Avis : Detachment - Page 8

« American history X » avait été une grosse claque, une nouvelle fois, Tony Kaye braque sa caméra sur la mal être de nos sociétés, cette fois dans le contexte de l’éducation évoquant (à ce qu’on dit) la plus beau et le plus difficile métier du monde. Le scénario est brillant, tout le casting, Adrian Brody en tête, est épatant. Tout comme dans sa précédente œuvre, on retrouve sa mise en scène énergique, sans temps mort, filmant les visages au plus près, alternant les couleurs, les dimensions d’objectif et pointant souvent à contre jour. Le sujet est dur, ce n’est pas seulement l’histoire d’un prof remplaçant, c’est une véritable analyse de tout le problème, décrit grâce à tous ces seconds rôles (le grand père mourant, la prostitué perdue…etc…). Un film puissant qui fait réfléchir où il manque juste quelques minutes et quelques éléments dramatiques pour atteindre le degré d’émotion d’« American history X ». Quand on voit Tony Kaye, on a l’impression d’être tombé sur un Abel Ferrara déguisé en Stanley Kubrick avec ses cheveux longs, sa barbe, sa guitare et sa personnalité exubérante. Mais dans le vif de sa réalisation, on retrouve le sérieux, la concentration et toute sa créativité qui font de ce genre d’individu un véritable artiste…

Le genre de film dont on attend pas forcément grand chose et qui vous surprend.. Très agréablement.
Pas vu lors de sa sortie en salle et pas forcément attiré à priori, je me suis finalement décidé à le voir sur la base des donnes critiques dont j'avais le souvenir. Et bien une fois n'est pas coutume, les critiques avaient raison. La simplicité du scénario et la réalisation sublime les relations humaines entre les différents personnages. L'émotion prend le spectateur dès le début et ne le lâche qu'à la fin. Emu, révolté, vidé... C'est bon le cinéma qui fait ça.

On avait plus vu Tony Kaye sur le devant de la scène depuis son chef d’œuvre "American History X" et c’était il y a déjà 14 ans. Le voici de retour avec "Detachment", l’histoire d’un prof remplacement qui arrive dans un lycée difficile de la banlieue new yorkaise où il s’efforce, malgré son court séjour, d’aider les différentes personnes -élèves, professeurs ou autres- qu’il y rencontre. Ici il n’est pas question de grandir la profession via des rôles bourrés de charisme et d’émotions façon John Keating ou Clément Mathieu mais bel et bien d’y décrire les conditions catastrophiques de l’enseignement actuel. La formation express des professeurs, une sous-budgétisation, des classes en surnombre, tout ceci sont autant d’exemples qui mènent à une seule et même vérité : un découragement systématique du corps enseignant et par extension des élèves. Si s’en est la toile de fond, ce problème n’est pas le cœur de ce long-métrage car nous y suivons avant tout un personnage dont le passé chaotique le ronge au quotidien, ce personnage est incarné par le parfait Adrien Brody qui livre une performance très humaine à la fois fascinante et douloureuse. Malheureusement les essaies de mise en scène de Kaye parasites quelque peu son histoire, néanmoins, et malgré le fait qu’il soit passé inaperçu chez nous, "Detachment" gagne vraiment à être vu.

Ce film est tout simplement un chef d'oeuvre! Un prof remplaçant voit sa vie et ses relations humaines avec détachement. Il préfère ne pas s'attacher pour ne pas se perdre et se confondre dans ses sentiments. Seulement, cela ne se contrôle pas. Quand l'attachement se mêle, les problèmes apparaissent. Alors peut-être que le détachement est de la lâcheté, de la facilité? Mais c'est le seul moyen pour le personnage d'Adrien Brody de vivre. Une réalisation parfaite, un angle intimiste. Des dialogues poignants et utiles. Adrien Brody signe là sa meilleure prestation. Son personnage est vide, les autres essaieront alors de l'habiter. Un véritable poème que ce film!

Un film très noir dans le sens premier du terme, où l'on dépeint à travers les yeux d'un prof remplaçant solitaire la décadence de l'éducation (cela se passe dans une école de banlieue) incarné superbement par Adrien Brody. Si le film est assez pompeux avec une musique mélancolique omniprésente sur fonds de scènes larmoyantes, il présente un intérêt particulier quant à la peinture faite d'un monde en crise, de gens en perte de repères. L'on dépeint cette crise existentielle de façon pessimiste à travers différents regards qu'ils soient prof, prostitués ou adolescents, le tout dans un montage original bien que parfois asez lourd (les nombreux flashbacks...). Un film donc intéressant bien que tombant parfois trop dans le mélodrame.

Un film d'une intensité rare. Rare parce que le ton foncièrement tragique du film est contrebalancé par un montage des plus inventifs entre séquences animées, archives en noir et blanc ou morceaux d'interviews! Rare aussi pour la performance de Adrien Brody et pour le culot de Tony Kaye qui a de grands acteurs à son service et les faits quasiment disparaitre du montage final (James Caan et surtout William Perterson)! Enfin pour la sensibilité dont il fait preuve dans son écriture. En forme une sorte de cercle des poètes disparus vu du point de vue d'un professeur au lieu de celui d'un élève et dans un milieu défavorisé au lieu d'une école privée!

Film un peu brouillon sur un sujet pas très original (un professeur bombardé en remplacement dans un lycée de 3ème zone). Les acteurs sont excellents.

Detachment est une peinture au vitriol du système éducatif américain et des nombreuses carences qui lui sont liées. Adrien Brody est remarquable dans son rôle du prof humaniste, plein de désillusions mais prêt à se battre malgré tout. L'ensemble est très pessimiste (trop), les élèves sont décris comme des débiles violents, sans limite, n'ayant d'avance aucun avenir, les profs sont montrés comme dépressifs, au bord de l'asphixie. Ca fait peu crédible quand même si une part de vérité ressort inévitablement.
Il en reste un film plaisant sur le mal de notre société, les difficultés à se construire dans la vie, les dérives liées à la déliquescence des repères traditionnels. La réalisation est assez bonne en plus.
A voir...

Digne représentant d'Entre les murs aux USA , Detachment reprend un acteur qu'on a plus vu dans les salles depuis longtemps : Adrian Brody , acteur éphémère qui avait séduit dans le Pianiste et qui depuis ne joue plus dans des films de renommée. De retour pour un film séduisant sur le papier , mais très compliqué à jouer. Detachment s'enlisse dans une pente furieuse et très noir d'un professeur travaillant dans un lycée , très mal en point aux USA. On reste dans un scénario très simple , mais dont la mise en scène est très particulière de Tony Kaye qui nous met vraiment mal à l'aise , avec des plans extrement bien faites. On passe la lenteur du film , mais les personnages et leurs peines ont font un film dramatique très sombre.

Un film d'un pessimisme absolu, ultra dur, et qui laisse a penser que l'adolescence est vraiment un cap très dur à passer, ce qui est souvent le cas. On en ressort bouleversé, et même si le film est un peu lent, il est très bon, avec notamment un formidable Adrien Brody.

J'aime :
* Adrien Brody ♥ très très bon
* le côté pur et sans fioritures
* la juste sensibilité
* les réflexions existentielles

J'aime pas :
* la compilation de scénettes
* le manque d'originalité
* la réalisation lente et endormante

Une critique acerbe et sans complexes d'un système éducatif américain à la dérive. Dommage que Tony Kaye choisisse le chemin de l'exagération et du pathos à profusion car dans ce film, parents, enseignants et élèves sont tous sans exception dans une dérive sociale quasi pathologique. Du coup la crédibilité en prend un coup et c'est bien dommage car Detachment fait preuve de qualités et de scènes d'un cynisme cruel mais véridique. Un casting super avec une pléiade de second rôles aussi détonants qu'intéressants, mais une réalisation inégale et le choix d'une narration "en direct" peu utile. Un film trop poussé sur le dramatique à mon gout mais qui se regarde sans déplaisir.

Le thème de l’éducation en milieu difficile, déjà décliné dans “Entre les Murs” et “La Journée de la jupe”, trouve ici son pendant américain avec ce portrait d’un professeur qui s’impose un détachement des êtres et des choses de la vie pour ne pas sombrer dans la dépression. Le personnage est d’autant plus touchant que le vide sidéral de sa vie privée ne lui apporte aucune compensation face aux frustrations engendrées par des élèves violents, paumés et suicidaires, et à ses racines familiales arrachées dès l’enfance. En essayant de sortir de l’ornière une jeune prostituée cabossée de la vie, il ne parvient toujours pas à donner un sens à son existence. Ce film admirable d’intelligence et de sensibilité nous propose une vision extrêmement noire de notre société et dispense un pessimisme qu’aucune lueur d’espoir ne vient atténuer. À la fois réaliste et stylisée, la réalisation s’appuie sur l’interprétation intériorisée et poignante d’Adrian Brody au côté de partenaires au diapason. Un tel nihilisme sociologique et psychologique ne laisse pas les spectateurs indemnes. À éviter si vous êtes sous traitement au prozac.

boulversant du début à la fin du film. Adrien Brody m'a épatée. autant dans le pianiste je l'ai trouvé très quelconque, autant dans ce film il est extra. la mise en scène est spéciale mais s'intègre très bien avec le scénario. bravo

Beau film, mais vraiment très sombre, Detachment nous plonge dans le triste univers de l'éducation en quartiers (très) difficile. Adrien Brody est excellent dans le rôle du prof tourmenté (tout de même protecteur et sensible envers ses élèves) tout autant que les enfants jouant ces fameux élèves plus ou moins intenables. L'histoire est par contre très triste tout le long du film, nous montrant des cas désespérés et suivant plus particulièrement deux jeunes femmes au destin croisé : une qui tente de se sortir de sa misère et une autre en déclin moral.
Film à voir, mais pas dans un état dépressif...