The Housemaid : les secrets du tournage

The Housemaid d'Im Sang-soo est le remake contemporain du film de 1960 Hanyo de Ki-young Kim. Le réalisateur Im Sang-soo précise que ce dernier est devenu légendaire en Corée du Sud : "Il appartient à l'Histoire, et à l'histoire de chaque spectateur sud-coréen".

Le long métrage The Housemaid d'Im Sang-soo a fait partie de la sélection officielle du 63e Festival de Cannes, en compétition pour la Palme d'or.

Alors qu'un scénario était déjà prêt, le réalisateur Im Sang-soo a décidé de réécrire entièrement le scénario de The Housemaid afin d'en être pleinement l'auteur et de ne pas l'aborder comme une simple commande: "Cela m'a d'ailleurs valu une petite polémique nationale, vu que la scénariste dont le travail n'a pas été utilisé est très renommée dans mon pays", avoue-t-il.

L'enjeu du film The Housemaid a été pour son réalisateur de décrire la vie des personnes puissantes de Corée en 2010 et d'étudier cette classe dirigeante qui vit en permanence dans une cage dorée isolée du reste de la société. "Je comprends que le film puisse donner l'impression d'être un exercice de style baroque et extravagant", explique Im Sang-soo, "mais la réalité est que je suis obligé d'en passer par là pour décrire ces gens de manière réaliste".

Dans ses films, le réalisateur Im Sang-soo présente souvent des hommes très violents avec les femmes. Il explique que les hommes japonais comme coréens souffrent d'un complexe d'infériorité. Cela remonte aux échecs face à l'Occident durant le XXème siècle, notamment lors de la Seconde Guerre mondiale et de la décolonisation. Nourris de ces humiliations, ils sont obligés de tenir le rôle de patriarche, alors que les femmes n'ont pas le même rapport avec les notions de "victoire" ou de "défaite": "Il est grand temps pour les Japonais, les Coréens, les Chinois ou les Arabes de se débarrasser de ces complexes", conclut-il.