Lorsque l'on demande au cinéaste de définir son film, Pal Sletaune répond en ces termes : "Le film est un voyage dans l’esprit, il soulève la question suivante : qui peut décider de ce qui est vrai dans notre vie ?". Conception pour le moins abstraite qui permet d'explorer de multiples terrains.
Le déclencheur du film ? La paternité ! Pal Sletaune admet en effet : "Après être devenu père, j’ai réalisé combien les relations entre les parents et leurs enfants peuvent être fragiles et vulnérables. (...) J’ai compris que l’amour pouvait être la plus dangereuse des émotions". Etrange d'imaginer que le plus heureux des évènements ait donné l'idée au réalisateur de faire un film aux accents de thriller horrifique !
Alors qu'à l'époque de Millénium, la comédienne Noomi Rapace avouait en interview qu'il lui arrivait de rêver de son personnage de Lisbeth Salander, un phénomène similaire s'est produit à la lecture du scénario de Babycall.
Sous ses airs de dure à cuire, l'actrice Noomi Rapace déclare aimer les personnages abimés par la vie. Ici, le rôle qu'elle interprète correspond parfaitement à cette optique : sur le qui-vive, l'héroïne a toujours peur que son ex-mari violent ne la retrouve : vulnérable, elle vit dans l'angoisse et ne se remet pas de son passé traumatisant. En ce sens, le cinéaste Pal Sletaune tient à préciser qu'il s'agit avant tout d'une héroïne moderne.
Le film Babycall, réalisé par le norvégien Pal Sletaune, a été récompensé lors du 19ème festival international du film fantastique de Gérardmer, en 2012.