Avis : Présumé coupable - Page 9

Film d'horreur ?, film de science-fiction ? non, drame français du début des années 2000 tirée d'une histoire vraie. Avec dans le rôle du méchant affrontant un Torreton bouleversant, une justice française imbue et sourde, plongée dans sa logique(?) de fonctionnement. Pas un grand film mais un bel écrin pour rendre justice aux victimes innocentes, ce qu'une fiction par le prisme de l'émotion, permettra toujours mieux qu'un documentaire.

un film poignant, et difficile. un témoignage indispensable à voir absolument.

Ça fait froid dans le dos.

C'est le genre de film qui ne peut laisser insensible... On en éprouve même de la haine contre le juge, contre le procureur, contre le système judiciaire. Vraiment bien fait, vraiment bien joué... Vraiment très bien !

Inspiré du récit du calvaire d'Alain Marécaux, l'huissier emblématique de la terrible affaire d'Outreau, le film semble l'application stricte d'une conclusion déjà établie, d'où une tendance à la démonstration qui limite la capacité de réflexion personnelle du spectateur. Sur la sacro-sainte parole des enfants, les dysfonctionnements de l'institution judiciaire, la pression aveugle des médias, le lynchage des accusés , la prise en charge sociale ratée de leurs enfants (vraies victimes collatérales), sur tous ces problèmes, "Présumé coupable" ne donne que des clichés conventionnels. Interprétation convaincue de Philippe Torreton.

Et dire que le film relate une histoire vraie!!!!!!! Scénario bien ficelé, émotion bien téelle, Torreton exemplaire, réalisation propre et d'ailleurs peut-etre un peu trop....

Un peu trop axe sur une personne mais sinon pas grand chose a redire.Bons acteurs , simple , direct , efficace.

Ce film nous donne la version de l'huissier Alain Marécaux, telle qu'il la présente dans son livre. Il apparaît comme un plaidoyer en faveur de la victime d'une effroyable erreur judiciaire. Impossible donc de l'évaluer en fonction de de son rapport avec la réalité, mieux vaut le considérer comme un film de fiction. Sur ce plan, la découverte de l'autre face de la machine judiciaire par un homme qui la pratiquait jusqu'alors du côté le plus confortable est réussie. La plongée dans l'univers carcéral est terrifiante et réaliste. En revanche, on sent que le personnage ne s'intéresse qu'à son propre sort. Son effroyable mésaventure ne le conduit pas à s'interroger sur les souffrances de ses co-détenus. Il ne met en cause la machine à broyer les hommes que parce qu'elle s'en prend injustement à lui, "honnête citoyen". Son expérience ne l'amène pas à remettre en cause le système, et encore moins sa profession d'huissier, du moins on ne le sent jamais. Par ailleurs, on peut se demander si les longues scènes mélodramatiques, les lectures de lettres de la famille, les larmes des enfants etc apportent beaucoup. Davantage de sobriété aurait donné plus de force à ce film.

Bien sûr, quand il se passe quelque chose de pas ordinaire, il se trouve toujours un petit malin pour exploiter le filon. Ici, il s'agit des évènements d' Outreau, petit village du boulonnais, qui se serait bien passé de la publicité de "l'affaire" du même nom : l'Erreur ou plutôt les Erreurs judiciaires. Quant au petit malin, il s'agit de Vincent Garenq, réalisateur scénariste, qui a jusqu'alors porté trois films à l'écran.
Que l'on ne s'y trompe pas pourtant : ce film ne reconstitue pas le procès lui-même, mais celui de l'un des suspects, avec le plus de vérité possible, bien que le réalisateur se soit vu interdire d'utiliser les lieux où s'est réellement produit ce drame. Il faut rendre hommage à Philippe Torreton qui entre autres sacrifices, a perdu 27 kg pour rendre crédible la scène où il joue la grève de la faim qu'avait faite le réel accusé. Quelle conscience professionnelle ! Trop peut-être ? Ce film ne m'a en définitive guère passionné. Le film n'a pas suscité un raz de marrée de spectateurs puisqu'ils ne sont que 400 000 à avoir été le voir en salles...
willycopresto

Tout simplement bouleversant, incrédible, révoltant. Je suis sorti de la salle révolté, ému, dubitatif. Comment peut on prendre la vie d'un homme et par la même de ses enfants sur des dires de personnes horribles et si peu fiables. Comment peut on ne pas sanctionner les acteurs de cette horrible erreur judiciaire. Aprés omar m'a tuer et ce film la fiabilité de notre organe judiciaire a perdu en crédibilité et efficacité!.

Très fort. Filmé et joué avec beaucoup de finesse on plonge dans "la machine à broyer" et on s'y croit complètement. C'est révoltant et tant mieux si ce film nous rappelle cette lamentable histoire. On voudrait croire que la justice a changé mais l'immuabilité de la caste des fonctionnaires semble trop forte (pas de sanctions à ceux qui on fauté).

Immersif et "choquant" (au niveau erreur judiciaire) l acteur principal est troublant de similitude et realisme avc le vrai Courjeau

Cette sordide affaire remonte à plus de dix ans maintenant et je me suis rendu compte en visionnant ce film que j'en avais oublié les principaux noms, tel Alain Marécaux, Vincent Garenq nous rappelle à juste titre à un certain devoir de mémoire, pour que ceci ne se reproduise jamais et signe un véritable pamphlet en accusant sans vergogne les institutions judiciaires françaises ainsi que les médias ivres de sensationnel et en pointant du doigt un juge d'instruction plus que zélé, sans changer aucun nom. On est révolté de bout en bout devant tant d'injustice en suivant cet engrenage infernal avec à sa base une tarée de première qui a été pour on ne sait quelle raison prise au sérieux, elle et sa famille de menteurs, décadente et vile. C'est à hurler de honte et pourtant l'histoire on la connait mais le récit est tellement détaillé et les acteurs tellement concernés que ça prend une toute autre dimension, Philippe Torreton donne une véritable leçon d' acting en se fondant entièrement dans le rôle de Marécaux dont la vie a été ruinée par une justice qui au lieu de reconnaitre ses erreurs quand il était encore temps a persisté jusqu'à n'en plus pouvoir et même jusqu'au ridicule. Quand en conclusion, on nous remémore les peines infligées aux véritables responsables et notamment au juge Burgaud (une réprimande !), on en est que plus abasourdi. Ce film est une véritable claque et n'épargne personne, il est à voir absolument pour ne jamais oublier ...

Le titre n'aurait pas pu mieux être choisi je crois... On vit de tout près le calvaire d'Alain Marécaux, cet homme qui n'a pas eu droit à la présomption d’innocence. Et dire que même les dialogues (absolument terribles de cynisme par moments) sont authentiques... Tout ça donne une force incroyable au film : on est révolté de bout en bout. Des interrogatoires horriblement intrusifs de la police qui font perdre à cet homme toute dignité et toute intimité à la façon dont il est traité lors de sa mise en arrestation (tutoiement, bousculades, sarcasmes...) jusqu'à la froideur terrible du juge quant à la souffrance de Marécaux suite au décès de sa mère, on va d'outrage en outrage. Cette descente aux enfers est proprement hallucinante et l'ampleur de l'erreur est telle que se dire qu'il s'agit d'une histoire vraie dépasse l'entendement... La prestation de Torreton va crescendo (tout comme l'horreur que vit son personnage) : un peu flegmatique sur le départ, il est bouleversant à la fin (est-il besoin de souligner sa performance pour l'amaigrissement énorme qu'il s'est infligé ?). Le casting est très bon et a été choisi avec beaucoup d'intelligence : Wladimir Yordanoff est excellent en avocat indigné, et on n'aurait pas pu trouver plus crédible que Noémie Lvovsky pour jouer cette mère de famille qui voit sa vie brisée. Ce n'est pas un casting de jeunes premiers à jolis minois mais on a affaire à des gueules, pas des têtes d'ange mais des vrais acteurs. C'est exactement ce qu'il fallait pour donner au film sa dimension réaliste. Un film vraiment très impressionnant, un film coup de poing, qui bouleverse et ne peut pas laisser insensible...

Ce film est effrayant. Il tord le bide. Le récit prend le dessus sur la fiction. On ne peut qu'être accablé. La connerie de l'air moderne. N'ayant pas tous lu attentivement le dossier, je ne conclurais aucun commentaire hâtif. Juste un sentiment de révolte. Vincent Garenq, en choisissant un tel sujet, sait que son travail ne sera que peu évoqué, tant on pourra se prêter au jeu du triste sort de cette affaire épique. Mais moi je tiens à félicité haut et fort ce gars. Formidable ambianceur, il donne un vrai coup de poing dans la ruche. Format court, qui laisse des traces à la sortie. Utile et nécessaire, chapeau.