Au bonheur des ogres...Au début, j’ai dû m’habituer à l’image, très travaillée, irréelle par trop de fond verts, éclairée bizarrement, puis aux décors, tantôt vieillots dans la lignée de Delicatessen, tantôt modernes si bien que l’on a du mal à définir l’époque, en avance sur le temps du roman de Pennac, dans lequel il n’y avait ni ordinateurs, ni internet, ni clé usb, etc...
Je vais encore me répéter, mais il est difficile d’adapter un roman dont le personnage principal reste la langue. Celle de Pennac est particulière, reconnaissable entre mille, à la fois espiègle, douce, piquante, drôle, cynique, mélancolique, un vrai cocktail littéraire. Dans le film, ils ont essayé de restituer tout ça. Malheureusement, si l’on ne cherche que la langue, on ne la trouve pas.
Ensuite il y a le côté «tribu». Dans le roman, on est enrolé d’emblée dans cette drôle de famille, et l’on devient l’un des membres après quelques pages, tant cette tribu est fascinante. Dans le film, ça ressemble un peu à «Fais pas ci fais pas ça», et l’on regrette vraiment de ne pas trouver cette «folie».
Les comédiens s’en sortent bien, Raphael Personnaz et Bérénice Bejo font le job, sans plus, mais le font plutôt pas mal.
Pour terminer je dirai que c’est une comédie avec un bon rythme, une mise en scène intéressante et audacieuse, quelques bonnes idées, que le film s’améliore entre le début et la fin (mieux vaut cet ordre d’ailleurs), et que l’on pourrait le classer dans la catégorie «film mignon».