Et hop, encore une nouvelle saga littéraire jeunesse adaptée au cinéma ! Je ne porte pas spécialement ce genre dans mon cœur (voir ma critique de "The Giver"), mais après avoir vu et bien apprécié "The Giver", je me dis que ce genre est peut-être enfin de prendre son envol pour nous livrer des films de qualité ; et c’est pour cela que je me suis laissé tenter par "Le Labyrinthe". Et bien, à mon grand désespoir, je crois bien que "The Giver" restera la seule exception de qualité dans ce genre cinématographique : "Le labyrinthe" est une grande déception car il s’agit d’un film qui sous-exploite son thème principal. Pour être franc, le labyrinthe en question du titre, on ne le voit réellement que 10-15 minutes sur un métrage de 1h50 !! Pour vous donner une idée de ce que cela représente, c’est comme si "Matrix" se serait appelé « La Femme en Rouge », si "Kill Bill" était « Le Mariage », si "Menteur, Menteur" était « Le Stylo Bleu » ou si "Pulp Fiction" était « Big Kahuna Burger » ! Je ne comprends pas un tel choix scénaristique : à force de vouloir garder le mystère sur ce fameux labyrinthe et de se concentrer sur la vie communautaire de nos pauvres gars, on finit par vite s’ennuyer et, par la suite, à trouver que finalement le labyrinthe n’est pas un truc si insurmontable et qu’ils en ont mis du temps à venir au bout d’un si paisible chemin de randonnée !! Sans déconner, pour se rendre compte de ce qu’il représente en terme de superficie, il faut attendre qu’on nous dévoile la « maquette » qu’en a réalisé l’un de ceux chargés de le parcourir ! Et le gros problème du film est là : l’histoire n’avance pas d’un poil pendant une plombe et boum, tout nous est balancé à la fin en 10 minutes, attention à l’indigestion d’autant plus que c’est là qu’on se prend dans la tête les plus grosses incohérences (vous ne me croyez pas, c’est parti allons dans la « Spoilers Zone » :
comment Jonas fait le rapprochement entre le code que demande la porte et les numéros des secteurs et leur ordre de mouvement ? Ok c’est léger, passons au lourd : à la fin, comment Gally arrive-t-il à rejoindre le groupe de Jonas ? Car c’est un blocard, PAS un coureur, donc il n’a JAMAIS parcouru le labyrinthe, donc il ne SAIT PAS où se trouve le « passage » que Jonas et Minho ont trouvé dans le secteur 7 grâce à la pièce du griffeur…admettons qu’il est suivi le groupe…comment il est rentré ? Car il FAUT la pièce pour ouvrir le couloir, or après avoir entré le code pour sortir, on voit bien les portes du couloir se refermer sur les griffeurs…avec la pièce à l’INTERIEUR !!! Et ensuite, comment aurait-il pu entrer le code puisqu’il n’est pas coureur et qu’il n’a jamais vu la maquette de Minho, donc INCAPABLE de connaître l’ordre de mouvement des secteurs du labyrinthe !! Je continue ou vous avez compris que ce dernier rebondissement est ABSURDE et INUTILE !!
) Et c’est bien dommage, car "Le Labyrinthe" arrivait à faire illusion pendant 20 minutes : on est plongé dans le même désarroi, on a envie de savoir qui sont les membres de la communauté et comment elle survie, on est réellement intrigué par le fameux labyrinthe qui se cache derrière ces immenses films, on cherche à comprendre pourquoi ils sont là, qui les a mis ici et dans quel but. Mais le récit tourne en rond, nous donnant au compte-gouttes des mini-réponses et on a finalement l’impression de ne jamais avancer dans le récit. Je ne sais pas si c’est pareil dans le roman, mais il est clair que la narration aurait du bénéficier d’un meilleur traitement au niveau du rythme. Sinon, au niveau de la réalisation, il n’y a rien d’exceptionnel techniquement parlant : c’est basique mais honnête, et il ne faut jeter la pierre au réalisateur Wes Ball car il s’agit ici du son premier long métrage (même s’il s’avère paradoxal que la seule chose qu’il avait fait jusqu’ici, "Ruin", un court-métrage d’animation de 7 minutes dans un monde post-apocalyptique, est bien mieux réalisé, mieux rythmé et plus prenant que "Le Labyrinthe" !!). Par contre, les effets spéciaux sont réussis, notamment l’aspect bio-mécanique assez cauchemardesque des griffeurs ; et le score de John Paesano soutient assez bien les images tout en étant agréable à l’écoute. Niveau casting, je suis assez mitigé car finalement, ce sont les seconds rôles comme Thomas Brodie-Sangster (Newt), Ki Hong Lee (Minho) ou Aml Ameen (Alby) qui s’en sortent le mieux ; contrairement aux principaux protagonistes (Dylan « Thomas » O’Brien et Kaya « Teresa » Scodelario) qui ont autant de charisme qu’un hérisson écrasé au bord de la route. D’un autre côté, il faut aussi avouer que les personnages ne sont pas réellement développés : on les connaît au travers de leur rôle et leur comportement au sein de la communauté, mais jamais on nous dévoile qui ils étaient réellement avant d’arriver ici. Il aurait été intéressant de voir si certains seraient devenus l’inverse de ce qu’ils étaient avant ou, au contraire, s’ils étaient restés fidèles à leur vraie nature…dommage. Voilà, malgré certaines qualités visuelles et scénaristiques, "Le Labyrinthe" souffre cruellement d’un manque de maîtrise du rythme de son script. Étant conscient qu’il s’agit tout de même du premier volet d’une saga littéraire comptant 3 tomes, je me dis qu’on fait face à une sorte de longue introduction à quelque chose de plus grand ; mais j’espère sincèrement que la suite sera de bien meilleure qualité, sinon "Le Labyrinthe" restera définitivement qu’un coup dans l’eau. Je ne cache pas ma déception, surtout juste après avoir vu et aimé "The Giver". Qui vivra verra, paraît-il…