Un conte de fées social et bretonnant, où la trame anecdotique (la croisade de toute une bourgade finistérienne contre la fermeture de la maternité de son petit hôpital public) est rigoureusement exacte (en 2008, une lutte de l'ensemble de la population de Carhaix, 17 semaines durant, réussit à mettre à mal ledit projet). Cependant, pour éviter la charge "politique" ou les discours édifiants (et barbants), la (co)scénariste et réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar (également productrice - son premier métier), tout en s'appuyant sur une figuration locale pour la partie "fait divers", a choisi de donner chair fictionnelle à cette histoire de femmes (pouvoir accoucher près de chez soi) avec 4 d'entre elles (la responsable du bowling local et compagne du maire, une sage-femme, une puéricultrice, et la nouvelle DRH de l'hôpital où travaillent les deux précédentes), sur le ton de la comédie (gentille et enlevée), en croisant solidarité et amitié avec émulation sportive. La saison des compétitions régionales revient quand débute le film, et Mathilde (Seigner), la sage-femme, cherche en vain une "4ème" pour compléter son équipe de bowling (il faut dire que sa forte personnalité décourage les bonnes volontés !). C’est la DRH Catherine (Frot), une Parisienne « parachutée » depuis peu, qui contre toute attente va s’y coller et rejoindre donc, outre Mathilde, Firmine (Richard), la puéricultrice et Louise (Laurence Arné). Une plaisante façon aussi de tordre au passage le cou à de nombreux préjugés (il pleut tout le temps en Bretagne, les autochtones sont bornés et volontiers confits en dévotion, sans parler de leur alcoolisme invétéré..), grâce au « choc des cultures » assuré par la rencontre entre la grande-bourgeoise parisienne et les trois « indigènes ». Une sorte de « Bienvenue chez les Bretons », alors ? Heureusement pas, car la chronique est bien plus fine et plus étoffée (« Les Ch’tis », incompréhensiblement surestimés, restant eux au ras des pâquerettes des clichés les plus éculés et des plaisanteries les plus navrantes), et le quatuor principal épatant (où Merad et Boon histrionnaient lamentablement pour leur part).