El Campo : les secrets du tournage

Le scénario d'El Campo a été rédigé par Hernán Belón et Valeria Radivo, peu de temps après la naissance de leur fille, au moment où le réalisateur éprouvait des difficultés à s'ajuster à son rôle de père : "J’ai commencé à avoir peur, à être instable et à voir combien ma vie manquait de solidité (...) Ma femme, plutôt que de me tuer, m’a dit pourquoi ne faisons-nous pas quelque chose avec tout cela ?", se souvient-il.

El Campo a été présenté au Festival International du Film d'Amiens en 2011, et y a remporté le Prix Spécial du Jury. Leonardo Sbaraglia a, quant à lui, reçu le Prix d'Interprétation Masculine pour sa composition de Santiago.

"El Campo est un drame psychologique qui emprunte aux conventions du cinéma de suspense, du fantastique, voire des films d’horreur", déclare le réalisateur et scénariste Hernán Belón.

Pour incarner ce couple qui s'isole à la campagne avec leur fille, Hernán Belón a fait appel à Leonardo Sbaraglia, un acteur avec qui il avait déjà travaillé dans un groupe de théâtre, et Dolores Fonzi, qu'il ne connaissait pas. Le metteur en scène tenait à ce que l'actrice choisie pour jouer Elisa soit mère : "Je pense qu’il est très difficile, sans les avoir vécus, d’imaginer ces sentiments si contradictoires, si puissants qu’amène la maternité", explique-t-il.

Dans le film, le couple formé par Elisa et Santiago se rend à la campagne pour quelques jours de vacances qui ne vont pas se passer comme prévu. Cependant, Hernán Belón, le réalisateur, avait pensé à un autre lieu isolé et hostile pour mettre en scène son histoire : "J’ai longtemps hésité à situer l’histoire à la montagne, dans une maison entourée de forêt, mais je me suis finalement décidé pour la campagne, parce que sa platitude, son calme apparent te confrontent plus encore à ce que tu es, seul face à toi-même."

La problématique du film selon la comédienne Dolores Fonzi (Elisa) : "Les personnages décident de "s’ouvrir" à la nature mais la ressentent en réalité comme une captivité. Le film raconte ce qui se passe entre eux dans ce huis-clos. Seuls dans la réalité de ce face à face, sans aucun bruit, sans aucune distraction pour les sauver. C’est mon personnage qui provoque la crise, mais celle-ci se nourrit d’une certaine manière de Santiago."