Un solide western que La Loi de la haine, porté par ses acteurs, et par une tonalité violente, sans concession, notamment dans le final.
Côté scénario c’est simple mais efficace. Rien de très original dans l’histoire de vengeance, ma foi classique, surtout dans le genre, et rien de très spécial dans la manière dont le film est conduit. C’est plutôt rythmé, même s’il n’y a finalement pas tant d’action que cela, la gradation est pas mauvaise jusqu’à un final percutant, mais surtout le film séduit par son sérieux, sa méchanceté parfois. On est sûr du western brut de décoffrage, et c’est plutôt plaisant. En sommes c’est du classique, mais c’est bien emballé.
Le casting est bon, et le film peut s’appuyer outre quelques seconds rôles bien typés, sur son excellent trio de tête. Si Charlton Heston est solide en héros vieillissant, qui reprend du service pour une cause qui lui est chère, James Coburn retient davantage l’attention avec un personnage charismatique, rêche, âpre de vengeance. Il tire son épingle du jeu, et entre ces deux grands acteurs, Barbara Hershey n’est pas en reste. Elle arrive à donner de la consistance à son rôle, et même si elle n’est qu’une otage, elle sait ne pas se faire oublier du spectateur !
Formellement le film est proprement emballé par un réalisateur spécialisé dans le genre, et plutôt habile en général dans l’action et le cinéma musclé. De bonnes scènes de fusillade, un final bien orchestré, le film est plutôt élégant et possède une musique de qualité bien que classique pour l’essentiel (une petite surprise dans la première partie mais pour le reste c’est un thème western typique). On pourra regretter quand même un certain manque de grands espaces, et peut-être un budget limité qui n’a pas permis des décors très emballants.
Malgré cela La Loi de la haine est un western maitrisé appréciable, qui ne parvient pas à s’élever dans le registre des classiques du genre, par un côté trop classique et un manque de grandeur, mais qui saura séduire la plupart des amateurs du genre par son côté âpre et sans concession. 3.5