Tout juste un an après avoir été auréolé de l'oscar du meilleur réalisateur pour "Birdman", Alejandro González Iñárritu récidive en s'intéressant cette fois-ci au western froid teinté d'aventure. Avec son tournage laborieux lié au perfectionnisme du réalisateur, et qui s'étala su près de 9 mois au lieu de 80 jours, "The Revenant" est une claque visuelle qui confirme le génie de son réalisateur. Le film raconte l'histoire d'un trappeur, qui, après avoir été laissé pour mort par un ex-compagnon d'armes, n'aura pour seul objectif que de retrouver ce dernier afin de se venger. Cette histoire, en apparence banale et anecdotique, sera pourtant le meilleur prétexte pour mettre en image un survival dont la mise en scène, grandiloquente au possible, s'avère être porteuse d'une ambition démesurée. Adapté du roman de Michael Punke, et narrant les exploits du trappeur Hugh Glass, "The Revenant" est une véritable prouesse technique à la réalisation parfaite. L'intrigue minimaliste, et aux dialogues assez rares, permet donc d'accentuer le sentiment de solitude du protagoniste et de rendre le périple plus épique. Nous avons donc droit à un duel d'acteurs au sommet, entre un Léonardo DiCaprio dont le talent et l'engagement sont à saluer, et un Tom Hardy fort convaincant en tant que crapule inhumaine. La photographie est hallucinante, la nature n'a jamais été aussi bien filmée et la mise en scène est bluffante. L'impression de réalisme est incroyable et on se demande comment certaines scènes ont pu être filmées. Tourné intégralement à la lumière du jour, rien que ça, les paysages enneigés, la nature hostile, le froid et l'immensité du Dakota du Sud sont admirablement bien rendus. Agrémenté de scènes de batailles impressionnantes, et notamment lors de la scène d'ouverture, terrain d'affrontement entre les Indiens et les Trappeurs, "The Revenant" est donc un film à la classe visuelle inégalée. Les prises de vue, les travellings avec la camera, le jeu des acteurs, la photographie, la bande sonore et même les plans séquences sont orchestrés d'une main de maître. La lâcheté humaine est mise en avant à travers des relations basées sur des conflits d'intérêts et sur la nécessité de survivre dans un environnement hostile. Cru, brutal, glacial et sublime, "The Revenant" est sans aucun doute le meilleur film d'Iñárritu,en lice pour décrocher une pluie de récompenses.