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Ykarpathakis157
3 427 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 18 octobre 2020
Le film est composé presque entièrement de scènes d'une durée généralement de plusieurs minutes chacune sans pratiquement aucun montage. Ce qui signifie une absence presque complète de grammaire cinématographique normale. S'il faut 2 minutes à quelqu'un pour penser à quelque chose à dire c'est exactement ce que vous verrez. En fait vous obtenez 2 ou 3 personnages debout et regardant en silence entre de brèves lignes de dialogue. Pour plus de variété ils s'assoient et regardent parfois. La moitié du temps vous regardez l'arrière de la tête de quelqu'un pendant des minutes ou écoutez quelqu'un parler hors écran. Parce que tout est montré à partir d'une seule position de caméra et qu'il n'y a pas d'édition. Vous verrez des personnages regarder quelque chose pendant une minute entière avant que le film ne vous montre enfin ce qu'ils regardaient. Mon expérience de visionnement est passée de l'intrigue à la confusion, à l'espoir, à l'impatience à la contrariété et enfin à une sorte d'ennui exaspéré. Le jeu des acteurs n'est pas mieux. Pratiquement tout le monde parle d'une voix lente et monotone que la situation soit détendue ou tendue. Ce n'est pas le stoïcisme des personnages qui essaient de contrôler leurs émotions. Non ils sont simplement robotiques pendant tout la durée du film...
Il faut connaître son Histoire quand on regarde Dans la brume : c’est une URSS depuis peu dans le camp Allié que dépeint Loznitsa. Alors tout le monde est un peu dans la brume : qui est qui dans ce front diffus et piqueté de résistants ? Comprenez : ceux qui n’avaient pas changé de camp et que les exécuteurs appellent les lents d’esprit.
Malheureusement, il n’y a pas que l’esprit de lent et Loznitsa demeure pour moi un réalisateur insupportable – pourtant je suis très tolérant vis-à-vis du cinéma qui prend son temps. Il y a une limite à ce qu’on peut faire subir d’inaction, et il la franchit avec une multitude de scènes qui n’ont que la photographie et une poignée d’acteurs extrêmes pour tenir le coup. Il faut tout de même louer l’inconfort et l’effort physique qu’ont dû fournir les interprètes dans cette épopée militaire froide (dans tous les sens du terme) qui fait craindre l’escarmouche sur un front trop vaste.
On ne peut pas juger un film parce qu’il est minimaliste, surtout quand la dureté minutieuse du tournage est visible à chaque instant, mais c’est une légitimité critique largement héritée du fait que le vide est volontaire et vraiment intenable.
Austérité. Approche de la vérité par le biais d’une vision biaisée pour le spectateur. Je voulais même dire par le cheminement à travers la forêt. Symbole de l’errance de la pensée. Peu de dialogues mais une tension entre les personnages uniquement apaisée par les paysages. Sévère et rude.
Le film porte très bien son titre dis donc puisque l'ambiance est grise, froide, lourde et dérangeante de la première à la toute derrière image. Il y a ce doute qui plane et qui nous met mal à l'aise pendant une grosse partie du film.... Comme les soldats, on ne sait que penser de ce russe qu'on suspecte d'être un traitre à cause de cette manipulation très efficace du général allemand pour le décrédibiliser face aux autres habitants. Tout au long du film, grâce à l'excellente interprétation et à l'atmosphère pesante qu'installe le metteur en scène Loznitsa on arrive à comprendre ce que ressent Sushenya qui traine les pieds et tente de persuader ses bourreaux par quelques paroles .... Il y a en effet peu de dialogues mais les regards sont si profonds qu'ils valent bien plus que de longs discours .. Un film vraiment prenant mais quand même très lent, ce qui pourrait rebuter ceux qui ne rentrent pas de suite dans l'histoire mais qui devrait vous marquer si vous accrochez dès le départ comme ce fut mon cas.
En fait je pense qu'on regarde ce film par hasard, on tombe dessus quoi ! L'histoire n'est pas banale, car c'est en fait une histoire surement commune mais qui ne fera jamais un blockbuster. Bref au début c'est lent à se mettre en place, on ne comprend pas où le metteur en scène veut nous emmener. C'est lent mais on voit de jolis paysages et c'est très bien filmé. Dans une 2ème partie les choses se mettent en place, on rentre dans l'histoire et on comprend l'identité des personnages. Ensuite il y a les flashbacks, cela fonctionne pour le 1er d'entre eux mais plus ensuite à mon avis. On retombe dans quelque chose d'assez plat. La fin quand à elle même si elle n'est pas magistrale est néanmoins forte. On aurait préféré une autre fin surement. On compatit pour le personnage principal qui est un symbole d'injustice comme il y a du en avoir des milliers.
A confondre profondeur et longueur, le réalisateur emporte le spectateur dans un abyme d'ennui. On a le sentiment de subir un mauvais film soviétique des années 1970, avec ses plans qui n'en finissent pas, ses personnages qui appuient un silence plus lourd que le plomb. On tente de croire à une évolution intéressante mais, après une vaine attente pour s'accrocher à quelque chose, on espère le mot "fin" comme l'assoiffé la fontaine.
Dans la brume est un drame de guerre russe, Situé au Bielorussie sur les frontières occidentales de l'URSS en 1942, sous occupation allemande. Sushenya, un travailleur de chemin de fer, qui est à tort arrêté pour déraillement d'un train près de son village natal. Lorsque l'officier allemand lui donne une chance de vivre, des rumeurs de la trahison de Sushenya se répand bientôt dans la ville et dans le but de se venger, deux partisans le capture.
Ce film peut se montre au final assez terne et peu satisfaisant et il manque certainement de dramaturgie et d'excitation pour justifier sa longueur de 128 minutes. Les moments passionnants sont rares et le film manque de cette étincelle et de magnétisme, essentiel pour en faire une oeuvre vraiment captivante et engageante. Il y a trop de longueur et d'insistance sur baeucoup de sequences en tous cas plus que necessaire , ce qui finit par devenir très irritant dans la visualisation. 2/5 pour ma part
Si l'on peut voir l'indécision, ou plus exactement l'impossibilité de prendre une décision, comme le thème central du film, on ne peut que se réjouir de la détermination de Sergei Loznitsa dans ses partis pris esthétiques, ceux d'un cinéma lent, qui sait prendre son temps. "Dans la Brume" a pourtant aussi les défauts de ses qualités, et ce style affirmé semble parfois procéder d'un certain maniérisme, là où on aurait peut-être aimé une plus grande intuitivité.
Le film brosse un tableau de la guerre de 1939-1945, côté russe, côté rural, avec ses occupants allemands et surtout sa population locale, fortement divisée dans un contexte qui met à mal les liens sociaux. Mais l'ambition du réalisateur n'est pas de se livrer à une ample reconstitution historique. Il donne au récit une orientation intimiste via le portrait de trois hommes, Sushenya et les deux résistants venus l'exécuter, qui font l'objet de trois flash-back expliquant leur situation présente. Trois rapports différents à la guerre et à l'engagement. Le portrait du personnage central, Sushenya, est le plus intéressant : homme simple, innocent meurtri, embourbé dans une situation cruelle, aussi injuste qu'inextricable, et qui se lance dans un chemin de croix pathétique... Où il est question d'honneur, de morale, de culpabilité. L'acteur Vladimir Svirskiy, avec son regard abattu ou embué de larmes, est particulièrement touchant. Côté réalisation, on apprécie certains plans-séquences, l'esthétique "forestière" (jolie photo au fond des bois) et une façon singulière de diffuser une tristesse brute et quasi muette. Cette qualité artistique et cette sensibilité sont malheureusement un peu plombées par des choix radicaux en matière d'austérité : absence de musique, extrême lenteur de la narration, ton monocorde... L'ensemble n'en demeure pas moins intéressant.
Au départ on n'y comprend rien Au centre d'un village, un jour de marché, trois résistants soviétiques sont pendus par la Wehrmacht Puis, sans transition, au fond des bois, deux soldats de l'armée rouge cheminent lentement vers une cabane abandonnée. Ils y trouvent un homme, lui demandent de les suivre et s'apprêtent à l'exécuter. Il faudra un moment avant que les morceaux du puzzle de l'histoire se mettent en place : Souchenia, le paysan sur le point d'être exécuté, avait été arrêté avec les trois camarades voués à êtres pendus et relâché par les Allemands afin de tendre un piège à l'Armée rouge qui viendrait lui demander des comptes. Lorsque le piège se referme et qu'un des deux soldats soviétiques, que peut faire Souchenia ? S'enfuir au risque de retomber entre les mains des Allemands ? rester auprès de l'autre soldat soviétique qui veut l'exécuter ? Dilemmes moraux incarnés avec une âpre lenteur dans la forêt biélorusse noyée dans la brume. Ce film d'un réalisateur ukrainien exilé en Allemagne a la beauté grave des romans russes. Son héros semble porter sur son épaule tout le poids de la douleur du monde. On souffre avec lui.
Le terrible portrait d’hommes livrés à des choix éthiques cruciaux. Malheureusement, le récit traîne la patte, la caméra s’attarde pesamment, voulant saisir une vérité qu’elle finit par diluer dans l’ennui.
Je m'attendais à ce que le scénar soit plus developpé alors qu'en fait, cela se concentre sur un fait précis et ses conséquences. Très austère tant dans la réa' (Beau plan séquence d'ouverture quand mème) que dans l'interprétation des acteurs. Le propos reste interessant(toute notion de confiance est balayée en période de guerre, chaque homme a sa part d'ombre...) mais bon,pas réellement touché par ce film.
La seconde réalisation de Loznitsa (déjà auteur de My Joy) est d’une beauté visuelle froide et âpre. Une œuvre tragique et dramatique qui ne laissera pas insensible. Mais la lenteur parfois trop présente et parfois un peu indigeste vient gâcher un peu le plaisir de cette œuvre à l’ambiance glaçante.