Gilda, est un film monstre ! Pour son audace, dans ses convictions, de sa démarche à son incroyable rendu, tout ici nous incite à plongé avec !
Charles Vidor nous invite, sans perdre un instant à nous incéré dans cette univers louche, dans cette folle aventure qui aura marqué de son empreinte son Art, et une ribambelle de cinéaste ayant bien tapé quelques unes de leurs références au mythe au passage. On rencontre, au demeurant, très vite ses semblables. Les similitudes rapprochent, unissent, à la fois belle et si triste ...
Le début manifeste un attrait pour ses personnages mystère, qui s'infiltre, observe, se déguise, combine et active des coups. Une offre, une tangente, un pacte, selle une amitié de circonstance, de celle qui marque, une fois de plus, au fer rouge. Les responsabilités, la charge de travail qui va avec, prennent très vite de nouvelles fonctions de dignitaires dans ce tripot, lieu de rencontre par excellence, ou les croissements sont inhérents à la main de son propriétaire qui orchestre et dirige entre intelligence et fureur manifeste. Gilda, entre d'ailleurs en scène dans cette reconstitution de crime parfait. La tension entre ses deux jeunes expatriés est de suite visible, reconnaissable, évidente à tel point que le jeu dévie irrémédiablement. La métaphore, en devient que plus évidente dans le battement de son tempo.
L'écriture, la finesse de sa compo va également contribué à rendre se film immortel. La distribution aussi. Rita Hayworth, tout en haut. Une icone parmi les icones. N'oublions pas Glenn Ford, Steven Geray, Georges Macready, Joseph Calleia, ainsi que touts ses autres interprètes. Renversants, absolument. Une ambiguïté qu'ils insufflent, distillent, comme des princes.
Vérité, sensation, attirance sont des termes de Gilda, de son champ lexical, des évidences là encore. La haine est une autre de ses citations. Entre époux. Lui qui éteint sa femme, l'obligeant à fermé des fenêtres, tandis qu'elle ne fait qu'y aspirer. Etre ex, dans une manigance entre désir et vengeance. Amour toxique, qu'ils ne savent nommé autrement que dans la colère fiévreuse qui les rongent. La haine, encore, qui pousse à la revanche, à la jalousie, y compris lorsque plus rien n'entrave quoi que se soit, mis à parts les souvenirs ...
L'amour tourne au vinaigre dans sa quasi-totalité du film. Le fatalisme n'y est d'ailleurs pas pour rien. Pour elle, Gilda, femme fatale par excellence qui raconte la passion de la liberté, du bruit, de l'aventure, que l'on cadenasse et qu'elle tente de fuir, sans trop de conviction. Pour ce Chef de Cartel aussi, qui achète, compulsivement femme, amis, objet avec une vision de la mort dans sa tentative, comme il l'indique lorsqu'il refile ses codes à son second. Pour lui aussi, tiraillé dans ses allégeances, ses contradictions, qui tente de concilié les unes avec les autres, dans un échec sur fond d'ascension. Jj'en reviens à son Carnaval, scène sublime au passage, qui altère une idée de croyance. 3 Jours de fêtes pour le Carême, avant pénitence et acte de contrition. La superstition, autre thème du film est ici vu sous le prisme de la conquête, d'une victoire, comme un culte sur une supériorité en expansion ... Il y'a la, une lecture que je trouve, dans un sous-texte fin et brut, tout une idée d'une monde à suivre ! Qui contre balance avec la folie de l'instant de Gilda, oiseau en cage, qui s'en extrait dans la lumière des néons, en chanson, avec son corps et sa voix, sa tenue de bal.
L'effervescence grandiose de la soirée, s'arrête à Minuit, au Casino du moins. Le recours de la voix off en intro, qui commente l'évènement donne une nouvelle tournure à la fusion des chaos qui suit. La fuite du Boss, de son crash magouillé, à la déclinaison du nouveau mariage vu avec la passion triste observe vers une fin pressante de cette situation à pic ...
La convergence mène à cette fin. Juste celle qu'il faut !