Martin Campbell avait frappé très fort pour la première de Daniel Craig sous le costume, nous étions nettement descendus en gamme avec Marc Forster (malgré quelques qualités), nous revenons à un niveau élevé avec la reprise en mains de la saga par Sam Mendes, choix inattendu mais ô combien payant. Si je continue à avoir une préférence pour « Casino Royale » (il faut dire qu'Eva Green a été « remplacée » par Bérénice Marlohe, forcément, on baisse de plusieurs crans), « Skyfall » n'en est toutefois pas très loin, à l'image d'un générique (presque un film à lui seul) et d'une sublime chanson signée Adele qui, pour moi, risquent de rester tous deux longtemps inégalés dans le domaine.
S'arrêter à ce « simple » aspect serait toutefois évidemment injuste, tant le soin apporté au scénario et à la réalisation est indéniable, faisant la part belle à des scènes d'action d'excellente facture, sans être omniprésentes ou pour cacher un quelconque vide. Mendes sait ménager ses effets, se montrer patient, ne pas nous offrir exactement le spectacle auquel on pouvait s'attendre, le rendant d'autant plus étonnant, stimulant, non sans quelques belles surprises à la clé. On renoue un peu avec les origines de la saga (un tout jeune Q) tout en s'en émancipant à certains égards : il est à ce titre vraiment très intéressant de revoir à courts intervalles les titres avec Sean Connery et les comparer avec ceux de la dernière décennie où, pour le coup, ce n'était pas forcément mieux avant...
Peu de manichéisme, à l'image d'un méchant interprété avec beaucoup d'intensité par Javier Bardem, un adversaire vraiment de taille dominant logiquement les autres seconds rôles, par ailleurs solides et bien pensés. Même cette dernière partie en
Écosse
, qui ne m'avait qu'à moitié séduit la première fois, m'a paru cette fois beaucoup plus cohérente, dans la suite logique de ce qui avait pu être offert jusqu'alors. Peut-être est -ce l'effet de surprise passé qui me rend légèrement moins enthousiaste que je ne peux l'être pour « Casino Royale » (il faut dire que l'un n'avait pas été revu depuis neuf ans, l'autre quinze : ça joue peut-être aussi), mais il est évident qu'avant « Mourir peut attendre » (à se demander si nous aurons enfin la chance de le voir un jour!), ces deux volets sont clairement les immanquables avec Daniel Craig, et deux immanquables tout court : en espérant que ce dernier partira en beauté.