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    Une Séparation
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    614 critiques spectateurs

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    selenie
    selenie

    5 460 abonnés 6 022 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 juin 2011
    Des critiques dithyrambiques un peu démagogique ; Iran oblige on se sent obligé de saluer ce film pour des raisons purement politique... Mais même si ce film est un poil surestimé il reste un vrai beau et bon film. D'ailleurs sa force reste sa description réaliste et non manichéenne, le réalisateur remet pas mal de chose à leur place notamment sur les questions des rapports homme-femme et sur la place de la modernité en Iran. Les acteurs sont tous excellents et les scènes tapent justes et sans fioritures. Trop d'hystérie peut-être qui peut agacer mais ce voyage au sein de l'Iran reste une belle prise de conscience ; un divorce en Iran ou chez nous reste très semblable dans ses conséquences et c'est toujours les enfants qui trinquent. Pas parfait mais un film salutaire et enrichissant.
    ffred
    ffred

    1 503 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 juin 2011
    Nouveau film de Asghar Farhadi après le très beau A propos d'Elly, que j'ai préféré. Celui-ci est tout de même une petite merveille. La mise en scène et le scénario sont d'une grande acuité et d'une force incroyable. L'interprétation est de haute volée et le meilleur atout du film. Le jury de Berlin 2011 l'a vu aussi car il a décerné un prix d'interprétation collectif aux acteurs et aux actrices en plus de l'Ours d'or. Après les étudiants de son précédent opus, une autre vision de la société iranienne moderne. Puissant, déstabilisant, terrible et au final bouleversant. L'un des plus beaux films de l'année.
    velocio
    velocio

    1 172 abonnés 3 034 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 juin 2011
    En matière de cinéma, y a-t-il exercice plus redoutable que d'aller voir un film dont vous n'avez entendu dire que du bien !? Critiques dithyrambiques, amis enthousiastes, finalement vous ne risquez qu'une chose : être déçu ! Et j'ai failli l'être pendant 10 minutes. Et puis, très vite, ce film est apparu pour ce qu'il est : un chef d'œuvre. Un film palpitant, émouvant, à la fois thriller, politique, social, humain, mené de main de maître par Asghar Farhadi, dont on avait déjà apprécié "A propos d'Elly" il y a 2 ans. En partant d'une histoire de divorce, de jeune adolescente dont chacun des parents souhaite avoir la garde et des soins à apporter à un père souffrant de la maladie d'Alzheimer, Farhadi nous parle non seulement de la situation des hommes et des femmes dans l'Iran contemporain mais il présente également des situations dans lesquelles il met le spectateur, tous les spectateurs, face à eux-mêmes. Film iranien, "Une séparation" est donc en même temps un film universel. Sauf que, là-bas, la religion, qui joue un rôle important dans le scénario, est encore plus bête qu'ailleurs. Un film à l'interprétation exceptionnelle qui a valu à tous les comédiens et comédiennes les prix d'interprétation à titre collectif au dernier Festival de Berlin, en plus de l'Ours d'Or attribué au film lui-même. Vu le niveau des 2 dernières Palmes d'Or de Cannes, on a un peu honte pour le Festival français ! Remarquons en passant que ce film et un autre film iranien tout aussi remarquable, "Au Revoir" de Mohammad Rasoulof, qui était dans la sélection "Un certain regard" de Cannes 2011, et qui, espérons le, sortira bientôt, ces 2 films passionnants, très réalistes, qui appellent un chat un chat, sont à l'opposé du cinéma engoncé dans les symboles et les paraboles d'un Kariostami. En tout cas, cela nous fait 2 films iraniens exceptionnels la même année. Pourvu que ça dure !
    Yetcha
    Yetcha

    747 abonnés 4 292 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 février 2012
    Mon premier film iranien, ours d'or à Berlin oblige. Comme toujours à Berlin, ils savent mettre en avant de vraies perles. Ici le sujet est traité avec justesse et toute la rigueur et les règles de la communauté iranienne et en particulier la pression religieuse. Un très bon film à découvrir de toute urgence pour ceux qui l'ont raté...
    Sylvain P
    Sylvain P

    301 abonnés 1 333 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 juin 2011
    Film iranien au scénario impeccable, mêlant histoires de famille (à la manière de Kechiche) et mauvaise foi, le tout en devient quasiment un thriller à rebondissement. On est loin du grand chef d'oeuvre annoncé, mais une séparation est un très bon divertissement, qui se paye même une fin à choix multiple.
    Requiemovies
    Requiemovies

    186 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 juillet 2011
    Asghar Farhadi où le renouveau du cinéma iranien, affirmation depuis A propos d’Elly, confirmation et émerveillement avec Une Séparation. Son dernier long métrage nous montre comment la société iranienne se bat entre une vie sociale et religieuse. La force du film tendant à nous faire pénétrer dans la vie du peuple iranien est indéniable, sous couvert d’un thriller social, le réalisateur magnifie son récit par une réalisation d’une poésie sans mesure (voir cette séquence finale ou d’un simple mouvement de caméra les mots sont écrits). A travers ce drame familial complexe Farhadi nous donne une lecture simple, maîtrisée de la souffrance et des paradoxes d’une société souffrante et d’une liberté absente. On ressent tout l’humanité présente dans chacun des personnages représentants de manière détournée une pensée et/ou une critique de ce que le peuple iranien peut vivre. Sans jamais l’expliquer Farhadi nous le fait ressentir au plus profond de nous-même. Beau, intelligent, puissant.
    Henrico
    Henrico

    136 abonnés 1 269 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 juin 2011
    Le génie de Asghar Farhadi est de nous dépeindre l’aspect totalitaire du régime Iranien, de manière extrêmement pragmatique, indirecte et feutrée, à travers les difficultés au quotidien de deux familles. L’une, torturée par un divorce, l’autre par les soucis financiers. Difficultés accrues par l’intégrisme religieux ambiant, intégré lui-même par la population.
    John Henry
    John Henry

    99 abonnés 704 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 juillet 2011
    Une oeuvre dense, complexe mais pas compliquée, qui éclaire le quotidien iranien mais parvient toujours à toucher à l'universel. Ca brasse des thèmes larges et variés, sans jamais paraitre bordélique ou lourd, intelligent, affrontant chaque sujet, chaque personnage de biais. Grand !
    Patrick Braganti
    Patrick Braganti

    84 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 juin 2011
    À partir d’un incident filmé au travers d’une porte vitrée, la trame du film déploie ses embranchements en nous menant jusqu’au bureau d’un autre juge et au tribunal. Dans son excellent opus précédent, À propos d’Elly, le réalisateur s’intéressait au comportement de ses personnages après la disparition tragique de l’une d’entre eux. Déjà s’exprimaient de multiples points de vue, ainsi que la place prépondérante des dialogues que l’homme formé à l’université et à la mise en scène de séries pour la télévision et de théâtre ne veut en rien négliger. La confrontation et les échanges nourris, proches de la dialectique qui consiste en la juxtaposition de raisonnements contraires, constituent les thèmes récurrents du film, ici portés à leur paroxysme. La tension ne se relâche pas un seul instant, emportant le spectateur dans un tourbillon incessant. Avec une totale absence de manichéisme, Asghar Farhadi dépeint des personnages complexes, en proie à des conflits tant personnels que sociaux. À côté de la lutte des classes, sont également abordées les problématiques des relations entre hommes et femmes, de la place de la religion. Il y a du vacillement constant qui remet en cause les convictions de chacun – et par ricochet de celui qui regarde. Cette oscillation permanente n’est pourtant pas le fruit d’une manipulation ourdie par le réalisateur, mais bien au contraire le désir de mettre en scène une multiplication de points de vue qui s’entrecroisent. Outre les deux couples, le père malade et muet comme les deux filles sont des personnages à part entière.
    En filigrane, le portrait de la société iranienne se dessine en creux, mais pour important qu’il soit, il se découvre par petites touches et ébranle aussi nos idées reçues occidentales. Ainsi la femme iranienne n’est pas que soumise, ni confinée aux activités domestiques ou coupée du monde. Elle peut donc revendiquer son envie d’un divorce et elle apparaît aussi comme un agent de conciliation, diplomate et désireux de trouver des compromis acceptables pour tous – et surtout pour des maris butés et orgueilleux.
    La tragédie moderne qu’est Une Séparation dépasse néanmoins largement les frontières d’un pays et de son identité culturelle pour atteindre l’universel. Ce rejet d’un point de vue unilatéral ou caricatural pour mieux privilégier l’approche par différents biais caractérisait déjà À propos d’Elly. Par conséquent, ce nouveau film peut apparaître comme politique (lutte des classes et situation économique), documentaire (comment se déroule un procès et se rend la justice) ou simplement humain dans sa dimension banalement dramatique.
    Haletant de bout en bout dans le déroulement de son histoire, Une Séparation accentue cette impression par une mise en scène magistrale, saccadée et trépidante, à l’image de l’énergie débordante de la capitale du pays, mais aussi des tumultes qui agitent la vie des héros. Le rythme frénétique mis en avant par un découpage qui enchaine les plans témoigne de la tension et de l’extrême nervosité dans laquelle sont plongés les protagonistes, sans jamais donner un sentiment de rapidité ou d’agitation.
    Une Séparation, justement primé à Berlin (Ours d’Or et Ours d’Argent pour l’ensemble des interprètes, est un très grand film, ample et complexe, ambitieux et maîtrisé, aux niveaux de lecture multiples, qui fait le pari de l’intelligence et de la curiosité du spectateur. Le principe de Renoir brillamment revisité qui prétend que chacun dans ce monde a ses propres raisons.
    Nico2
    Nico2

    78 abonnés 939 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 31 décembre 2011
    Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable… Une presse dithyrambique, un succès public qui a surpris tout le monde (presque 850 000 entrées, le plus gros succès cinématographique iranien en France), grand vainqueur du festival de Berlin (Ours d'or et Ours d'argent du Meilleur Acteur et de la Meilleure Actrice), Une séparation fut sans conteste un des événements cinématographiques de l'année 2011... qui reste quelque peu énigmatique pour moi. Comprenons-nous bien : cette tragédie se suit avec beaucoup d'intérêt, le récit offre quelques moments de suspense et de tension très réussis, les acteurs sont formidables... Cependant, le film peine à convaincre sur la longueur et aurait gagné à être plus court. Pour ma part, j'ai nettement préféré le précédent film de Asghar Farhadi, A propos d'Elly, passé inaperçu lors de sa sortie en salles, qui était un petit bijou de suspense et de chronique douce-amère.
    Sebi Spilbeurg
    Sebi Spilbeurg

    75 abonnés 1 005 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 février 2014
    Succès surprise en France, affichant au box-office de 2011 plus d’un million d’entrées. Plusieurs récompenses, tels que le César et l’Oscar du meilleur film étranger. Une presse unanime à son sujet. Il n’y a pas à dire : le cinquième long-métrage d’Asghar Farhadi a grandement fait parler de lui. Au point de devenir en un rien de temps l’un de ces films qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie. Pour quelles raisons ? C’est ce que nous allons ici découvrir !

    Sur une histoire originale de Farhadi, Une séparation se place à Téhéran, lorsqu’un couple plutôt aisé se retrouve en pleine rupture. Un point de départ hautement classique qui va pourtant entraîner diverses conséquences qui vont bouleverser des vies. Déjà, cette séparation va forcer le patriarche familial, Nader, à engager une femme (d’un milieu bien plus modeste) pour s’occuper de son père, atteint de la maladie d’Alzheimer. Seulement, elle cache qu’elle est enceinte. D’où ses plaintes d’un travail qu’elle juge plutôt dur pour elle. Et puis, quand Nader retrouve son paternel en mauvaise posture, en l’absence de son employée, c’est la goutte qui fait déborder le vase ! Il la vire violemment, apportant à la femme comme séquelle la perte de son enfant (fausse couche). Dès lors, la femme se lance dans une procédure pénale, attaquant Nader en justice pour meurtre.

    Voilà ce qu’est Une séparation. Un film qui use d’une base scénaristique mille fois vue au cinéma pour finalement nous emmener vers un drame d’une ampleur émotionnelle rarement atteinte. Qui a la brillante idée de ne jamais choisir son camp (entre Nader et la femme, bien que le film se concentre bien plus sur la famille de Nader). Et tout cela grâce à un effet scénaristique, une ellipse, placée comme il faut dans la trame. Nous permettant d’adhérer à la vérité de chaque personnage pour nous permettre de découvrir le mensonge que chacun tente de cacher à leurs proches (Nader ignorait-il vraiment que son employée était enceinte ? Cette dernière n’a-t-elle pas mentie sur la perte de son bébé ?). Des petites questions qui prennent forme au fur et à mesure que le récit avance, nous empêchant ainsi de prendre partie et donc de nous intéresser à chacun des personnages, grandement travaillés. Il faut dire aussi que niveau interprétation, nous sommes servis ! Les comédiens arrivant à donner suffisamment d’humanité et de naturel pour que les protagonistes prennent vie sans difficulté. Nous donnant l’impressionnant d’avoir de véritables personnes en face de nous, et non les fruits d’une histoire de fiction.

    Une séparation, c’est également le portrait que dresse Farhadi de l’Iran. Et dès lors, le titre Une séparation prend une toute autre ampleur ! Car il n’est plus question de divorce, de couple qui se morcelle. Mais plutôt d’un pays qu’est partagé. Notamment à l’échelle sociétale, où Téhéran est le théâtre d’une fracture inévitable entre les riches et les pauvres. Les plus aisés (Nader et sa famille), vivant dans un appartement confortable, la fille allant à l’école, voulant gagner l’attaque judiciaire pour garder l’honneur. Les plus modestes, qui acceptent tous les boulots possibles (même si cela nuit à la santé et au moral), la fille n’allant pas à l’école mais accompagnant sa mère sur son lieu de travail, voulant remporter l’assaut en justice pour avoir de l’argent et rembourser quelques dettes. Une rupture au niveau de la société iranienne, symbolisée par la confrontation entre Nader et son employée.

    Mais Une séparation ne s’arrête pas là ! Allant jusqu’à décrire la place de la religion auprès de la population, encore une fois imagée par ce face-à-face : l’employée entièrement croyante contre Nader, qui l’est beaucoup moins voire pas du tout. Un constat qui renforce encore plus les deux univers qui s’opposent dans ce film. Permettant, par ce biais, de mettre en avant ce qu’est une femme iranienne. Qui, malgré quelques améliorations au niveau droits et libertés, doit encore souffrir de quelques inégalités vis-à-vis de l’homme. Des femmes qui, étouffées par la politique du pays (religieuse, économique, sociétale…), s’autorisent l’exil, voulant quitter leur terre natale pour vivre dans de meilleures conditions ailleurs. Cela, c’est la fameuse séparation (là, il faut comprendre le divorce de Nader avec sa femme) qui le met en valeur, via la femme de Nader qui désire partir à l’étranger.

    Vous l’aurez compris : ce qui fait d’Une séparation un excellent film, c’est son travail scénaristique hors du commun. Qui bâtit une trame complexe au possible à partir d’une base plutôt simple. Afin d’en tirer un scénario extrêmement riche en thématiques. Qui permet à Asghar Farhadi de raconter les diverses anecdotes qu’il a vécu en Iran depuis son enfance. Ce qui donne à Une séparation une allure grandement personnelle. On pourrait reprocher une fin expédiée rapidement (qui délaisse un camp au lieu de l’autre). Mais un défaut finalement anecdotique quand on voit l’intégralité de ce film, qui mérite amplement toutes les éloges faites à son égard !
    Jerem69tt
    Jerem69tt

    84 abonnés 1 638 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 10 février 2019
    Un film lent et mou dont l’histoire ne décolle jamais ou ne s’accélère jamais. On s’ennuie devant un film décousu dont l’histoire n’a pas d’intérêt, dont les personnages sont horripilants à cause de la religion et dont le choix du pays est un de ses défauts (mais aussi malheureusement ce qui lui a valu cette note). Réalisé par un occidental, Une séparation est une vraie mauvaise série B ; par un Iranien, un simple film qui parle de l’Iran tout en mettant en avant la place de la femme, c’est grandiose. Oui mais non. Ce qu’on voit vraiment avec ce film, c’est une religion en retard, c’est des lois iraniennes dépassées (meurtre commis sur un fœtus), c’est de l’inconsistance dans les personnages spoiler: (accepter de mentir pour soutirer de l’argent, puis revenir sur sa décision sous prétexte d’être croyante, logique !)
    , du contexte et de l’histoire (la séparation parentale n’est pas le sujet du film, bien que tout part de la, tout finisse comme ça et même que le film porte ce nom !), de la narration (on s’ennuie sévère), des personnages clichés au possible (au fait qui s’occupe du vieux à la fin ?), … On pourrait dire que c’est alors réussi pour avoir parlé de l’Iran, de ces coutumes. Mais là encore ce n’est pas vrai, car il n’y aucune critique, aucune histoire du pays ou d’explication, aucune réflexion sur la religion, la politique ou la place des femmes. C’est vide, c’est mou, c’est inintéressant, et ça fait même mal de voir qu’au 21ème siècle on arrive à être encore à ce point en retard sur la société, sur le cinéma, ou sur les critiques qui encensent un film pour des raisons politiques et non cinématographie. Déplorable.
    Misoramengasuki
    Misoramengasuki

    54 abonnés 399 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 juin 2011
    Succès critique et public ultra-mérité. Reprenant le dispositif qui lui avait si bien réussi dans "La Fête du feu", Asghar Farhadi va plus loin et propose un film à multiples niveaux de lecture. Radiographie de la société iranienne, enquête policière, chronique sur la famille, l’éducation et la transmission des valeurs... Il y a tout ça à la fois, présenté avec une subtilité et un sens des nuances étonnants. Ce film "fait vrai", parce que comme dans la vie réelle, il n’y a pas de "gentils" ni de "méchants" - même si le réalisateur adoucit à l’évidence certaines réalités : il y a fort à parier, par exemple, que dans la vraie vie, ce ne serait pas à lui-même qu’Hodjat mettrait des baffes en découvrant que sa femme lui a menti... Il y a des personnages d’une richesse étonnante, complexes mais réalistes, cohérents, qui ont chacun leurs motivations, leurs convictions, leurs limites, leur orgueil… Personne ne sort indemne de cette histoire où la vérité semble insaisissable – mais où les mensonges sont omniprésents ! L’interprétation est absolument éblouissante, ce qui est dû aussi à la très grande qualité d’écriture du scénario : quand on donne à jouer un bon personnage à un acteur, il peut alors donner le meilleur de lui-même. Le jury du festival de Berlin a eu évidemment raison de distinguer l’ensemble des comédiens, tant la performance est ici collective. Pour ma part, je suis particulièrement admiratif de la jeune Sarina Farhadi (la fille du réalisateur ?). Quelle maturité, quelle finesse ! Du cinéma comme ça, on en redemande !
    stanley
    stanley

    57 abonnés 751 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 août 2011
    Une séparation est une oeuvre filmique qui marquera, tant sur son point de vue sociologique (par son questionnement sur la vie en Iran) que sur sa propre valeur cinéphilique. La première scène met d’entrée le spectateur dans le rôle d’un juge qui ne quittera plus cette place. La caméra, alors en position subjective, questionne le pays entier dont la fillette du couple, absolument remarquable de talent en est le vrai enjeu, le pays lui même étant tiraillé entre deux positions contradictoires, celle portée par la femme, qui a la volonté de partir, et qui renvoie à l'exode politique et celle du mari qui souhaite rester (privilégier la révolte du dedans à moins qu'il ne soit un peu poltron ou attaché à ses seuls bien affectifs (son père)). Certes, il faut un petit moment pour rentrer dans le film qui devient vite palpitant, entre drame, trépidation (plans saccadés), voir humour (très drôle la scène où la petite fille joue avec l'oxygène du grand père, le spectateur terrorisé par la peur qu'il ne meure, et qui se termine avec l'hilarité partagée par le cinéphile et le grand père sous oxygène). Une séparation est réussi grâce à son interprétation exceptionnelle (les deux femmes fébriles mais opposées (l'une émancipée, l'autre très religieuse, les deux maris avec leurs failles, la petite fille qui découvre la vie en apprenant la mort, les conflits adultes) et la préadolescente, géniale. D'ailleurs on ne pourra oublier la scène où c'est sur le visage de la jeune fille qu'on perçoit la déception lorsque son père ne tiendra pas sa parole, celle de faire revenir sa mère. La mise en scène, discrète, est efficace (caméra à l'épaule non gênante, jeu sur les vitres, plans serrés, longs plans séquences). Asghar Farhadi a aussi écrit un scénario qui mériterait toutes les palmes d’or dans sa complexité, sa subtilité et sa fluidité. Il donne le libre arbitre au spectateur, celui de composer lui même la propre histoire du film dont chaque détail est important. Farhadi ne juge en aucune manière ses personnages, tous pour le moins ambigus. L’émotion rentrée mais perceptible rend ce film époustouflant, bâti avec un suspens sans le moindre artifice tel un documentaire sur l'Iran qui grouille d'injustices, de magouilles (voir les négociations sur le fric, le flic connu par le couple "victime"). Le film joue aussi habilement sur la notion de culpabilité, la capacité pour assumer ses actes, son propre libre arbitre, la liberté vis à vis de la religion. Une séparation se situe entre Roberto Rosselini et Ten d'Abas Kiarostami (2002). Un des tous meilleurs films de l'année dont la fin reste suspendue à une vaine décision humaine où la jeune fille doit faire un improbable choix ; le dernier long plan séquence marquera à jamais. A voir absolument.
    AlphaWolf
    AlphaWolf

    63 abonnés 805 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 avril 2020
    Asghar Farhadi démontre encore une fois à quel point il sait dépeindre les relations humaines et familiales, avec cette complexité et cette nuance qui font sa marque de fabrique. Aucun personnage n'est enfermé dans une case et comme d'habitude, plus le film avance et plus on découvre que tout n'est pas forcément noir ou blanc. Le scénario prend le temps de donner de l'épaisseur aux idées, aux situations, aux protagonistes, et le déroulé de l'intrigue est implacable même si on regrette certaines longueurs.
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