Film culte, sujet planant, acteurs éblouissants, enfin surtout Mathew Modine, qui livre là sa meilleure prestation ; à côté, on a l’impression que Nicolas cage cabotine un petit peu. Normal, Modine joue à la perfection l’homme enfermé sur lui-même, et emporte l’adhésion générale. Comment parler de la perte de l’innocence et de ce fameux retour du Vietnam sans retomber dans les mêmes clichés ? Tel semblait être le problème d’Alan Parker. Il réussit son pari par une sorte de réalisme romantique débridé. Birdy c’est un jeune homme qui veut devenir un oiseau, (un enfant en somme), et son ami, c’est un homme sans visage, car retourné défiguré de la guerre, il a un bandage sur la tête ; le tableau est dressé. Très bon montage qui rend fluide le passage entre les scènes à l’hôpital psychiatrique et le flash back de la vie passé, le temps de l’innocence adolescente, souple et sans drame. On nage entre chronique urbaine d’une petite ville américaine et folie douce, Parker nous met souvent à la place de Birdy, et ceci pour mieux nous perdre. Un Parker de la grande époque en somme, sans concession, en équilibre instable entre plusieurs genres, (parfois on ne sait plus sur quel pied danser), presque poétique, et avec une fin étonnante de…simplicité. Drame psychologique qui pourrait déplaire par sa trop grande liberté narrative, et par son postulat impossible : Comment va-t’il faire pour s’envoler, Birdy ?