Avis : Song To Song - Page 6

Dans la droite lignée de ses œuvres post-Tree of life, Terrence Malick réalise ici un long-métrage où les sensations, les souvenirs, l'intériorité des personnages priment sur la linéarité du scénario. Si la partie centrale centrale de Song to song, qui aborde les thématiques de l'amour, de la mainmise de l'argent dans l'art et des rapports dominés-dominants dans la société, est captivante, force est de constater que son film est trop long, et mériterait d'être amputé d'une trentaine de minutes. Se déroulant autour de la scène musicale d'Austin au Texas, celui-ci bénéficie d'un casting de haut vol (Ryan Gosling, Rooney Mara, Michael Fassbinder, Natalie Portman, Cate Blanchett,...) et se paye le luxe de faire participer quelques stars du rock, tels Iggy Pop ou Patti Smith, pour notre plus grand plaisir.

Quel gâchis d'avoir une telle brochette d'acteurs pour en faire ça ! Des pantins auraient pu en faire autant, tant le réalisateur ne semble pas s'intéresser à eux. Tout juste murmurent-ils dans une voix off supposée être poétique. Le film est d'un ennui mortel sans un semblant de scénario. Le réalisateur filme des mains, des branches, des brins d'herbe… Le seul intérêt du film est de montrer que Natalie Portman est tout aussi belle en blonde…

The Tree of Love.
A travers les destins croisés d'un quatuor amoureux porté par un excellent casting, Malick livre un poème sensoriel enivrant et fascinant mais manquant un peu d’intensité, captant les fêlures de l’âme.

Comme toujours dans le cinéma pouvant paraître pretentieux de Malick, il y a une certaine esthétique de l'image et la mise en scène, une narration mélancolique plutôt que de longs dialogues, une façon presque métaphorique d'aborder un sujet. Malheureusement, avec Song to song, on a le sentiment d'être quelque peu floué car cela manque terriblement de consistance. On assiste à une succession de scénettes, souvent creuses, sans structure, via un montage en plus, discutable! Un casting de stars jamais mis en valeur, qui déambule, tourne en rond, autour d'histoires d'amour et désamour à la psychologie rendue si compliquée.

Terrence Malick traverse les époques, les décors et les contextes mais maintient son cinéma toujours aussi poétique et immersif. Je répéterais bien les commentaires habituels: images splendides, réalisation somptueuse...etc...Inutile...La différence dans cette oeuvre est le milieu musicale qu'il a exploré avec de nombreuses séquences "live" et la présences de nombreux artistes bien connus. Rooney Mara semble le fil conducteur au milieu de ces différentes relations intimes entre tous ces personnages. Malick on aime ou on n'aime pas...moi je ne m'en lasse pas...

A l'image de son dernier succès The Tree of Life, Terrence Malick remet les couverts sur fond d'industrie musicale pour nous sortir un énième film bien pataugeant. J'étais très intéressé pour voir comment aller être les relations entre les personnages issus de l'industrie musicale et finalement, si les personnages m'ont l'air pas mal décousu en termes d'histoire et d'intérêt, le film qui semble quand même bien long amène une touche un peu atypique entre les plans rapprochés. Dommage que le cadre reste assez restreint entre les personnages qui sont tout de même vides de sens. Par contre, Terrence Malick est allé dans le mauvais sens en répétant des scènes entre les deux couples assez perturbantes tellement elles se ressemblent au départ et où les conversations ne changeront rien au cours du film.

Rien n'est comparable au nulissime Tree of Life mais clairement Terrence Malick a une façon de réaliser qui ne semble toujours pas me plaire à 60%. Parce que notamment, Ryan Gosling tombe totalement dans la caricature d'un personnage qui s'en fout totalement, tandis que Nathalie Portman fait de la figuration dans un rôle hyper en retrait.

PS : je n'ai pas non plus compris le cours du film par contre

Un film que je classerais comme uniquement photographique. mais cela ne suffit pas. Les unions, désunions, démons et amour etc... sont ici décryptés, disséqués et pourtant ! Dur à accrocher avec un rythme plus que lent pendant c'est plus de 2 heures. Heureusement que les interprétations d'excellents acteurs évitent le presque naufrage. 1.5/5 ! (pour l’esthétisme), pas plus !!!

Enfin vu Song To Song, et s'il demeure le meilleur du tryptique de Terrence Malick, plus lyrique et utopique que ses prédécesseurs, on est content de voir cette parenthèse urbaine interminable se refermer, et on a hâte de retrouver son auteur au sommet de son art.

https://www.facebook.com/la7emecritique/

Le problème récurent que j'ai avec Malick, au delà de sa mise en scène de publicitaire, c'est que je ne me sens pas concerné par ses personnages, rien à faire, et dans un film qui tend à autant projeter des émotions c'est problématique, car l'histoire est assez universelle, des couples qui se font et se défont etc, donc l'important est qu'ils transmettent quelque chose, et encore une fois c'est raté pour moi.
Kight of Cups, que je n'ai pas aimé non plus, avait au moins quelques passages enivrants, Song to Song parait de son côté monocorde, dans le ton de ce qu'il raconte, bien qu'il faut avouer que des scènes s'accordent très bien avec ce sentiment de mélancolie qui ressort quand même pas mal. Seulement je ne ressens pas l'humain, en grande partie à cause de ce que Malick le voit, ici on est quasiment dans l'interchangeabilité, que la vie serait réglée sur du papier à musique, qui peut croire à ça ? Et puis, sans m'acharner, cette façon de susurrer les dialogues en voix off tout en ellipsant sans arrêt avec une caméra qui déforme ce qui nous rattacherait un minimum à la grâce, rien ne sonne juste, pour moi c'est du maniérisme ringard, jamais terre à terre et toujours dans cette espèce de montée de spliff permanente où on s'interrogerait sur notre place dans le monde & tutti quanti, blablabla... Insupportable.
Par contre j'ai bien aimé le côté backstage avec Iggy Pop, le délire Jim Morrisonien de Val Kilmer où la douceur brute de Patty Smith, les vraies "stars" du film ce sont elles, les autres ne sont que des "gens" qui miment des émotions.

Plus les films de Malick sortent, moins j'ai l'impression qu'il a quelque chose à dire. Autant je considère *The Tree of Life* comme un chef d'oeuvre, *A la merveille* comme une très belle continuité et *Knight of Cups* comme la conclusion intéressante mais un peu vide de cette trilogie, *Song to Song* arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et n'arrive pas à distinguer sa propre identité et semble juste un nouvel ersatz de ce cinéma purement visuel où la narration laisse place au sensible, au poétique, mais à quel prix ?

Le principal problème de ce *Song to Song*, c'est que le cinéaste américain semble être dans la répétition la plus totale de ce qu'il peut proposer depuis presque dix ans. Au niveau thématique dans un premier temps, il ne faut pas se laisser avoir, le film ne traitera absolument pas du milieu musical, il ne servira que de toile de fond pour quelques scènes mais ne sera clairement pas abordé plus que cela. Le véritable sujet du film est ici l'amour. Le soucis étant que cette thématique avait déjà été traitée mais de manière beaucoup moins superficielle dans *A la merveille*, l'intérêt du métrage réside donc seulement dans la qualité de ses interprètes, que ce soit Gosling, Fassbender, Mara ou encore Blanchet, tous livrent une prestation honnête et semblent moins perdus que Christian Bale et Ben Affleck dans cette expérience cinématographique propre à Terrence Malick. Le problème étant que pour traiter de jalousie, de séduction, de désir et d'amour à un degré, il faut le dire, assez ras des pâquerettes, il a besoin de 2H00. Et ces deux heures semblent parfois une éternité tant la machine semble tourner à vide et on a l'impression d'assister à une machine génératrice de séquences aléatoires, valables seulement pour leur beauté plastique.

Ce qui me permet d'aborder sur le second soucis du film, la répétitivité de la réalisation et de la mise en scène. Des personnages qui déambulent, du travelling avant, du steadycam en courte focale en veux tu en voilà, de la voix off philosophique, Malick n'a, en termes purement techniques et narratifs, rien de neuf à nous proposer. L'impression de revoir en boucles les mêmes séquences en interchangeant seulement les acteurs et les décors.

Alors oui, certes, c'est beau, c'est magnifique, poétique, tout ce que vous voulez. Les films de Malick ont cette capacité d'hypnotisme assez phénoménale, mais une fois passée la premièr heure, le charme est rompu et on se rend douloureusement compte de la supercherie.

Au final, je dirai que le film n'est clairement pas obligatoire, surtout pour les fans de Malick qui n'auront rien de plus à se mettre sous la dent. Pour les néophytes, le film peut-être intéressant, il suffit en fait d'en choisir un dans la liste et de s'y tenir, parce que depuis *Tree of Life*, j'ai un peu l'impression que si t'en as vu un, tu les a tous vus, c'est là que ça devient tragique...

(Chronique partagée avec celle de Knight of Cups)

Quitte à passer pour bon public / fangirl inconditionnelle de Malick, je pourrais voir trente films comme celui-ci. Encore plus en regardant celui-ci où le scénario de plus de 300 pages aurait aussi bien pu ne pas exister sans que ça change quoi que ce soit (vu que peu d'acteurs ou de techniciens l'ont lu et que tout était improvisé de toute manière), j'ai eu l'impression que le réalisateur s'élevait dans un « brouillard originel », ou en mots moins mystiques : un machin spirituel vachement pertinent quoique très flou et à peine compréhensible.

Je n'ai eu aucune attente : je ne demandais pas de comprendre, ni qu'il y ait la moindre illusion de sens. Le voyage éthéré et abstrait proposé m'a suffit. Ma propre interprétation m'a permis d'y voir le chaos ambiant d'où est issue la psyché de chacun, et que je trouve formidable de voir posé en images. Je suis même arrivé·e même à me raconter une histoire, tout sauf linéaire bien sûr, mais qui rentre dans le cadre des analyses psycho-familiales que Malick se propose souvent de faire : c'est le récit d'un tourment, d'une paternité, d'une dépression sans doute. Le film est fait de dissociation, cet état second qui nous permet de tolérer nos émotions en les ignorant et en les enfouissant, mais où elles déteignent sur un quotidien bizarrement plus cotonneux, fade, presqu'onirique, inconfortablement confortable et impossible à formaliser en scénario. Exactement comme ce qu'on passe deux heures à contempler ici.

Le problème est qu'il faut un mood bien particulier pour regarder ce film, et je m'en rends compte après avoir vu Song to Song, qui est le reste du dyptique. Un peu moins de réceptivité et c'est la débâcle. Le propos de fond, quel qu'il soit, devient invisible et les images qui se succèdent deviennent ce qu'elles ont toujours été : une suite inane de petites scènes flottant sans rien dire. Sans pouvoir mettre le doigt sur la différence qui sépare les deux films, Song to Song m'a parlé beaucoup moins, me semblant tergiverser davantage alors que le procédé est strictement le même.

Si la différence n'est pas filmique, c'est qu'elle est en moi : c'est le propre des deux œuvres que de diviser, ce qui en soi est également révélateur de la nature humaine, et des similitudes entre le spectateur et les personnages, qui dans les deux cas ne sont guère plus que des bribes de souvenirs à des yeux extérieurs.

Avec Song To Song, Terrence Malick signe un film qui se vit, qui se ressent et dont les mots ne peuvent remplacer les émotions qu'il transmet. L'histoire de ce triangle amoureux qui se transforme même en d'autres formes géométriques sous fond de musique nous parle essentiellement d'amour et le traite plutôt bien. Il se dégage beaucoup de sensualité à travers des images toutes plus belles les unes que les autres. Car oui Terrence Malick oblige, la réalisation est très découpé et offre des plans sublimes mais extrêmement courts qui s’enchaînent pendant plus de deux heures et je trouve qu'au bout d'un certain temps le tout devient un peut trop redondant. La caméra est perpétuellement en mouvement et les plans se suivent parfaitement bien mais en jouant toujours la même danse. Certains passages reviennent inlassablement comme le soleil qui se couche ou encore les protagonistes attirés par les murs. Reste que la photographie est magnifique avec ses couleurs naturelles qui émerveillent la rétine, des décors pleins de verdure et que la réalisation au plus près des corps des acteurs dégage quelque chose de charnel. Le casting justement propose de belles têtes d'affiches avec Ryan Gosling, Michael Fassbender dans un rôle qui le rend détestable, Natalie Portman ainsi que Rooney Mara. Ces deux dernières qui sont de très jolies femmes sont parfaitement mises en valeur par le regard de Malick et dégagent beaucoup de charme. J'ai quand même un peu été agacé par le personnage de Faye qui semble avoir tout pour elle et qui pourtant semble perdue, ce qui ne m'a pas donné beaucoup d'empathie envers elle. Il en va de même pour la narration qui se veut trop abstraite dans ses propos, confuse et parfois superficielle et les dialogues sont un peu trop cisaillés. L'histoire est à l'image de la réalisation qui se veut trop en morceaux. Reste une b.o. éclectique et de superbe qualité qui accompagne très bien l'ensemble ainsi qu'une jolie fin qui laissera pensif. Vous l'aurez compris Sont To Song est un très beau film qui possède quelques défauts comme sa longueur mais qui mérite amplement d'être visionné tant il propose autre chose de plus contemplatif et sortant de l'ordinaire.

je serai bref ! je partage totalement les critiques qui ont mis une voir une demi étoile !
Ils évoquent à juste titre la vacuité, l'ennui de ce film...
j'ajouterai juste que c'est un film petit bourgeois pour les petits bourgeois ,Terrence Malik devrait , réclamer la nationalité Française tant son cinéma est proche du néant créatif actuel de notre hexagone poussiéreux ! :)

Le film qui avait tout pour me plaire: une histoire d'amour dans un contexte musical filmé par le plus grand esthète du cinéma contemporain! Comme toujours, Malick pourrait filmer un conteneur à ordures, ce serait magnifique! Pour la première fois, la sensualité est omniprésente et s'accorde parfaitement au style incomparable de l'auteur, bien servie par un casting monstrueusement glamour! Un frisson! Pourtant, l'ensemble s'enferme rapidement dans son mantra enivrant, dans cette répétition envoûtante et sensorielle, magnifique, certes, mais épuisante sur plus de deux heures de film. Un opus qui penche donc davantage vers un "The Knight of Cups", totalement harassant, que vers un "The Tree of Life", totalement fascinant! Néanmoins, le glamour hypnotisant, l'érotisme quasi latent et la coolitude du contexte musical font de ce "Song to Song" une gourmandise esthétique dont il serait dommage de se priver!

Sur les derniers Malick, on a toujours cet avis mitigé de ce dire : "oui j'ai vu quelque chose d'abstrait visuellement mais qui souligne tellement de chose que cela en devient sublime" ou alors " complètement insensible. On se demande vraiment pourquoi son cinéma ne raconte plus grand chose". Effectivement, depuis le coup de grâce avec The Tree of Life, il décide de conjuguer ses névroses et son expérience au service d'un art qu'il souhaite façonner à sa manière. A mi chemin entre le contemplatif et le vide, il finit par nous donner le tournis par cet enchaînement de plan plus sublime les uns des autres. Après avoir rapidement évoqué son thème chère qu'est la relation avec le père - une seule scène dans Song to Song - il se consacre à une forme d'amour impossible et voué au conflit. Expérience de cinéaste ? Nul doute que oui, avec tout de même la magie en moins que sa Palme d'Or. Rooney Mara reste en soit toujours une bonne idée de casting. Persuadé que son cinéma dissimule des indices de visionnaire, j'attends avec impatience de voir si le temps donnera raison à son art période 2010's.