Ne tournons pas autour du pot, le film est très décevant et le sera d'autant plus si vous êtes, comme moi, un inconditionnel des Inconnus (époque 90') et de leur premier film Les trois frères.
Et croyez moi, ce n'est pas de gaité de cœur que je me mets à écrire les lignes qui suivent...
J'ai vu dans la presse plusieurs fois l'évocation des Bronzés 3 à titre de comparaison du film et c'est vrai qu'on y pense... Dans les deux cas, on se demande quelle est la réelle motivation, voir nécessité de créer ces suites 15 ou 20 ans après?
L’appât du gain ? Probablement.
Et alors?
En un sens cela n'a rien de honteux, personne ne fait de film pour perdre de l'argent, mais encore faut il y mettre un minimum de sérieux, d’honnêteté dans le projet et de rigueur dans l'écriture, pour ne pas prendre les spectateurs pour de simples pigeons.
Pour l’honnêteté du projet, je leur laisse le bénéfice du doute car on ressent tout de même une certaine complicité sincère entre les trois acteurs, mais "La rigueur d'écriture" mon Dieu ! Cette rigueur qui est peut être encore plus importante dans la comédie que dans tout autre genre cinématographique... Couper une scène une demi seconde avant et pas une demi seconde après pour qu'un gag fonctionne, placer la bonne réplique qui tue au bon moment dans un dialogue. Bref, tout ce qui a fait le succès du premier volet et que malheureusement, nous ne retrouverons pas ici!
Car, oui, ici c'est tout le contraire, une impression de "brouillon" persiste tout au long du film. Quelques idées semblent avoir été jetées sur un bout de papier sans réelle exploitation derrière, les gags faciles et en nombre semblent avoir été privilégiés à la qualité, quitte, des fois à les répéter plusieurs fois d'affiler, ça mange pas de pain! Bin si, justement... ça dessert encore plus le film!!!
A titre d'exemple, quand Pascal Legitimus se cogne la tête dans une caravane, la première fois on sourit (ne parlons même pas de rire...) au bout de quatre fois on trouve ça lourdingue.
Ajouter à ça, cette deuxième impression persistante, qu'on est plutôt en face d'un remake des Trois frères, qu'à une véritable suite, tellement les recettes utilisées semblent un simple copié-collé du premier mais cuisiné avec de mauvais ingrédients...
Dans le désordre on retrouve donc (liste non exhaustive) un Shoot halluciné, un rejeton sur les bras, Un passage dans une émission TV, Bernard Campan en femme, etc.
Alors, c'est bien beau de taper sur les banquiers à tout bout de champ (et ils le méritent), mais à la sortie du film, on est pas loin de penser qu 'il n'y a pas que les banques qui prennent leurs clients pour des pigeons, peut être des fois aussi, un peu les cinéastes...
Pour finir tout de même sur quelques petites bonnes notes (il faut bien fouiller, j'avoue...), quelques bribes de leur talent passé surnage ici ou là de manière sporadique, comme ce nouveau "cocon familiale" de Didier Bourdon (même si à mon avis, pas assez bien exploité), ou bien aussi dans le personnage de Bernard Campan qui se révèle plutôt attachant (de loin, celui qui s'en sort le mieux des trois), ou enfin, le plaisir de retrouver le "petit Mickael" devenu grand...