à refléter la nature trouble que Gaspard incarne. Il y a ajouté cet "espèce de sérieux et même de droiture" qui renforce le mystère de son personnage. L'acteur s'est pleinement investi dans le tournage où il a été omniprésent, comme son personnage dans le film. Son implication a d'ailleurs été reconnue à sa juste valeur par le réalisateur, admiratif : "Un comédien sait des choses sur son personnage que vous ne savez pas forcément (...). Grégoire est un acteur précis, attentif, régulier. C’est quelqu’un qui aime la maîtrise et l’engagement (...). Mais je l’avais prévenu qu’il faudrait aussi qu’il soit capable de se laisser déborder par ses émotions (...). Je lui ai simplement demandé de ne pas chercher à contrôler sa peur. De l’exprimer sans retenue. Et il l'a fait."

    Le choix de Louise Bourgoin...

    A l'inverse de Grégoire Leprince-Ringuet, lié à son personnage dès l'origine, le rôle d'Audrey a nécessité des essais, peu convaincants. Le réalisateur cherchait à ce qu'une alchimie forte se dégage entre le quatuor principal et aucune comédienne ne s'était alors révélée suffisamment en harmonie avec le personnage. Les productrices Caroline Benjo et Carole Scotta suggèrent alors le nom de Louise Bourgoin à Gilles Marchand. Alors qu'elle n'était même pas encore apparue dans La fille de Monaco, le réalisateur lui propose une rencontre, qui s'avère plus que concluante : "Ses essais m’ont bluffé. Immédiatement. Elle rendait Audrey plus singulière que je ne l’avais imaginée", confesse-t-il.

    ... et son interprétation

    L'actrice parvient à incarner le personnage avec une telle force que le réalisateur même n'avait pas vu à ce point le potentiel de la troublante Audrey: "Elle ne jouait pas une figure vaguement dépressive. Elle est à mille lieux de ça. Elle était étonnante, souriante, avec son côté glamour, presque pulpeux. Et en même temps elle dégageait un mystère, une faille. À la fois fragile et fatale." Et son implication dans le projet fut totale : "L’histoire lui plaisait. Et le personnage ne lui faisait pas peur. Au contraire, elle aimait ça. Elle m’a raconté qu’elle s’était déjà amusée à se créer un avatar sur Second Life. (...) J’ai été séduit par la liberté d’esprit de Louise, sa curiosité, et sa légèreté. Avec elle, rien n’est jamais lourd."

    Quatuor

    Si vous pensiez que la narration centralise l'intérêt sur un seul couple, l'histoire place en fait un véritable quatuor comme noyau de l'action. Ainsi les rôles de Pauline Etienne et Melvil Poupaud contribuent à l'équilibre du film, chacun à sa manière. Le personnage de Marion se doit de renvoyer le reflet inverse de celui d'Audrey : "Marion, la fille lumineuse, simple, éclatante de santé et Audrey la femme mystérieuse, inaccessible, fantasmatique. Un idéal à l’épreuve de l’autre." Et celui de Vincent s'est naturellement destiné à Melvil Poupaud à la suite d'une discussion informelle avec Gilles Marchand, conforté dans son choix sur le tournage : "Sur le plateau, Melvil observe autant qu’il joue. Je le sentais très attentif aux autres personnages, à la narration, à la mise en scène. Il était avec moi, de mon côté. Peut-être parce que le personnage de Vincent est, à sa manière, lui aussi un metteur en scène. Je crois que cette idée amusait Melvil."

    Musique

    La musique occupe ici une place privilégiée et contribue pleinement à rendre l'ambiance du film si énigmatique. Son rôle est prépondérant, elle "apporte de l'idéal" dixit Gilles Marchand, fin connaisseur de ce groupe inclassable qu'est M83, auteur d'une bonne partie de la bande-originale. Le duo, choisi par le réalisateur qui suit le groupe depuis ses débuts, aurait même pu avoir une place encore plus importante si les emplois du temps de chacun s'étaient révélés plus compatibles. Qu'importe au vu du résultat puisque l’intensité romantique du duo colle à merveille : " On est toujours au bord du trop plein émotionnel comme souvent chez M83. On s’y brûle un peu les ailes. L’idéal est si fort qu’il en devient presque douloureux", reconnaît le réalisateur.

    Titres

    Si le choix du titre fait instantanément penser au monde virtuel du film, Black Hole, le réalisateur l'attribue également au monde "réel" du film : "J’aime l’idée qu’il désigne avec précision quelque chose de vaste et d’inconnu. Un ailleurs avec ses propres règles. Il affirme simplement que cet autre monde existe." Black Hole est quant à lui issu d'une bande dessinée de Charles Burns, "un chef d’oeuvre de noirceur, un chef d’oeuvre tout court d’ailleurs", selon Gilles Marchand.

    Elkaïm pressenti

    Gilles Marchand avait en tête d'engager Jérémie Elkaïm pour le rôle qu'a finalement tenu Melvil Poupaud dans L'Autre monde mais les choses ne se sont pas faites. Le cinéaste fera cependant tourner l'acteur en 2016 dans Dans la forêt.

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