Derniers Avis : Shadow Dancer - Page 10

James Marsh, qui avait déjà réalisé le deuxième volet de la trilogie "Red Riding", s'approprie ici un sujet vu sous beaucoup d'angles : le conflit entre l'Angleterre et l'IRA. Mais ici le conflit est vu est travers les yeux et le parcours de Colette, dont la seule faute est d'être née dans une famille de fervents activistes ce qui lui vaut d'être capturé par le MI5 et de servir d'agent double, attirant sur elle la suspicion. La mise en scène est froide mais correspond au sujet, de même que la lenteur volontaire qui apporte un rythme au film plus qu'il ne l'alourdit. Et en partant d'une histoire à priori simple, Marsh filme sous un nouveau jour un conflit qui a marqué à jamais un pays, ayant l'intelligence de confier le rôle principal à l'épatante Andrea Riseborough et de laisser le toujours aussi bon Clive Owen un peu en retrait comme son rôle l'exige. Froid et déprimant mais vraiment bien mené.

Un film oubliable même s'il permet de saisir la complexité et la profondeur du drame nord-irlandais. Un peu moins de cynisme aurait été le bienvenu.

"Shadow Dancer" a le mérite de s'attarder non pas sur le conflit nord-irlandais ou sur l'IRA mais plutôt sur les conséquences et victimes collatérales, un angle intéressant et peu exploré malgré la multitude de films traitants de cette période. S'ouvrant sur un attentat à la bombe coûtant la vie à un petit garçon, James Marsh nous présente d'emblée l'événement fondateur qui dictera sa conduite future à Colette (Andrea Riseborough), sœur de la victime qui s'engagera dans l'IRA avec ses deux frères. Et comme ce premier attentat resté hors-champ et vécu entièrement de l'intérieur de la maison familiale, toute action sera banni du film (la bombe déposée dans le métro par Colette ne se déclenchera pas) pour se concentrer non sur les actes en eux-mêmes mais sur l'environnement familial qu'ils mettent à mal. Prometteur certes, sans compter que Marsh a le mérite de se tenir à ses choix du début à la fin. Pourtant, l'ensemble reste bien trop terne, la faute à des personnages à peine esquissés et sans véritable personnalité, à l'exception de Colette le personnage principal. C'est déjà ça.

Voilà un film qui m'a à la fois séduit et déplu.



Au rayon des +, une immersion dans le Belfast des années 90 comme on en a rarement vu, bien que le sujet de l'IRA soit courant dans le cinéma britannique. Ici, le confinement des corps et des esprits est très bien montré, avec des nuances qui font vraiment ressentir la tension générale existant alors. Une mise en scène irréprochable, des seconds rôles impeccables, un scénario intéressant (sauf la fin, j'y reviendrai).



Au rayon des -, un début un peu poussif, une interprétation des deux personnages principaux exagérement atone, et surtout une fin dans le style "je vais vous surprendre .... la suite ici : http://0z.fr/6-3nQ

bien aimé l'histoire (très crédible et pour cause...) l'ambiance maussade et grisâtre des décors comme de lIrlande du côté de Belfast (à cause de la guerre bien sûr et du climat) et le jeu , subtil, tout en retenue de Clive Owen, la présence d'Andréa Riseborough et la "crédibilité" des autres acteurs;malgré quelques longueurs on passe un bon moment.

Trop scénarisé comme le sont souvent les films britanniques, alourdi par un prologue un peu schématique et accompagné d'une musique encombrante, surlignant ce qu'on aimerait simplement ressentir, "Shadow Dancer" finit par séduire grâce à ses deux héros solitaires et renfrognés, aussi piégés l'un que l'autre dans un conflit et des machinations qui les dépassent, par le fait même qu'ils choisissent de se laisser guider par leurs sentiments.

Une fois n'est pas coutume, voilà un bon thriller d'espionnage (La Taupe l'an passé était d'un ennui sans nom). Classique, mais très bien fait. James Marsh (The King) met en scène ce scénario de Tom Bradby (tiré de son propre roman) avec une belle maîtrise et une certaine élégance. Il arrive à imposer une atmosphère étouffante et tendue d'un bout à l'autre du film, ainsi qu'un vrai suspens couronné d'un coup de théâtre...
La suite sur : http://lecinedefred2.over-blog.fr/article-shadow-dancer-115104289.html

La mise en exergue d'un détail du sujet, une réalisation pénible et embrouillée... Même s'il reste encore bon nombre de choses à dire sur l'IRA et le terrorisme en général, ce film ne nous dévoile aucun aspect fondamental de plus et l'intrigue comme le rythme manque sérieusement d'énergie...
Dommage!

Qui manipule qui ? Cette immersion dans le Belfast de l'action patriotique et clandestine des années 90, quand l'IRA était encore très combative en Ulster et même sur le sol britannique, tient plus du documentaire que du "thriller" promis (le réalisateur est d'ailleurs documentariste de formation). C'est très lent, très épuré, gris monochrome (la seule touche de couleur est l'imper rouge de l'héroïne) passablement plombant et souvent franchement ennuyeux. C'est formellement soigné, mais la trame dramatique est emberlificotée à l'excès, et les longueurs succèdent aux longueurs. Clive Owen en agent du MI5 ne brille pas. Les "locaux" et leur terrible accent sont bien meilleurs, mais c'est Andrea Riseborough ("Collette", la seule fille de la fratrie McVeigh, qui a rejoint ses deux aînés dans la lutte armée en hommage au petit Sean, mort à sa place durant le prologue), Anglaise plus vraie que nature en Irlandaise, qui fait l'attrait principal de ce long pensum plus militant que captivant.

Sur fond de conflit anglo-irlandais, James Marsh propose un film d'atmosphère, plutôt muet et particulièrement tendu. Suspicion et faux-semblants sont les mots d'ordres de ce thriller politique, à la croisée du film d'espionnage . Malgré l'authenticité de son propos, "Shadow Dancer" souffre d'un manque de rythme et n'offre à ses personnages que peu de psychologie.

Une intéressante mise en image des rapports entre les services secrets britanniques et l'IRA. James Marsh adopte une esthétique intimiste et épurée, donnant à son film quelque chose d'éthérée dissimulée derrière une peinture sociale très réaliste. L'histoire est prenante, on s'attend à une catastrophe à chaque rencontre, chaque montée en voiture, chaque passage de porte...Pour ma part, j'ai surtout découvert une superbe actrice en Andrea Riseborough. A voir.

Couronné au Festival de Dinard ce film séduisait avant que petit à petit les opinions divergent pour finir par être un film moyen... Adapté du roman éponyme de Tom Bradby (co-scénariste également), le film a une base solide puisque l'auteur est le co-scénariste et qu'il a écrit ce roman alors qu'il était correspondant de guerre. Le réalisateur James Marsh est connu pour "Red Riding trilogy" et pour ses documentaire... Le film part donc sur un réalisme certain. Une très bonne chose pour ce thriller qui évite l'épate, la mise en scène est sobre mais toujours au plus près de ses personnages. L'atmosphère tendue est bien rendue, on est plongé dans l'intimité de ce conflit nord-irlandais à la manière d'un "The boxer" (1997 de Jim Sheridan) avec une tension néanmoins un peu moins forte. On suit le film par le biais du personnage de Andrea Riseborough (la plus belle révélation du cinéma britannique de ces dernières années), qui entre traitrise et lacheté elle se bat avec l'ambiguité de sa situation. La force du film réside dans le fait que très vite on constate que les autres personnages sont tout aussi perdu ; par la difficulté des choix à faire, par leur relation avec la hiérarchie ou leur proche,... Au final personne ne semble entièrement libre, les faux-semblants sont la base du quotidien. Les choix sont toujours plus ou moins aléatoires, les protagonistes en font sans être certains, presque sans savoir si les conséquences ne seront pas pire... C'est justement sur ces méandres émotionnels que James Marsh réussi son film. Le suspense de l'intrigue devient secondaire pour qu'on s'intéresse surtout à l'angoisse humaine et à leur intime conviction. Il manque peut-être juste d'un suspense plus fort et d'une montée en puissance plus probante. Néanmoins ça reste un très bon thriller avec un final qui ne gâche rien.

Un superbe film! La reconstitution est très efficace, l'ambiance soignée, le casting réussi. La véritable force du film réside surtout dans son actrice, Andrea Riseborough, véritable découverte pour moi. Cette fille a un jeu d'une puissance incroyable! Le scénario est somme toute classique durant les deux premiers tiers du film, traitant de la fidélité des mafieux à leur organisation (l'IRA n'est pas vraiment une mafia mais elle fonctionne tout comme). L'oeuvre ne prends tout son sens que dans le dernier tiers qui pose des questions passionnantes. C'est rare que je sorte du cinéma est réfléchissant autant à ce que je venais de voir!

Le sujet ici est la « guerre » entre l'IRA et l'Angleterre, donc déjà on sait que ça ne va pas être joyeux, et ça se confirme avec une mise en scène froide et épurée qui lie vengeance et amour. Cette mise en scène est un peu longue quand même car il ne se passe pas beaucoup de choses et elle est basée sur la psychologie, ce n'est pas mauvais mais il faut s'accrocher. Quand à Clive Owen, il est impeccable et décidément doué pour les rôles profonds.

un très bon polar sur fonds de terrorisme irlandais; quand la misère et haine ne laissent que la manipulation comme unique moyen de relations humaines il n'existe pas de possibilité de sortir d'un engrenage infernal.