Brazil de Terry Gilliam, que je nomme désormais Inspecteur Gadget (dans le sens créatif du terme) est un film intelligent, drôle, loufoque, original et un peu triste aussi.
Nous suivons la vie de Samuel Lawry, fils d'une richissime et influente mère bourgeoise et superficielle, qui travaille au ministère des renseignements. Il est, comme les autres employés, habillé d'un costume-cravate gris universel. Car dans ce monde bureaucratique, où la créativité est morte (comme ne témoigne la mode vestimentaire désuète et les vieux films qui passent en boucle ), tout le monde est gris, pressé et un peu perdu aussi.
Il rêve aussi, d'un jolie femme, qu'il essaie de rejoindre grâce à ses ailes, comme s'il essayait de s'enfuir coûte de coûte de son quotidien morne qui la rattrape de toute façon (comme en témoigne un appel téléphonique qui le sort de ses pérégrinations nocturnes).
Je me contenterai de dire que notre Sammy, vraiment perdu (comment ne pas l'être quand tout n'est que hystérie, paperasserie et où tout le monde se ressemble), fera tout pour retrouver la femme de ses rêves (littéralement) avec un Terry Gilliam en roue libre dans son univers (très original et loufoque à la fois) avec des critiques encore et toujours bienvenues (société de consommation, perte d'identité, bourgeoisie superficielle), des personnages pas possible, un univers cohérent,une très belle soundtrack (avec une chanson de fin nous rappelant le carnaval de Rio, à juste titre) et surtout une ode à la rêverie et à l'émancipation du conformisme.