Est-il encore possible de réduire les limites du cinéma à ce point ? C'est bien simple : Territoires, le dernier machin trash réalisé par un français en mal de paires de claques est ce qui se fait de plus nullissime dans le genre. C'est à se demander s'il n'a pas tenté de nous pondre le pire survival de tous les temps, le gus ! Rien n'est à sauver dans cette chose autosuffisante fleurant bon l'antipathie et l'irrespect pour le spectateur : mal filmé, mal joué, mal écrit, mal monté, mal éclairé, et j'en passe... Même dans ses moments les moins mauvais Territoires ressemble à un essai scolaire affligeant de maladresse et de lourdeur. Aucune science du cadrage, le type se contentant de bouger sa caméra pour faire illusion de technicien ; musique risible, d'une pauvreté consternante, soulignant, surlignant et raturant et re-soulignant le suspense présupposé ; sujet racoleur susceptible de choquer le bourgeois, complaisant et surtout très creux : et vas-y que je t'enferme cinq adolescents dans une cage, et vas-y que je te plante deux poulagas fachos de tout poil, et vas-y que je t'assomme d'un vieux discours sur la violence rurale déjà vu et entendu des centaines de fois dans des centaines d'autres films 100% meilleurs que ce vomi filmique... Personnages vides, limités à une ou deux caractéristiques, histoire de nous montrer que le gus a déjà tenu un stylo au moins une fois dans sa vie et qu'il est capable de raconter quelque chose d'intéressant. Ben voyons ! Le problème, c'est que l'on se fout royalement de ce qui va lui arriver à cette bande d'ados improbable, tant le rendu final approche le zéro absolu en matière d'écriture. Aucun style, champ-contrechamp, image crade, violence ridicule, ni choquante, ni dérangeante, pas même graphique. La pellicule défile, sans broncher. Nous si. Car il faudrait quand même s'impliquer un minimum quand on décide de réaliser un film, le gus ! Absolument mauvais.