Avis : A.C.A.B.: All Cops Are Bastards - Page 5

Particulièrement réussit, assez dur, nerveux, mais surtout humain et réaliste, montrant ainsi une face assez cachée de la police que l'on ne soupçonne pas forcément, dans des cas que l'on pourrai largement imaginer dans tous les pays du monde.

Tu aimes les films de gladiateurs ? Ah, si le syndicat de police Alliance a maté ça, il a dû salement mouiller sa culotte (oui oui, le syndicat Alliance est une femme...) ! "A.C.A.B." est un voyage au pays des flics qui en ont, des flics qui, en plus de se trouver en première ligne face aux problèmes de la société moderne (insécurité, immigration clandestine, chômage, hooliganisme...) et au mécontentement des foules devant les solutions apportées par les politiques pour régler ces problèmes (grèves, manifs, expulsions...), doivent aussi se débattre avec des problèmes personnels complexes (qui un divorce douloureux, qui un fils ado néo-nazi, qui une mère en passe de perdre son logement). Ouf ! Véritable hymne à l'esprit de corps -ce qui consiste en gros à assumer les conneries des potes, à boire des bières et à se tripoter les uns les autres sous la douche-, le film véhicule un discours et une imagerie mussolinienne (culte de la virilité, affiches, uniformes...) qui le feront forcément passer pour facho. On n'est jamais très loin de "Tropa de Elite" (même si ce dernier est beaucoup plus efficace au niveau action) et par moments même -et c'est plus dommageable- on frôle "Les Bérets Verts", parangon du film faf grand public. Seulement, derrière ses aspects bêtement primaires (hé, faut bien se mettre au niveau des personnages !) et ses stéréotypes (le bleu, le vétéran, le sanguin, le plus réfléchi, les nationalistes...), "A.C.A.B." est aussi un portrait sombre et sans concessions d'une société à la dérive (civilisation, diraient certains). Bon sang ne saurait mentir, Stefano Sollima, fils du 3ème Sergio du western spaghetti (après Leone et Corbucci), retrouve avec sa réalisation sèche et nerveuse les accents des polars paternels des années 60-70. Sans complaisance dans le fond, Sollima l'est un peu plus dans la forme et joue habilement avec nos bas instincts (The White Stripes, The Clash et Pixies dans la BO, rhââââ !). On est un peu comme le rookie après une baston, plein de remords. Mais quand on lui demande si ça lui a plu, il ne peut que répondre : "à fond, ouais !". Eh ben, pareil ! Sous ses airs de polar facho mais jouissif, "A.C.A.B." est donc un excellent film de société qu'il est, quelque part, assez dérangeant d'aimer tant on se dit qu'on doit partager cette admiration avec les bas du front (si vous voyez ce que je veux dire) qui en feront forcément une interprétation premier degré. Pour les intellos qui le détesteront, on se fait moins de souci, ce sont les mêmes qui traitaient Clint Eastwood de fasciste il y a 35 ans et qui le vénèrent maintenant comme un grand auteur humaniste... A ne pas forcément mettre devant tous les yeux, donc.

ACAB propose une immersion dans l'univers de CRS italiens alors, forcément, c'est violent. D'autant plus que l'histoire s'articule autour d'affrontements entre CRS et groupes fascistes, ceci en ne masquant la bêtise d'aucun d'eux. A travers un rythme prenant et des acteurs qui tiennent leurs rôles avec assurance, ce film éclaire les dérives de la société contemporaine et ses effets pervers, notamment à travers la montée de différentes formes de racisme, leur banalisation et leurs conséquences en termes de domination d'un groupe de personnes sur les autres. En soulignant le fait que les fascistes ne constituent pas une population marginale, homogène et facilement identifiable, ACAB dénonce et il le fait bien. Mais peut être même trop, dans la mesure où il propose un portrait social en laissant le soin aux spectateurs de prendre position, à la manière d'une espèce de question ouverte, ce qui a pour mérite d'aller à contre-courant du bien pensé prémâché qu'on nous sert bien trop souvent dans les films réalistes, mais empêche d'évaluer dans quelle mesure ce qui est avancé peut être réaliste ou non.

A.C.A.B. dresse un portrait pessimiste et dramatique de la société italienne et plus généralement de notre société. Au travers du regard et de la vie de 4 policiers anti-émeute romains, Stefano Sollima traite du hooliganisme, de l'extrême droite, des camps roumains, du racisme, etc... Tout tourne autour de la violence et du mépris que peuvent générer les êtres-humains envers autrui et envers eux-même. Le film ne tombe pas dans la violence gratuite, comme d'autres précédemment (Football Factory par exemple), et montre le travail quotidien de ces flics maintenant l'ordre contre vents et marées et quelque soit le danger. Il ne verse pas dans la facilité et dépeint les forces et faiblesses de chacun. Finalement, c'est une petite claque qui n'a pourtant pas fait grand bruit.

Pour son premier film. Stefano Sollima fait une bonne réussite. On ne sais pas vraiment où se situe le réalisateur dans ce film mais il semble rester assez objectif dans son ensemble. La métier de brigadier anti émeute, dangereux et violent voir meme fachisant pour la plupart du temps. Le réalisme est assez saisissant et certaines scènes nous plongent presque au coeur même de la réalité. On perçoit un certain attachement pour ces flics tout comme un gros dégoût lorsque l'on voit les violences qu'ils font subir à certains. Il n'y a pas vraiment de prise de partie. Présenté au festival de film italien, ce film est une bonne réussite bien qu'il ne retiendra pas éternellement notre attention. A voir !

Le film est-il divertissant ?. Non pas du tout. Oui, ces gars-là sont durs toujours impartiaux et honnêtes. Pourtant, comme de nombreuses forces de police du monde entier sont utilisées par les politiciens comme un ballon de football. La scène est donc prête. Une jeune recrue pour des raisons ostensiblement financières rejoint une escouade anti-émeute expérimentée. Ensuite pratiquement tout le film s'enlise dans la vie domestique des protagonistes et dans toutes les épreuves et les tribulations que cela implique. Quelle fête de répétition. N'est-ce pas à cela que servent les feuilletons T.V.. Personnellement, je ne ressens pas le besoin de me lancer dans une diatribe politique à moitié cuite mais clairement la disharmonie raciale est un fil conducteur qui lie le film avec quelques scènes essayant faiblement d'imiter American History. A.C.A.B.: All Cops Are Bastards est trop excité et ennuyeux...

Qui sont ces gens derrière leurs boucliers ? Ces hommes se servant de leurs matraques pour stopper une manifestation, ou empêcher un groupe de s'exprimer ? All Cops are Bastards s'aventure en terrain hostile pour nous donner une vision de l'intérieur, inédite et dérangeante, où l'on accompagne quatre CRS dans leur quotidien.
Pour son premier film, Sollima prend le parti pris du rythme avec une caméra en mouvement, suivant ces corps à la fois perdus et agressifs dans une foule toujours plus menaçante. Le choix d'une super musique (White Stripes, Kasabian, Pixies) donne à l'ambiance un ton brut, nerveux et jouissif qui se mêle parfaitement à l'état d'esprit de ces personnages.

Parlons justement de ces derniers : Quelles sont leurs réelles motivations pour exercer cette profession ? Aiment-ils la violence ou sont-ils vraiment patriotiques ? À l'image du contexte politique du pays et de l'immigration, la situation est complexe. Sollima nous présente une société divisée en clans, avec des flics qui finissent par perdre leurs valeurs à cause du manque de reconnaissance qu'ils subissent.

La brochette d'acteurs convaincante permet au film de surfer sur une note juste et réaliste. Le jeu des miroirs explique par ailleurs judicieusement la double psychologie de ces « cops ». Le premier visage est celui d'un homme ayant des responsabilités et une certaine estime de lui-même. Mais le second montre une personne fatiguée et haineuse qui est peu à peu bouffée par cette violence omniprésente.

C'est donc une entrée réussie pour le réalisateur italien qui aura eu l'audace de s'intéresser à un sujet houleux et délicat tout sauf facile à traiter. A.C.A.B. n'est pas seulement violent, il est aussi prenant et intelligent, et c'est ce qui fait la différence.

Un film qui montre les tensions et les contradictions en matière de sécurité.
C'est un tableau assez affligeant, peut-être bien même réaliste. Mais y a quand même beaucoup de clichés (les CRS fascistes et les supporters de foot idem, les grévistes qui se font bastonner et les immigrés idem). Tout cela est terriblement efficace mais ne fait pas pour autant un super film.

Voilà un film qui ne laisse pas insensible. Les valeurs de droiture de la Police sont mises à mal, la cause principale ? d'être confronté au quotidien à la violence des rues, d'être plus ou moins abandonné par les politiques et leur hiérarchie. L'immigration clandestine en Italie tiens une large place dans cette réalisation montrant à quel point le pays, la police et les aides sont dépassés.
Quant au film on peut dire que l'on a pas le temps de s'ennuyer, le réalisateur Stefano Sollima frappe fort dans une véritable fourmilière.

Je suis sorti plutôt déçu de cette projection dont j'en attendais beaucoup plus, d'autant que les films latins déçoivent rarement. La bande annonce assez percutante m'avait convaincu ainsi que la critique de Première qui inscrit ce ACAB dans la tradition des films réalistes et musclés. Certes on retrouve dans cette histoire toute la rage et la violence qu'on nous avait vendue dans les pitchs mais malheureusement sans un réel fil conducteur et une véritable intrigue qui nous aurait tenu en haleine et qui aurait apporté beaucoup plus de rythme et d'intensité à cette immersion dans un groupe de CRS italiens. Ce film fait plus penser à un documentaire où on suit la vie de 3 policiers notamment qui connaissent tous des problèmes dans leur vie personnel et pour qui ce boulot, si particulier, reste encore un ultime échappatoire pour libérer une souffrance quotidienne et un lien incassable qui les unit tous comme des frères. Les acteurs qui interprètent ces écorchés vifs de la nature sont très bon à commencer par le leader naturel à l'écran Cobra (nom charismatique entre le personnage de Sly et le héros de manga) alias Pierfrancesco Favino, pour qui l'honneur et le patriotisme passe avant tout.
Mais l'action n'est constitué que de one-shot finalement entrecoupée par des conversations assez philosophique qui reflète une société bien mal en point; le dénouement ne pouvait nous laisser que sur notre faim....
Dans un genre assez semblable, je préfère largement un Cellule 211 de Daniel Monzon, même rage et révolte contre la société mais avec beaucoup plus d'énergie et un suspens des plus prenants.
J'ai enfin noté au passage certaines similitudes avec le Copland de James Mangold, en moins bien (pensez pas que j'essaie tout le temps de placer Sly à toutes les sauces...) : cette unité de CRS est plus que borderline et se croit vraiment au dessus des lois comme la bande de Ray Donlan....cette partie du scénario dans ACAB est la plus intéressante.

Je l'attendais de pied ferme ce A.C.A.B. et il ne m'a pas déçu.
Stefano Sollima, Marco Giallini et Andrea Sartoretti reviennent après l'excellente double saison de "Romanzo Criminale : La Serie".
Le reste du casting n'est pas en reste : Pierfrancesco Favino et Filippo Nigro sont excellents aussi.
La mise en scène est soignée, la bande originale de qualité et la réalisation de Sollima est nerveuse à souhait... Une bonne pioche donc, à ne pas manquer !

PS : il est préférable de connaitre un peu le climat actuel italien et de s'informer sur les évènements du G8 de Gênes en 2001 avant de voir le film pour saisir toute l'ampleur de l'intrigue.

Un bon drame qui nous montre le quotidien des CRS italiens confrontés à une violence extrême dans leur ville et qui décident de faire leur propre loi. Un film nerveux et réaliste plutôt bien réalisé et qui montre à quel point la société peut être gangrénée par la violence. A voir.

Une très belle surprise ! Film hyper réaliste ; c'est un peu une chronique de vue d'une caserne de CRS. C'est certes violent et dérangeant. Rn tout cas les acteurs sont très bons.

Film puissant sur le racisme en Italie, porté par une violence omniprésente, une bande-son percutante et des acteurs investis. Seul hic, on ne côtoie qu'un seul coté du racisme, les roumains étant dépeint comme des opportunistes et des profiteurs laissant de côté ceux travaillant dans le respect des autres. Même si les tifosis et les CRS perçoivent ce racisme de la même manière, il n'empêche un conflit entre eux aux alentours des stades de foot. Il n'empêche qu'on en ressort pas indemne, on est pris à parti, on choisit son camp, à vous de choisir!

Un portrait universel et semble être proche de la réalité de la vie de ces policiers pas comme les autres. Les CRS, ceux qui font en sorte qu'il n'y a pas de débordements ou de bagarres pendant des rassemblements de grande capacité comme des matchs de foot ou des grèves et pourtant sont détestés par l'autorité que procure leurs uniformes. "A.C.A.B" conte l'histoire d'une unité de CRS et les présente non comme des héros mais à travers un portrait qui se veut réaliste et les montrent comme des hommes violents au bout du rouleau. Ce ne sera pas avec ce film que l'image des CRS qu'ils soient espagnol ou français qui se redorera. Et pourtant, j'admire leur travail et les personnes qui chaque jour, ce font insulter, cracher dessus tout en restant calme et dans le cadre de la loi qui semble protéger plus les fraudeurs que ces CRS qui essayent de faire respecter la loi, mais ceci est un autre débat. Un film qui reste sobre et ne tombe pas dans la facilité à séparer les bons des méchants et joue sur ce contraste que rien n'est que tout blanc ou tout noir.