The Artist, ou comment un pari risqué se retrouve gagnant de 5 oscars. Tout commence sur le tournage des OSS 117 quand le réalisateur Michel Hazanavicius, metteur en scène de talent, à l’idée d’un film muet et en noir et blanc. Il propose le premier rôle à Jean Dujardin, déjà vedette de ses deux films OSS, qui accepte après avoir refusé plusieurs fois. L’arrivé du producteur Thomas Langmann débloque la situation, et l’idée d’Hazanavicius se concrétise. Le pitch choisi est celui-ci : une star du cinéma muet, George Valentin (Jean Dujardin) qui rencontre une jeune femme, Peppy Miller (Bérénice Bejo), ne va pas survivre à la transition vers le cinéma parlant. Peppy, elle, encore inconnu, va voir sa carrière explosé grâce à cette nouveauté qui révolutionne le cinéma. C’est une énorme réussite, le pari était risqué mais a abouti à un grand film et un énorme succès international, plaisant au public comme à la presse. J’ai été conquis par la performance d’acteur de Bérénice Bejo et Jean Dujardin, ils nous prouvent une nouvelle fois après « OSS 117 : Le Caire nid d’espions » qu’ils ont une complicité et un talent indéniable. La danse finale est d’ailleurs superbement réussie et atteste de la volonté du duo à se conforter dans la lignée des grands acteurs d’époque. Michel Hazanavicius connait les codes du film muet, et son inspiration et ses références des grands films en noir et blanc se ressentent. Aussi, le travail du directeur de la photographie est réussi et prend une importance capitale car ici la couleur importe peu bien-sûr, le travail étant conséquent sur les jeux d’ombres qui peuvent à eux seul illustrer de manière symbolique une situation. La bande originale accompagne parfaitement à chaque instant nos personnages, car à défaut de ne pas les entendre parler, ils nous transportent avec leur jeu et grâce à la musique. Ainsi, avec The Artist, on revient aux fondamentaux du cinéma avec une histoire sincère et des personnages attachants. Ce qui fait la force du métrage, et ce qui faisait la force des films muets en générales, c’était l’absence de paroles. En effet on trouvait d’autres moyens (mise en scène, lumière, cadrage…) pour transmettre une information ou des sentiments, et le rendu n’en était que plus fort. The Artist a réussi à faire tout ça dans une époque où chaque personnage de film à le droit à la parole, donc je dis chapeau l’artiste.