Pendant les 5 premières minutes, j'ai eu très peur : je trouvais que rien ne marchait, je trouvais Dujardin très mauvais, je trouvais la musique de Dusapin inadaptée, .... Et puis, d'un seul coup, le déclic. Grâce à quoi ? D'abord, peut-être, grâce à Dupontel, superbe dans son rôle de cancer (je n'avais jamais remarqué jusqu'à maintenant la ressemblance qui, maintenant, me parait évidente entre Dupontel et Domenech !). Grâce à la fluidité de la mise en scène et des mouvements de caméra. Grâce à l'ensemble de la distribution, et, en particulier, Anne Alvaro et Myriam Boyer. Pourtant, même quand je me suis mis à aimer le film, j'ai pensé que le réalisateur allait avoir du mal à intéresser le spectateur pendant une heure et demie sur un sujet aussi particulier (2 cancers viennent rencontrer leurs sujets de mise à l'épreuve, voire de mise à mort), qu'il lui serait difficile d'offrir suffisamment de rebondissements conséquents et de sujets de réflexion pertinents. Et bien, le bougre y réussit parfaitement et on ne s'ennuie vraiment jamais. Dernier point, sans doute important : la musique, ou plutôt les musiques. Point sans doute important, car il est rare de laisser des musiques ou des chansons s'installer de façon aussi prégnante dans un film et cela est sans aucun doute un choix délibéré de la part de Bertrand Blier. En tout cas, le choix est d'excellente qualité qui nous fait passer de Dusapin à Haendel et Monteverdi, de Lester Young à Eddie Louiss, de Leonard Cohen à Félix Leclerc et à Nina Simone/Jacques Brel. Pas mal, non ?