Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Myene
17 abonnés
373 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 30 juillet 2013
Eloge à la nostalgie: ne peut être enviable que ce qui est passé, on échappe à la démarche proustienne par un saut dans le fantastique on pouvait craindre le pire, on a Lachance de frôler la grâce de "la rose pourpre du Caire" .Conte esthétique et formel ou Paris est magnifié: mais on marche. les héros américains Parisiens adoptés sont certes justes des silhouettes mais" les Woodialeneries " sont plus supportables que dans d'autres films précédents le choix de l'acteur à la fois "ravi" de la crèche et sympathique y est pour beaucoup Très belles images ce qui n'est pas toujours le cas chez lui.
Un film à la folie douce tout à la fois charmant et grisant. Si la représentation des "Paris passés" semble clichée aux yeux de certains, cela est normal car cela reflète la vision fantasmée que s'en font des gens qui conçoivent chacune de ces périodes comme son âge d'or selon lui. Une comédie légère et subtile qui donne envie de flâner dans Paris.
Certes "Minuit à Paris" invoque une ville lumière lisse et glacée comme sur les cartes postales et par conséquent je conçois que l'utilisation des poncifs liés à un Paris romantique laisse imaginer un Woody "en roue libre". Pour ma part, je conçois seulement un Woody plus léger, conteur, et, l'ayant regardé comme une fable, je ne fus nullement écœuré par l'ambiance sucrée. Au contraire, j'ai passé un fort bon moment et adoré le concept du "syndrome de l'age d'or".
Sans doute sponsorisé par l’Office du Tourisme de Paris, le dernier film de Woody Allen accumule les pires clichés sur la capitale vue par les Américains en vacances qui limitent leur séjour à l’ouest de la Place de la Concorde et au nord de Saint-Germain. Le générique annonce la couleur avec cette succession de plans de cartes postales qui feraient fuir n’importe quel critique de cinéma s’il n’était pas signé Woody Allen. Quand le metteur en scène est à Londres, il réussit à faire « Match Point », « Scoop » et « Le Rêve de Cassandre », sans nous imposer des plans interminables sur Buckingham Palace ou Tower Bridge. Quand il est à Paris, il pose sa caméra sur un trépied devant la Tour Eiffel et il attend que ça se passe. Passé ces insupportables clichés d’un Paris aseptisé, on a droit à une histoire, qui, théoriquement, aurait pu devenir un conte sur fond de voyage dans le temps où les artistes qui ont marqué la vie de la capitale au cours du XXè siècle se croisent dans des troquets pittoresques. Mais on retombe dans des lieux communs d’un autre âge insupportables. Hélas, il s’agit plus pour Woody Allen de faire l’inventaire de personnages historiques souvent mal interprétés par des acteurs frôlant le ridicule que de réaliser une solide série de portraits. Owen Wilson jacasse à l’infini. Adrien Brody est pathétique. Le gag final de Gad Elmaleh est digne du Collaro Show. Léa Seydoux profite toujours aussi bien du carnet d’adresses familial. Carla Bruni fait pitié dans les trois scènes imposées par un cahier des charges incompréhensible. On ajoute un filtre jaunâtre à la couleur, histoire de dorer les décors et les comédiens et ça donne une série de poncifs ridicules sur une vie parisienne qui se limiterait à prendre un café sur une terrasse au soleil ou à faire les bouquinistes. Tout ça pour nous dire que finalement, nous sommes tous nostalgiques d’un passé idéalisé alors que notre époque présente est digne d’être vécue pleinement. C’est plat, sans inspiration et surtout, terriblement ennuyeux. Et pas particulièrement drôle. Mais Woody Allen a la carte et nous fait l’honneur de faire un film chez nous avec nos acteurs, donc la critique s’incline, s’enorgueillit de cet hommage et accepte tout et n’importe quoi.
Woody Allen signe une comédie pleine de charme et de nostalgie (et de clichés !) avec cette délicieuse histoire hors du temps, nourrie par le sentiment que c'était certainement mieux avant.
Un américain complètement "in love" de notre capitale, et son éloge en est bien plus honnête et sincère que nos films se déroulant dans cette même ville, c'est un comble ! Et c'est pourtant bien vrai. Pas le meilleur Woody mais quelle leçon pour nous.
Le réalisateur de Manhattan accomplit la parfaite osmose entre ses préoccupations existentielles habituelles – le scénariste peine à écrire son premier roman et passe pour un raté aux yeux de sa richissime et conservatrice belle-famille – et son goût connu pour l’art et les intellectuels. Le choix du retour en arrière est donc particulièrement judicieux quand on sait que les années 20 ont marqué l’apogée de Paris devenu le centre de gravité de toutes les expressions artistiques : littérature, peinture, sculpture, photographie, cinéma… Le film devient ainsi un jeu où on s’amuse de reconnaître une célébrité en guettant l’apparition de la prochaine. Cette reconstitution élégante et respectueuse des années fastes nous plonge dans le ravissement et le bonheur d’une aimable nostalgie. En effet, outre son plaisir évident à faire (re)vivre sous nos yeux ses maîtres et ses idoles, Woody Allen livre au passage une réflexion sur le temps et cette fâcheuse habitude, qui semble traverser les époques, de voir dans le passé une ère révolue, mais bénie et nettement moins ennuyeuse que celle dans laquelle on est obligés de vivre. C’est bien sûr ce que pense Gil Pender, trop content de fuir la vulgarité ostentatoire du vingt-et-unième siècle, mais c’est aussi l’opinion d’Adriana, l’égérie de Picasso après avoir été celle de Modigliani, qu’il rencontre au cours de ses « errances » nocturnes et qui, elle, ne rêve que de rejoindre la Belle époque trente ans plus tôt. La spirale ainsi amorcée pourrait bien ne jamais s’arrêter… Les derniers longs-métrages de Woody Allen avaient déçu dans la répétition des scénarios sans parler de l’aspect libidineux, ou tout au moins gentiment obsédé, qu’il développait sans vergogne, presque avec volupté. Une œuvre qui marquait le pas, un peu trop autocentrée sur des personnages par trop balisés et donc prévisibles. Dans Minuit à Paris, les lamentations, jérémiades, plaintes et interrogations sans fin sont moins présentes, laissant place au tourbillon des folles virées nocturnes et enchanteresses, rythmées par les airs de charleston et copieusement arrosées. L’ivresse est communicative parce qu’elle s’accompagne d’humour et d’intelligence. Le film est un conte et un bel hommage aux temps anciens où l’émergence d’une culture cosmopolite et pluridisciplinaire le disputait à une existence de bohème et de fêtes incessantes. Woody Allen nous communique son attrait évident et irrésistible pour Paris qu’il filme merveilleusement sous les réverbères et sous la pluie.
Woody nous dévoile son Paris fantasmé, son Paris des années 20 et nous rappelle qu'il vaut mieux vivre dans le présent plutôt que de se réfugier dans le passé. Le bon vieux coup du "C'était mieux avant !" façon Allen ! Dédicace à l'artiste Cole Porter que je viens de découvrir grâce à Woody !