Avis : Poupoupidou - Page 8

Avec son univers particuliers et une vision franchement originale, Poupoupidou partait avec un avantage certain mais sa piètre mise en scène n'en fait qu'un téléfilm. Pourtant J.P. Rouvre est à l'aise et s'amuse en écrivain looser se prenant pour James Elroy, il aurait juste fallu un autre réalisateur. Dans le même registre s'il ne manque pas d'humour ou de loufoquerie, il manque de rythme et de folie pour dynamiser le tout.

Pas plus convaincu que cela par ce film qui aligne les lieux communs du genre. Sans même parler de la caricature à l'extrême de la Franche-Comté (dont je ne suis pas originaire), la démarche du film n'est pas très originale: un écrivain en panne (tiens donc...), une fille belle comme le jour et un peu perdue (tiens donc...), des potentats locaux avec leurs vices cachés (tiens donc...). Sincèrement, il n'y a rien que l'on ait déjà vu ailleurs et en mieux. Le casting ne rattrapera pas tout, même si le travail est solide il est sans éclat, à l'exception de la seule Sophie Quinton qui irradie sur l'écran. Regardable.

Original, c’est le premier adjectif qui me vient à l’esprit quand je repense à ce film. Ce polar ne ressemble vraiment pas à ce qu’on a l’habitude de voir. Mais je vais commencer par un bémol : Pour bien apprécier ce film, et pour prendre du plaisir à le voir, il faut connaître l’histoire de Marilyn. Sans un minimum de connaissance sur la star hollywoodienne, on passe à côté de beaucoup de choses (un exemple parmi d’autre, l’omniprésence du numéro 5) et au final, on passe surement à côté du film. L’histoire de Candice Lecoeur est une décalcomanie de la vie de Marilyn, mais à l’échelle de la toute petite ville de Mouthe et du Jura. Et c’est cette différence d’échelle qui rend son histoire drôle et touchante. Candice est née un 1er juin, après une enfance difficile, Candice va être découverte par un photographe, elle aura droit à sa photo nue sur fond rouge, elle épousera son Jo Di Maggio puis son Arthur Miller, elle non plus n’arrivera pas à être mère, fera une psychanalyse douloureuse… On se prend à attendre que débarque son JFK et son Bobby Kennedy et paf ! Ca ne loupe pas ! Sa mort sera mystérieuse et elle sera même, après sa mort, objet d’un culte marketing un peu ridicule. Celle qui à la fin de sa vie sera persuadée d’être la réincarnation de Marilyn aura, surement plus ou moins inconsciemment, reproduit la trame de la vie de Monroe. Tourné intégralement à Mouthe, petite bourgade de Jura qui est connue pour être la plus froide de France (je ne dirais surement pas petite bourgade où il fait bon vivre !) avec des acteurs épatants, ce film est très bon moment de cinéma. Jean-Paul Rouve est un acteur au potentiel énorme qu’on aurait grand tort de vouloir cantonner à des rôles de comédie et Sophie Quinton livre une performance tout à fait remarquable en Marylin jurassienne, très belle et très émouvante et au final très attachante. Quant à l’intrigue policière, elle progresse de façon assez limpide et pourrait même apporter une certaine lumière sur la mort de vraie Marilyn, qui sait ?

Mouthe, le nid de mythes, pourrait être le sous-titre du film. On y convoque Marylin et son pâle sosie, un auteur de polars à succès qui se prend pour Ellroy et bien sûr JFK, Bobby et Peter Lore. Sans parler de la référence à Fargo et à Twin Peaks. Tout cela fonctionne assez bien avec l'enquête sur la mort de Candice qui renvoie à (résout ?) celle de Marylin. Jean Paul Rouve est sans reproche. Les personnages secondaires jouent beaucoup dans la réussite du film. Ils sont tous des stéréotypes joués sans caricature. La mise en scène est également très honorable.

Une enquête sur la vie d'une starlette provincial retrouvée morte dans in no man's land.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Gérald Hustache-Mathieu désarçonne avec ce film référencé mais dans le bon sens du terme. Une ambiance décalée, entre humour et drame social sur une midinette seule et perdue au milieu d'un univers qui la ronge à petit feu. Autre bonne nouvelle Jean-Paul Rouve cabotine moins, ou alors c'est au service de son personnage. Quand à Sophie Quinton elle est parfaite. Une très bonne surprise.

Un bon film avec des acteurs excellents, Jean-Paul Rouve en tête. Le scénario est original et le suspense bien présent. Un peu d'humour saupoudre une histoire qui aurait été bien noire sans cela. La fin du film m'a un peu déçu par son côté un peu bâclé et flou. Remarque : la nudité exposée dans ce film n'est -- pour une fois -- pas celle à laquelle on est habitué...

Une enquête passionnante et très peu commune qui nous mène à Mouthe, village paumé et enneigé au beau milieu de la Franche-Comté.
Une photographie magnifique, une écriture rigoureuse sous forme de puzzle (retours en arrière, voix off, coupures instantanées), des acteurs inspirés (Jean-Paul Rouve est très surprenant) : le long métrage de Gérald Hustache-Mathieu est une belle surprise qui n'a malheureusement pas fait beaucoup de bruit dans nos salles obscures.
(Méfiez-vous des apparences : la bande annonce est assez trompeuse et nous donne une fausse idée du film.)
En revanche, malgré son format standard (1h30 environ), Poupoupidou n'évite pas toujours longueurs et séquences statiques. J'apporterai enfin une réserve sur la qualité des seconds rôles, franchement peu convaincants.
Mais ne faisons pas les difficiles pour un film qui a osé la carte de l'originalité, et qui surtout se bat, comme d'autres films, pour se faire une place parmi les comédies françaises merdiques qui s'enchainent sur nos écrans.

Ah, le Jura ! Je connais bien, sequestré que je fus régulièrement par ma famille qui m'obligea à passer d'interminables repas de Noël où l'on reste à table de midi à 20 h 00. Le Jura, on en parle beaucoup ici même si l'action se passe curieusement dans le Doubs, département connu pour être très froid. Cependant, c'est plutôt de la chaleur qui se dégage de ce petit film doux-amer qui sous ses faux airs de comédie anonyme cache en fait un polar très malin. Les thèmes abordés, comme la peur de la page blanche et celui de la starlette locale qui se sent trop à l'étroit dans se province, ne sont certes pas neufs mais maniés avec beaucoup d'habileté par le réalisateur. Jean-Paul Rouve, en Barton Fink burlesque et Sophie Quinton en Marilyn Monroe de seconde zone composent en outre de bien beaux caractères, Antoine Chappey apportant aussi sa pierre à l'édifice. "Poupoupidou" est ainsi une très belle surprise qui dégage beaucoup de fraîcheur et qui m'a réellement enthousiasmé. Sophie, troublez-moi ce soir...

De bons acteurs, Miss Marilyn et Jean Paul Rouve en tête, pour une petite histoire originale et plutôt bien dirigée.

Un polar désinvolte et humoristique dans les Franches-Montagnes hexagonales. Une intrigue dévoilée au compte goutte, maîtrisée et plutôt prenante. Des acteurs atypiques, une atmosphère décontractée à l'instar de l'enquêteur. Sans divulguer la chute, le mimétisme absolu de l'intéressée nous laisse sur notre faim. Il manque un appel d'air, une porte de sortie, une clé. On est trop proche de l'exercice de style. Dommage.

Avant toute chose, "Poupoupidou" est un film sur le rêve américain. A Mouthe, en Franche Comté profonde, des personnages fantasment sur des icônes d'outre-Atlantique pour s'extirper de leur médiocrité quotidienne : un écrivain de polars de gare cherche l'inspiration qui fera de lui l'égal de James Ellroy, une miss météo égérie du fromage local se prend pour Marylin Monroe et un gendarme du cru lit des livres sur le FBI et espère intégrer la police canadienne. Les clins d'oeil sont constants et ce qui est très astucieux, c'est que le film lui-même, comme ses personnages, se rêve polar à l'américaine sans en avoir jamais l'envergure. Par ses références évidentes à des chefs d'oeuvre comme "Fargo" et "The Big Leboswki", le réalisateur montre clairement ce vers quoi il tend et qu'il ne peut pas atteindre car, outre qu'il n'a pas le talent pur des Coen, la Franche Comté n'exercera jamais sur nous la fascination du Minnesota profond. On ne sait pas tellement pourquoi mais, question d'exotisme ou de snobisme, c'est comme ça. Cet aspect est intéressant mais il ne masque pas tout à fait que le film, même si c'est volontaire, manque effectivement d'envergure. L'argument n'est pas inintéressant et plusieurs scènes font sourire, souvent grâce à l'excellent Jean-Paul Rouve, mais le film avance sans rythme ni suspense. Le procédé narratif alterne la pseudo-enquête de l'écrivain (qui se limite à peu près à la lecture du journal intime de la victime) et des flashbacks un peu anarchiques et s'avère en définitive plutôt poussif.

Polar décalé a l'ambiance légèrement "Lynchienne" dont le scénario s'inspire avec originalité de la destinée tragique de Marilyn Monroe ,dommage que l’interprétation des comédiens qui traverse cette histoire ne soit pas toujours a la hauteur.Heureusement les 2 acteurs principaux rattrape en partie ce problème : au milieu de ce glacial no man's land ,l'excellent Rouve promène son air nonchalant et débonnaire enquêtant sur la mort du sosie d'une Marilyn de "supermarché" campé avec sensualité et sensibilité par la douce Sophie Quinton.Cette enquête manque un peu de peps ainsi que d'un brin d'humour supplémentaire mais l'on suit malgré tout sans déplaisir les aventures de cet écrivain s'improvisant inspecteur d'un jour.

J'y suis allé par hasard. Et comme on le dit, le hasard fait parfois bien les choses.
Ici, un film français, certe, mais qui arrive à nous emporter dans un monde original, entre humour et thriller.
Un scénario bien ficelé, une idée originale, un humour décalé et des acteurs qui rendent parfaitement crédible cette histoire. Bon mis à part quelques tout petits rôles : je pense au moment où David Rousseau demande à deux adolescentes où habitait Candice Lecoeur. La réponse "elle habitait dans l'ancienne biscuiterie, c'est par là bas" est je crois une des scènes les plus mal jouées dans un film professionnel.
Mais bon, on peut toujours prendre ce détail au second degré.
Donc un bon film, avec quelques détails un peu lourd "5" par exemple.
On rigole et on voyage, un film français qui nous emmène au delà des drames à la française que l'on voit habituellement.

Alors que son affiche et sa bande annonce laissaient craindre un (nouveau) film sur le milieu du show-bizness, ce à quoi nous assistons est en fait une comédie dramatique autour d'une enquête fort originale. Le but avoué de ce film est de ressembler à un film américain, et si il le réussit si bien, ce n'est pas uniquement grâce à ses personnages, l'une étant, bien malgré elle, un ersatz montagnard de Marilyn -en moins sexy-, et l'autre voulant devenir celui de James Ellroy, mais cette "américanisation" de l'œuvre est avant tout due à la musique et la mise en scène de Gérald Hustache-Mathieu étant pleins d'hommages (que ses détracteurs nommeront "copiages") aux génies d'outre atlantique dont principalement aux frères Coen avec ses grandes étendues rappelant celles de "Fargo", l'auteur dans un hôtel miteux comme "Barton Fink" ou bien encore la partie de bowling digne du "Big Lebwoski".

L'entame du film rend un hommage appuyé à Twin Peaks de David Lynch; la neige, le froid, l'isolement et surtout la pancarte de bienvenue rappellent la cité énigmatique du célèbre feuilleton. Enfant du pays, David Rousseau écrivain de polars en panne d’inspiration est de passage à Mouthe (surnommée la « petite Sibérie » depuis que la température y est tombée à -36,7°C en 1968) pour un héritage. La mort de Candice Lecoeur, petite vedette locale de la météo, réveille sa curiosité et son inspiration. A travers l’enquête que mène l’écrivain et qui le conduira comme souvent dans tel cas jusqu’aux édiles locales on découvre le destin tragique de cette jeune femme devenue suite à un heureux concours de circonstances la convoitise de toute la gent masculine du département. Posant nue pour des calendriers, elle confond son destin avec celui de Marilyn Monroe et fera tout pour jalonner sa vie des mêmes drames humains. C’est ce que finit par remarquer David Rousseau qut se sert de ce mimétisme pour résoudre le mystère de la mort de Candice. Il ne manquait plus au générique que « Candle in the wind » d’Elton John pour que le tableau soit parfait. Ce trait d’originalité osé par Gérald Hustache-Mathieu est porté avec conviction par la très émouvante Sophie Quinton qui parvient à instiller à son personnage la même fragilité que l’on ressentait en voyant l’actrice américaine sur l’écran. L’idée de mettre en image la dernière séance de photos où Marylin se love dans un foulard de soie orange constitue le tour de force du film et relève encore la performance de la jeune actrice. Dommage que l’intrigue soit trop convenue pour faire de ce film une réussite complète. De ce fait on dirait que Hustache-Matieu tout entier dévoué à son actrice a laissé un peu le pauvre Jean-Paul Rouve sur le bord de la route. Une occasion un peu ratée.