Derniers Avis : Killer Joe - Page 3

Après le génial « Bug », William Friedkin porte à l’écran la première pièce de Tracy Letts, « Killer Joe ». Ecrite quand il avait vingt huit ans, le dramaturge se met au scénario près de vingt ans plus tard pour un vieux monsieur de soixante dix sept ans. Mais le cinéaste prouve qu’il est loin d’être amorti, tellement ce sommet de mauvais goût érotico-gore-abject fait preuve d’une énergie constante. Dans la description peu reluisante des Smith, un couple de parents composé du père alcoolique démissionnaire et de la mère, roulure crapuleuse, grandissent deux rejetons, le frère ainé drogué-dealer-joueur légèrement incestueux et la petite dernière, encore mineure, que le reste de la famille n’hésite guère à prostituer. Arrive un sheriff qui améliore l’ordinaire en exécutant des contrats, au propre comme au figuré, qui se fera payer en nature par la gamine peu farouche. Curieusement ce couple né de la perversion pédophilique et de l’absence de moralité va chercher une rédemption morale dans l’amour. Plus tordu ça semble difficile. Et pourtant la trajectoire finale de ce couple de circonstances délivre à la fois un message d’espoir et de morale à sa façon, et au delà du bien et du mal, la scène du pilon est un juste châtiment qui clos la dérive infernale de cette mère dénaturée. Matthew McConaughey, tout juste ressortit avec “La défense Lincoln� d’un purgatoire de six années, est prodigieux de force, et de finesse. Emile Hirsch, Juno Temple et surtout Gina Gherson lui donnent la réplique. Cette dernière, d’entrée offre son sexe aux regards un peu hagard de son fils, comme si c’était là que le mal avait pris sa source. Mais lentement c’est tout le processus trash de cette Amérique profonde des états du sud que met en lumière la mise en scène de Friedkin. Souvent brillante, toujours aiguisée comme un rasoir, elle nous emmène tout au long d’une comédie cynique qui fait grincer des dents. Sans jamais se prononcer, le réalisateur laisse le choix au spectateur de prendre parti pour imaginer la suite après la scène finale, juste après la bénédiction du repas, prononcée par Killer Joe. Un grand coup de pied aux fesses de la bienséance et de la morale puritaine qui l’accompagne, réalisé par un jeune homme de soixante dix sept ans.

Un excellent thriller très sympa à regarder, les acteurs jouent leurs rôles à merveille, Matthew McConaughey n'est plus à prouver mais mention spéciale à Juno Temple. spoiler: On a même droit à une fin presque à la Tarantino
, par contre certaines scènes sont très crues.

Du grand, du très grand Friedkin. Et à son âge, être toujours dans le coup, respect. Killer Joe est un diamant noir. Noir, pervers, barbare. Si parfois la tension, ici ou là, peut se relâcher, honnêtement, j'ai été en apnée quasiment tout au long ! Il n'y a aucune indulgence à avoir pour eux. Ce n'est même pas une famille d'américains moyens. Ni même des fripouilles. Juste des gens à l'intelligence limitée, sans foi ni loi, qui discutent du meurtre de leur mère ou de leur ex-femme comme si c'étaient les dernières prévisions météo ! Il n'y a que la petite dernière, blonde, pure, gentille comme un cœur qui surnage. Et Friedkin va prendre un plaisir sadique à la jeter dans les griffes du fameux Killer Joe. Devant une telle clique, je n'avais qu'une hâte : qu'ils reçoivent tous la monnaie de leur pièce. Et ils ne seront pas déçus. Leur châtiment sera à la hauteur de l'amour que leur porte Friedkin. Certains accès de violence aussi bien physique que psychologique sont à la limite du supportable. La dernière fois que ça m'avait fait cet effet-là, c'était peut-être pour Irréversible de Gaspar Noé. Non, Friedkin n'a pas perdu la main. Et il est toujours aussi acéré quand il s'agit de débusquer, la main dans le pantalon, le mal tapi dans chacun de nous.

Les personnages sont excellents McCo comme d'habiture irréprochable... Le scénar est au top malheureusement je trouve que la sauce ne prends pas toujours et je suis resté sur ma fin.
Sans doute un peu décu qu'un film avec un si gros potentiels est été au 1/3 gaché par un manque de créativité de la part du réal.
Mais ca ne laisse tres largement regardé avec des scènes qui restent en mémoires...

Vénéré pour son Exorciste, adulé après French connection, William Friedkin n’a pourtant pas toujours fait consensus dans sa carrière. Pour preuve, son dernier en date, le peu amène Killer Joe, recevra lui comme d’autres un accueil mitigé en salles. On peut le comprendre. Tour à tour lent, violent, touchant puis cynique, il est avant tout extrêmement cru. Nous voilà plongés dans un décor aride, désert, où se côtoient les rustres, les simples, les tristes, couguars et ratés, un monde de cowboys rednecks solitaires où la clémence n’existe pas, où chacun cache sa noirceur sous la gouaille, les rires, derrière les silences, où les mieux lotis sont les plus coriaces, les plus insensibles et les fous furieux. Issu d’une pièce de théâtre, le film compose avec peu de personnages, certains juste évoqués, d’autres dont on découvre le caractère à mesure que la bobine avance, quand l’impasse se rend de plus en plus nette à ceux qui la nient, ceux qui renient, ceux qui se perdent et ceux qui s’assument. La question n’est plus de savoir qui s’en sortira, mais jusqu’où chacun ira. Les acteurs sont époustouflants, Matthew McConaughey en tête, mais le parti pris cruel et froid rebutera les âmes douces et autres adeptes de spectaculaire. Vous voilà prévenus.

Ce film sorti en 2012 est passé inaperçu, en raison du contenu sensible à destination d’un public adulte, tout est très vilain telle dépeinte par la mise en scène dans ce drame des American country’s où vit des paumés désargentés se mêlant drogues, alcool, filles qui se trimbalent nénés et poils à l’air. L’ambiance est moche, crade, en bref, des caricatures qui se rajoute à l’intrigue mal ficelé d’arnaque à l’assurance vie comme motif d’assassinat, quelque chose d’encore pas beau à voir avec ce cow-boy stylé au double sale job, policier et tueur professionnel appâté par le gain facile. De la négation dans son état psychologique, un désœuvré et pervers sadique dépucelant une vierge, la scène choc dé gustatif ne m’a dégoûté pour le moins, on se retient d’en rire dans cette sombre histoire glauque.

Killer Joe – William Friedkin, 2012 – 4,5/5

Friedkin, ce vieux keupon. Au fin fond de l’Amérique, une famille de losers organise un meurtre et fond appel à un pro. Ça dégénère et pas qu’un peu. Friedkin nous emmène quelque part entre les Coen et Tarantino. Matthew McConaughey est à tomber par terre de perversion ambivalente. Les autres personnages principaux sont des crétins congénitaux aussi désespérants que jubilatoires. Le pire dans tout ça, c’est qu’on ne souhaite le bonheur de personne et plus ils souffrent, plus on kiffe. A part peut-être la fragile et cheloue Juno Temple, poupée érotique pas très nette. La mécanique est bien huilée et on se prend ce film en pleine poire sans avoir rien vu venir. A déconseiller fortement aux âmes sensibles mais pour les autres, ceux qui n’ont pas peur du côté obscur, foncez !

Que dire de Killer Joe...
Ce film pose dés le début un climat malsain, dés les 1ères minutes on a le droit à de la nudité absolument pas dissimulée et totalement naturelle aux yeux du personnage concerné, à des insultes qui fusent de partout et on réalise déjà que cette famille n'est pas nette du tout...
Puis on découvre l'intrigue, le personnage principal doit rembourser une somme qu'il n'a pas, il va faire appelle à un tueur professionnel pour abattre quelqu'un afin de toucher son assurance vie. Sauf que ce quelqu'un c'est sa mère...
Ce film est taré, complètement malsain, cachez les enfants ! Les personnages sont tous aussi fous les uns que les autres, la tension est constante, la morale est totalement absente et la violence à la fois physique mais aussi psychologique ! Le gros point fort de ce film est pour moi le calme légendaire et l'apparence innocente de Dottie qui font d'autant plus ressortir la violence de ce film, ce personnage apporte le souffle nécessaire à un film sans aucune limite.
Si vous vous attendez à un simple policier comme les autres passez votre chemin. Cependant si vous êtes prêt à laisser votre morale de coté et que vous vous plongez dedans, vous passerez un bon moment de cinéma !

Évidemment un film à ne pas mettre devant tous les yeux tant on y pousse l'abject, le glauque, le pervers, la violence physique et sociale, le sexe, la misère intellectuelle et financière et l'immoralité de façon générale. Avec ces ingrédients, en immersion dans une famille tuyaux de poêle, ce film est un véritable régal, un petit bijou à savourer avec délectation, sans tabous, deshinibé, brut de décoffrage, avec des scènes quasi culte et en final en feu d'artifice. Matthew Mcconaughey y incarne un personnage grandiose avec un talent et un lâcher prise total et Juno Temple est une sublime, naïve et dénudée victime d'une famille complètement déjantée qui fait appel à un flic le jour, tueur à gage la nuit, pour tuer la mère et épouse qui a contracté une juteuse assurance vie, laissant au passage à Killer Joe, la jeune, belle et sexy Juno Temple comme caution et esclave sexuelle. Montée en violence et perversité progressive, avec beaucoup d'humour, dans l'esprit Tarantino ou Rodriguez, en poussant même le bouchon plus loin. La scène de repas vers la fin et la Bénédicite est une pure merveille d'humour noir décalé. Un film déjà quasi culte pour personnes averties qui en valent largement deux.

Un humour à froid dévastateur fait de Killer Joe un film de genre modèle. Matthew McConaughey alias le beau gosse un peu lisse de l'époque, en grand méchant, c'est une idée fabuleuse, qu'on rapprochera du choix de Henry Fonda dans Il était une fois dans l'ouest dans la liste des contre-emplois mythiques.
Si tout l'ensemble est glauque et crasseux, on notera l'excellent rôle de Juno Temple époustouflante en jeune restée innocente malgré tout ce qui l'entoure, qui donne à l'ensemble un faux air de conte de fée sordide.
En clair, sous ses dehors qui ne payent pas de mine, Killer Joe est un grand film.

Film très puissant, surprenant et intéressant mais, violent et assez malsain.
Ça va plaire à certain, et je le comprend, mais personnellement je n'ai pas accroché, en partie parce que je n'ai pas réussi à comprendre le propos du film et que j'ai été mal à l'aise après le visionnage.

Série B qui dépasse son statut grâce aux séquences coups de poing (au propre comme au figuré) et au jeu fantastique de Matthew McConaughey, à la fois charmeur, doucereux, puis venimeux et mortel comme un crotale. Tous les autres acteurs sont tous parfaits dans leur rôle respectif; On sent que le réalisateur éprouve un grand plaisir à dézinguer cette petite famille unie et à exacerber la violence américaine ! Un bon rythme, une histoire un peu déjantée, une violence très réaliste et illustratrice de notre monde de méchants cupides. Un très bon polar noir, très noir, mais qui ne se prend pas sérieux.

Friedkin, étant un maître du paranormal et de l’horreur, se tourne avec Killer joe, son meilleur film, vers un côté plus policier et un genre plus thriller.
Néanmoins, il conserve ses thématiques favorites, telles que l’injustice, ou encore le divorce et l’humour très très noir.
Un dénouement excellent et tant particulier que marquant. Une scène déjà culte, celle du nugget, qui est à mourir de rire, même si certains ne la supporteront pas.
McConaughey se révèle dans ce film, avant de jouer dans des blockbusters, et des œuvres oscarisés.
Très bons dialogues, et mise en scène.
La scène du nugget est incroyable. Je le déconseille aux moins de 16 ans. 4/5

Une certaine curiosité était présente pour visionner Killer Joe. Tout d'abord, la présence du talentueux Matthew McConaughey, l'idée du scénario totalement tordue et osée et sa classification élevée dans plusieurs pays dont des images perturbantes contenants des scènes de violence et de sexualité... Killer Joe est une adaptation de la pièce homonyme du dramaturge Tracy Letts. Le film est particulier, malsain et souvent choquant ! Des critiques assez partagées face à une ancienne polémique de la scène du pilon de poulet, assez dérangeante. On retrouve une atmosphère très noire ressemblant à un Paperboy de Lee Daniels. Le vétéran Friedkin n'épargne personne dans Killer Joe puisque spoiler: ces personnages ne se font jamais de cadeaux !
Il y a bien de l'humour sordide qui nous arrache quelques sourires faciles. La trame sonore est absente, pas marquante du tout mais la mise en scène s'avère compétente. Tous ces personnages sont barrés : spoiler: le tueur sûr de lui, le fils endetté, la fille vierge et fragile, le père bête au possible, la belle-mère culottée...
A vrai dire, la violence spoiler: apparaît que dans trois passages - une, quand le fils prend un sale quart d'heure face à deux motards et les deux dernières, avec le pilon de poulet et la transformation d'une véritable boucherie quand tout le monde est réuni pendant le dîner -
le moins de 16 ans est justifié ! Le sang est inouï, une finale dont on se souviendra très longtemps ! Mais, il y a bien une séquence dont laquelle elle s'avère inexplicable spoiler: - la gamine n'a que 12 ans et a des rapports sexuels avec le Killer Joe ? - peu probable alors que l'actrice avait 23 ans à l'époque...
D'ailleurs cette actrice : Juno Temple joue très bien la fille influençable ! Emile Hirsch, vu dans Lone Survivor de Peter Berg est très étonnant dans son rôle. On a pas l'habitude de voir Thomas Haden Church dans une prestation comme celle-ci, c'est un véritable beauf, idiot de service ! Il en devient amusant de le voir à l'oeuvre. Mais celui qui se distingue est bel et bien Mathhew McConaughey !! Il est (comme à son habitude) convaincant et charismatique. Il nous étonnera toujours ! Somme toute, Killer Joe est clairement un thriller imprévisible, inquiétant, voir excessif de Friedkin. A découvrir au moins une fois...

L'une de mes (nombreuses) théories sur la cinéphilie, c'est qu'il existe des moyens scientifiques de déterminer si quelqu'un est un vrai cinéphile ou simplement un amateur, comme par exemple de voir ses réactions aux derniers films de Brian De Palma... ou, sans doute encore plus décisif, son enthousiasme (ou absence de...) devant un film de Friedkin, quand même l'un des réalisateurs les plus splendidement déviants que Hollywood nous ait jamais donnés. "Killer Joe" cumule a priori toutes les tares qui font qu'on hait un film : un scénario prévisible d'arnaque parmi des attardés mentaux caricaturaux - disons la veine la plus critiquable des Frères Coen -, de longues scènes de "théâtre filmé" qui trahissent l'origine du scénario, des acteurs en roue libre qui sont plus dans l'excès que dans la maîtrise, et, pire encore sans doute, des provocations en tout genre dignes d'une série Z (pédophilie, gore, vomis, etc. etc.). Mais comme on est chez Friedkin, tout cela fonctionne en dépit du bon sens, et atteint même lors d'un finale hallucinant une puissance quasi métaphysique, qui fera se lever de son siège le "véritable cinéphile", enthousiasmé par les sensations extrêmes que ce p... de film génère en lui. Tressons néanmoins aussi des lauriers à Matthew McConaughey, encore une fois éblouissant en psychopathe complètement dans la maîtrise et la pondération : il est pour beaucoup dans la belle réussite qu'est ce "Killer Joe" aussi jouissif que profondément dérangeant (la scène de la fellation sur une cuisse de poulet KFC mérite de rester dans les annales !). Friedkin avait 78 ans quand il réalisait ce film peu ordinaire, souhaitons-lui la même longévité que Manoel de Olivieira !