Avis : Sin Nombre - Page 5

"Sin Nombre" est une œuvre de fiction (à l'inverse de "La Vida Loca" qui est un documentaire) subtile. C'est une réelle immersion dans les gangs. On y découvre un monde sans pitié, dénué de toute réelle émotion. Le film, en revanche, dégage beaucoup d'émotions.
Deux problèmes sont dépeints dans "Sin Nombre", d'une part le carcan et l'horreur des gangs, ici d'Amérique Centrale, puisqu'on ne peut pas échapper au gang et d'autre part le problème majeur lié à l'immigration vers les États-Unis qui se fait clandestinement.
Les couleurs sont magnifiques desservies par de splendides paysages de toute la région sud de l'Amérique Centrale. On a le temps d'admirer ces montagnes, cette végétation puisque "Sin Nombre" est une sorte de Road Movie en train. La mise en scène est bonne comme la musique.
Une dure immersion qui ne laisse pas de glace.

Véritable film coup de poing venu droit d'Amérique Latine, Sin Nombre est une plongée captivante dans le monde de la Mara Salva Trucha et de l'immigration clandestine. La romance ne prend pas trop le dessus sur l'essence du film, difficilement soutenable, mais d'un réalisme étonnant. L'approche est quasi documentaire et on constate le travail d'informations en amont.

Attention, Sin Nombre n'est pas un film-documentaire sur la "Mara". Il s'agit d'un film sur les immigrés Sud Américain désireux de gagner la terre promise. Adroitement réalisé, le jeune Cary Fukanaga nous offre une plongée assez âpre, brute, violente et sans concession dans le quotidien de ces chasseurs de vie meilleure. Que ce soit la traque ou tout simplement ces gamins jetant des pierres et hurlant aux immigrés de dégager, le film ne s'autorise pas vraiment de bons moments et c'est cette dureté qu'on apprécie et qui nous prend aux tripes, justifiant presque le rapprochement de ces deux êtres qu'à priori tout oppose. Même si l'on s'attarde principalement sur ces deux personnages, le réalisateur nous montre aussi la vie difficile et simple de ces Sud-Américains à travers une ambiance tendue, sans voyeurisme ni pitié. On regrettera juste l'importance de l'histoire de ces deux jeunes fuyards par rapport au monde dans lequel ils évoluent. Pour nous occidentaux, difficile de ne pas voir le film comme un documentaire tant nous ignorons tout de ce qu'il se passe de ce côté du monde. Les gangs, les trains bourrés de clandestins, on en veut plus. Le film introduit une fascination pour ces gangs qui est vite laissée de côté pour se concentrer sur la chasse à l'homme imposée par l'histoire. Sans être un chef d'oeuvre, voilà un très bon film, simple et réussi qui bouscule, touche, intrigue et donne envie de s'intéresser plus en profondeur aux phénomènes qu'il dépeint. Que demander de plus.

Voilà une oeuvre qui survole largement la production moyenne. Un sujet passionnant et peu décrit. Une plongée dans l'atmosphère désemparée et désillusionnée des émigrants pour l'eldorado Yankee, mais une plongée dans l'humanité chaleureuse et solidaire malgré tout. Parallèlement, la dérive et l'embrigadement de la jeunesse dans les gangs qui se définissent quasi comme religion ou secte violente, bien pire que la mafia, est illustrée magistralement. Une mise en scène efficace, un rythme, des acteurs parfaitement choisis et une intrigue prenante font que ce film est une vrai réussite à ne point rater.

Road movie, histoire d'amour, très belles lumières... Cette histoire d'une transformation très forte vous séduira...

Après « La Vida Loca », un nouveau film sur les Maras, mais cette fois-ci présenté sous forme d’une fiction, tandis que Poveda s’est tenu à un style documentarisé. Habilement ficelée l’intrigue retient l’attention jusqu’au dénouement. Très bonne surprise qu’est le jeu d’acteur saisissant, qui immerge directement le spectateur dans l’histoire. « Sin Nombre » complète et aboutie le travail de Poveda, ce que « La vida loca » ne pouvait montrer Cary Fukunagafilm le dévoile avec richesse. Voila toute la force de la fiction !

Pour moi, c'est très nettement la claque cinématographique principale de cette année. Dur, poignant, sans romantisme mielleux, violent,... en un mot: vrai! Je vais pas aller par quatre chemins pour cette critique afin de ne pas risquer d'émettre quoi que ce soit sur l'histoire. Allez le voir, c'est, je crois, impératif!

Mi figue mi raisin dans la qualité comme dans la narration. En effet, on a deux histoires en un film : le quotidien d'un gang d'Amérique latine, et l'émigration vers les Etats-Unis. Autant de sujets fort intéressants mais qui mériteraient peut-être d'être traités séparement au du moins approfondit. Car on apprend fondamentalement rien sur ces gangs qui se livrent une lutte à mort sans raison apparente (origine, but, leadership, financement, recrutement ne sont que vaguement évoqués). Toujours sur le fond, l'histoire pâtit d'un manque de crédibilité (le coup de foudre de la jeune qui abandonne son père et sin oncle pour un tueur, le chef qui part en mission avec deux "ennemis") que la forme ne comble pas. En effet, cette façon très naturaliste de filmer nous donne l'impression d'être dans le vrai en même temps de nous rendre distant avec l'action et les personnages. La caméra est fixe, effectue des mouvements lents, les cadrages changent rarement, le réalisateur semble en être resté à l'utilisation de son appareil photo. Dommage...

Je ne sais si c'est la comparaison avec le documentaire très fort de Christian Poveda (La vida loca), mais ce film américo-mexicain tourné à l'américaine m'a laissé assez froid. Il parait plus long qu'il n'est, et si sa mise en scène est bien léchée, les ressorts mélodramatiques sont un peu trop gros pour emporter l'adhésion.
Pour ceux qui n'ont pas pu voir La vida loca, le film donne un aperçu de la violence qui règne dans ses gangs appelés mara, mais ne montre quasiment pas à quel point la mara est une micro société en soi.
A voir éventuellement. D'autres critiques sur mon blog : http://chris666.blogs.allocine.fr/

Un film qui prend aux tripes, une merveille. Cary Joji Fukunaga que j'ai découvert récemment derrière la caméra pour la génialissime série True Détective n'était pas à son premier coup d’essais ... Une merveille de mise en scène, des images et paysages somptueux, un propos d'une violence mais surtout d'une très grande intelligence. Un des scénarios les mieux écrit et des plus bouleversant du siècle ! Des acteurs tous aussi merveilleux les uns que les autres, on est terrifié par leurs sorts qui est malheureusement toujours brutal ... Tragique et poignant, une des plus grandes claques que j'ai pu prendre depuis un moment !

Sin Nombre est un film saisissant sur le sort des immigrés clandestins. Il y a des moments forts quelques longueurs sur ce sujet dramatique.

Un film noir comme l'ébène et sans aucune concession, plus réussi cependant dans sa description dénuée de tout glamour des gangs que dans celle, moins prenante, des clandestins.

Un bon film qui explore cet univers des gangs d'Amerique Central ici les Maras. La photographie est plus que soignée et on suit le parcours de ces deux enfants avec émotion. Sans aucun doute basé sur une histoire vraie on voit combien il est difficile de passer la frontière americano-mexicaine et le danger que les immigrés encourent sur le sol américain à chaque instant. Une belle histoire.

Une histoire et des personnages soignés rehaussent cette tendance à au romantisme forcé qui polluent même les plus beaux films. La violence sans concession où la vie n'a plus de prix ainsi que le jeu juste des acteurs ont font un souvenir touchant mais pas inoubliable, faute à cette théâtralité discrète
néanmoins résonnant artificiellement avec un drame de cette envergure.

Ce film est pour moi un pur bijou de cinéma, et surtout une grande surprise parce que je ne m'y attendais pas du tout. On pourra observer une qualité première du réalisateur: un travail de documentation de fond, pour coller le plus possible à une réalité de violence et d'espoir. Un travail de fond qui va l'amener à diriger sa bande d'acteurs comme il l'aura vu de ses yeux. Leur sincérité est profonde, se ressent, et on entre à une vitesse incroyable dans leur jeu. Leur prestation est grandiose, sublime, superbe... Le travail de mise en scène est donc extraordinaire et amène quelque chose d'hyper réaliste, d'extrêmement sensible et (effectivement) grand public. Une autre grande qualité de ce réalisateur déjà hors normes: l'écriture. Il a tiré le meilleur des vérités qu'il a vu pour mêler une grande histoire d'amour propre au cinéma, une histoire amenée avec beaucoup de tact et d'éloquence. C'est ce scénario (je n'ai pas vu La vida loca), qui je crois crée un engouement plus fort pour Sin nombre, parce qu'ici, en plus de montrer une vérité des plus violentes et des plus importantes, le réalisateur nous amène à la rencontre de personnages très cinématographiques, et donne de ce fait bien plus envie que La Vida Loca. On appuiera également le fait que Fukunaga ne laisse pas de côté l'esthétique, en nous montrant des images très soignées, bien cadrées, avec de très belles couleurs qui nous emmènent bien loin de notre grisaille parisienne. Enfin, Fukunaga sait s'accompagner, et la musique du film, très belle, le rend d'autant plus poignant, et encore plus bouleversant. En fait, ce film est si âpre, si violent et intense, si beau et poignant, que les 1h36 passent à la vitesse de l'éclair, et je n'aurais pas été contre une heure de plus!!!