Avis : Departures - Page 2

En dépit d'un ton un peu sentencieux, ce joli film émeut par sa description d'un rituel assez peu abordé à l'écran et s'ancre dans la thématique de la famille, chère au cinéma japonais. Attachant.

Franchement je remercie l'Académie des Oscars car s'il n'avait pas décerné leur récompense "Meilleur Film étranger" à cette oeuvre je ne suis pas sûr que j'aurais eu l'idée de le regarder, et ça aurait été bien dommage. Car sans être un chef d'oeuvre, hélàs quelques longueurs en ont décidé autrement, "Departures" est ce que l'on peut appeler un film formidable. Il met remarquablement en exergue un aspect très méconnu de la culture japonaise : la mort et l'espèce de rejet que ceux qui en font leur businness reçoivent du reste de la population. Les cérémonies funéraires et leurs rituels donnent lieu à des moments très émouvants qui vont droit au coeur mais le scénario n'en oublie pas pour autant d'aérer cette émotion par des instants de franche poilade dûs à certaines circonstances auquelles doit faire face le personnage principal, croque-mort par défaut. Donc à la fois émouvant et drôle, sur un sujet peu commun, je ne vois aucune raison valable de passer à côté de ce qui est pour ma part une très bonne surprise.

1 etoile pour la scène d'entrée du film et la découverte des gestes rituels de la mise en bière. L'unique intérêt d'un film sans finesse. Tout est téléphoné, clicher, jusqu'au dernier quart d'heure affligeant de banalité, du déjà-vu, c'est usé jusqu'à la corde.
Tout est lourdingue à souhait d'un bout à l'autre, jusqu'a l'usage systématique d'une musique tire larmes, tellement systématique que cela en devient risible. La mise en scène sans etre mauvaise n'a rien de remarquable. Le film est long, trop long comme un film raté de 2h10.
Si ce n'est l'originalité la profession du héros, je ne sais ce qui peut expliquer l'engouement général.

L'histoire est celle d'un jeune japonais, joueur de violoncelle pas assez doué pour faire carrière à Tokyo, qui retourne dans sa province natale. Il va trouver un peu par hasard un travail dont personne ne veut, car il est tabou au Japon : préparer les cadavres avant leur mise en bière. Il va d'abord l'exercer sans le dire à sa femme, puis ...
Vous allez me dire, brrr, comme sujet on trouve plus joyeux. C'est vrai en principe, mais Six Feet Under, pour les connaisseurs, a largement prouvé que les histoires de croques-morts peuvent être captivantes, marrantes, et même sexy.
Le film a ceci d'étonnant qu'il multiplie les changements de ton : pendant toute la première heure du film, les rires fusent d'ailleurs dans la salle. A la fin, ce sont plutôt les sanglots retenus et les reniflements discrets qui prédominent, mais sans que le pathos soit sur-exploité, c'est simplement l'histoire qui atteint une densité exceptionnelle dans la deuxième partie.
Le film doit beaucoup aux remarquables acteurs. Le jeune héros est d'abord à la limite du burlesque, puis il s'opacifie, gagne en profondeur tout au long du film. Sa femme, petite souris inexistante, va elle-même profondément évoluer. Le patron est formidable de hiératisme patibulaire, et tous les seconds rôles sont parfaits.
La vie provinciale japonaise est superbement montrée, dégageant une belle impression Tsutomu Yamazaki. Metropolitan FilmExportde naturalisme et de symbolisme à la fois. L'intérêt des scènes de mise en bière, documentaires au début, pittoresques au milieu, romanesques vers la fin, est sans cesse renouvelé.
Mais la qualité ultime du film est dans la perception qu'il donne de l'éternel sujet vie/mort, décliné très subtilement à travers de nombreux sujets (printemps/hiver, animal/végétal, mort des parents / abandon des enfants). Il montre d'une manière bouleversante l'emprise de l'amour sur la mort. A découvrir d'urgence.
D'autres critiques ici : http://chris666.blogs.allocine.fr/

Ce qu’il faut noter avant tout dans cet étrange mélodrame japonais c’est bien évidemment sa facilité exceptionnelle à traiter avec un certain humour et une mise en scène minimaliste un sujet aussi vaste et délicat que celui de la mort. Ce concept insolite de mettre en scène les rites funéraires japonais permet donc de faire découvrir à un public international les traditions ancestrales liés au deuil et au culte des anciens en les mêlant à des gags burlesques déjantés.

Comment ce film a pu avoir l'oscar du meilleur film étranger c'est l'unique question qu'on se pose. Le style du réalisateur est très amateur et la deuxième partie, sur l'homme qui recherche son père est d'un ennui à mourir mais Departures est largement sauvé pour son sujet initial où on a rarement vu un film parler aussi bien de ce métier tabou "les crocs morts" où on est très intéressé de voir comment les japonais se comportent face à la mort. Rien que pour ça le film vaut le détour.

Tout semble en place pour que commence la fête et pourtant l’originalité du thème s’estompe bien vite au profit de conventionnelles péripéties sentimentales ou prétendument burlesques, le scénario fourmillant d’amorces d’intrigues non abouties. Un peu de pittoresque, aucune ampleur ; quelques finesses, aucune profondeur ; un embryon plutôt qu’une œuvre faite : on ne comprend pas l’Oscar donné à «Okuribito ».

Un film qui monte crechendo pour finir en apothéose!
Une très grande réussite dramatique. Le jeu d'acteur japonais ne déroge cependant pas à la règle en manquant par moment un peu de spontanéité.
A voire!

film qui a trop de longueurs, ce qui a tendance à endormir l'auditoire!!!

Réalisation sans finesse, musique orchestrale molle (Joe Hisaishi qui a fait des bons trucs pour Miyazaki s'embourbe ici dans une partoche classique très plate...) et scénario aux grosses ficelles qui méritait plus d'épure. Si on ajoute un jeune acteur pas très à son aise dans le registre de la comédie, à part son "patron" plus convaincant et surtout la gestuelle de cérémonie, c'est finalement très très médiocre. Et donner un oscar à ce film... Il n'y avait pas mieux en 2008 ?

Magistral et poétique ,un chef-d'oeuvre justement couronné aux OSCARS .Des acteurs hors pair.

Un jeune homme violoncelliste au chômage retourne dans le village de son enfance avec sa jeune épouse. Il répond à une offre d’emploi qui propose d’accompagner les gens dans « de grands voyages ». Croyant être engagé dans un agence de voyages, il se retrouve à exercer le métier de préparateur de corps pour des pompes funèbres. Pour ses proches cette activité et la relation aux défunts sont tabous et ceux qui la pratiquent sont impurs ; il cache donc la nature de sa profession à son entourage et à sa femme.
Film beau et intéressant en tant que documentaire qui présente une vision et une relation à la mort différente de la notre, et nous offre à voir la grâce et l’esthétisme du rituel des derniers gestes envers les défunts. Mais trop long, répétitif et baignant souvent dans le pathos (relations et retrouvailles du couple, re-découverte du père au moment de sa mort) et symbolique appuyée (envol des oies au moment de la crémation, violoncelle dans la nature, ....)
Aurait gagné à tenir en1h30 et à se débarrasser des aspects larmoyants, mais aurait été un autre film qui n’aurait pas eu l’oscar du meilleur film étranger !

Un film très bien mené qui nous transporte dans un univers étonnant : les pompes funèbres au Japon. On y découvre d'autres façons de voir la mort et ses rituels.

A part la première scène qui fait envie, le reste est un concentré de clichés, de bons sentiments, et de pathos. La même musique utilisée tout le long du film pour faire monter l'émotion et tirer les larmes, le symbole de la pierre que le père avait serré dans sa paume avant de mourir... symbole de son amour pour son fils...les ficelles sont tellement grossières qu'elles gâchent toute la poésie et la beauté de la cérémonie de préparation des corps au voyage. Dommage, ce qui aurait pu être un très joli film s'avère être un bel échec sur un sujet pourtant très beau et très cinématographique.

La scène d’ouverture est d’une émotion rare. Pas de musique si ce n’est celle du froissement de la soie et des gestes d’une douceur infinie qui ressemblent à une danse aussi sensuelle que bouleversante. Et soudain, alors que nous sommes émus aux larmes, un retournement de situation fait imploser cette émotion et la cocasserie prend le dessus. Cette audace, cette poésie et cette maitrise de l’intrigue imprègnent le film à quelques reprises avec la même intensité. Il est alors permis de se demander pourquoi le réalisateur s’égare aussi souvent et avec autant de lourdeur et de maladresse dans des scènes vampirisées par une musique sirupeuse et des images appuyant inutilement le propos. A vouloir internationaliser son film pourtant si empreint de la culture nippone et émouvoir sans risques, Takita finit par casser l’excellente impression que la scène d’ouverture laissait présager. Il aurait mieux fait de raccourcir son film et se concentrer sur ses personnages authentiques et beaux.